« L’Europe est dans un processus
de décomposition sous nos yeux. »
Ce sont les propos de Bruno Le Maire parlant de la crise des migrants.
Mais si l’Europe devait succomber, elle ne le devrait qu’à elle-même ou plutôt à ses instances, commission européenne et Cour européenne des droits de l’homme.
Les peuples d’Europe – ou du moins une grande partie d’entre eux – ont dit « STOP ! » Stop à l’immigration, stop au grand remplacement !
Car dans ce domaine, l’Europe est devenue le problème ! C’est le thème de cet article extrait du Bulletin d’André Noël n°2569 paru le 25 juin 2018 :
A propos de l’Aquarius, même les partisans d’un accueil inconditionnel de tous les « migrants » qui se pressent pour débarquer sur les côtes européennes, même ceux-là, doivent reconnaître que le refus de l’Italie a été utile. Utile pour poser le problème de l’invasion du Vieux Continent par des individus venus d’ailleurs, aspirés par toutes nos sucreries sociales. Ce problème, l’Italie l’a traité par une action résolue et non par des palabres impuissants à la bruxelloise : le pavé dans la mare … nostrum, dans la lâcheté et l’inconscience de l’Union européenne. Cela éclabousse !
Depuis, cela n’en finit pas de faire des vagues et Bruxelles a convié les chefs d’Etat intéressés pour une réunion exceptionnelle sur le sujet le week-end dernier. Junker l’aurait-il fait sans l’aiguillon italien ? Toutefois les pays de l’Europe de l’Est ont refusé de se rendre à son invitation parce que, disent-ils, il s’agit de mettre en oeuvre des propositions qu’ils ont déjà refusées, la répartition des « migrants » par quotas dans les pays de l’Union.
En réalité, cette rencontre vise à apporter le soutien de l’Europe à Angela Merkel face à son ministre de l’Intérieur, de la CSU, qui lui a donné quinze jours pour fermer les frontières de l’Allemagne, faute de quoi il prendrait l’initiative de le faire lui-même. Ce serait alors la fin de la coalition CDU-CSU, en vigueur depuis 40 ans. Mme Merkel en appelle à la solidarité européenne pour recevoir ses « migrants » après avoir décidé seule d’en accueillir un million sans demander l’avis de ses partenaires.
Depuis l’épisode de l’Aquarius, on ne peut donc plus faire comme avant, comme s’il ne s’était rien passé ou comme s’il s’agissait simplement d’une énième crise européenne qui serait remplacée bientôt par une autre, et tournez manège ! On pouvait croire, jusqu’ici, que la fin de l’Union européenne serait provoquée par une crise économique majeure, un séisme financier, l’un de ses membres devenant défaillant, ce qui aurait entraîné une réaction en chaîne que nul n’aurait pu maîtriser. On l’a frôlé de près lors de la crise grecque.
Or, c’est la question de l’immigration qui est en train d’en sonner le glas. C’est à son sujet que Bruno Le Maire a déclaré la semaine dernière : « L’Europe est dans un processus de décomposition sous nos yeux. »
Il a raison sur le diagnostic mais il se trompe quant aux causes et donc sur le remède. Car il a dénoncé les coupables qu’il désigne : « les Etats qui se replient sur eux-mêmes » ; or, selon lui, il ne peut y « avoir de solutions qu’européennes. » Il confond cause et conséquence : si les Etats « se replient sur eux-mêmes », c’est qu’ils sont convaincus qu’ils n’ont rien à attendre de l’Union européenne, l’Italie étant la mieux placée pour l’avoir expérimenté.
Si les Etats, à l’est et à l’ouest de l’Europe, entendent traiter eux-mêmes la pression migratoire, c’est que Bruxelles en est incapable. S’il y avait eu une « solution européenne » efficace, on le saurait, et le problème n’existerait plus depuis un bon moment. Il est donc peu probable que la réunion convoquée par Junker changera quoi que ce soit à la situation actuelle.
Car l’Union européenne, ses principes, son droit,
ses hommes, ne sont pas la solution mais le problème.
La preuve en est rapportée dans cet arrêt de la Cour européenne de justice en 2012, confirmé en 2014, contre la Grèce et l’Italie pour violation de l’art. 13, combiné avec l’art. 3 de la CEDH (Convention européenne des droits de l’homme.) Lequel article stipule :
« Aucun des Etats contractants n’expulsera ou ne refoulera, de quelque manière que ce soit, un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques. »
Cela concerne, certes, les réfugiés politiques, protégés par la Convention de Genève.
Le problème est que se mêlent à eux des clandestins, des femmes enceintes et des enfants nullement persécutés, que les media appellent souvent, à tort, des « réfugiés économiques », pour tenter de les assimiler aux premiers. Ils sont de 70 % à 90 % de ceux qui débarquent en Europe, donc une immense majorité.
Mais, comme il y a 10 % d’authentiques réfugiés, il faut laisser débarquer tout le monde pour faire le tri. Ainsi en a décidé la justice européenne qui déclare donc illégal tout refoulement et retour au port de départ. La « solution » européenne prônée par Le Maire et Macron, c’est celle-là : accueillir tout le monde et s’interdire de refouler ceux qui débarquent. Résultat : même déboutés du droit d’asile, ceux qui se sont introduits dans l’espace européen, y restent.
Seule une minorité, d’entre eux, entre 5 % et 10 % selon les pays, sont expulsés.
On notera, au passage, que ceux qui font le plus grand tort aux réfugiés politiques véritables, ce ne sont ni les Etats, ni la police, ni les « populistes » mais les migrants illégaux qui se mêlent aux authentiques réfugiés et persécutés, ces derniers faisant injustement l’objet du même rejet que les individus qui viennent sur le territoire européen sans droits ni titres. Parler de « migrants », comme le font la presse, la gauche, et … le pape, sans distinguer les uns des autres, c’est porter un mauvais coup à ceux que l’on prétend vouloir protéger. Voir le livre « Migrants » d’Anne Bono – Ed Segno.
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