Après la démission de David Davis, du ministre britannique du Brexit de Theresa May, voici que le flamboyant ministre des affaires étrangères, Boris Johnson, démissionne à son tour !
Il y a donc de l’eau dans le gaz au 10 Downing Street !
Il n’en fallait pas plus à Eric Zemmour, toujours prêt à pourfendre les élites, notamment européennes, pour s’emparer du sujet et tirer le canon dans sa chronique matinale sur RTL :
Et oui, les Anglais ne changent pas ! Quand ils étaient membres de l’Union européenne, on avait toujours l’impression qu’ils n’en faisaient pas partie et depuis qu’ils ont voté, par référendum, leur sortie de l’Union, on a l’impression qu’ils ne veulent plus partir !
Le plus grave est que cette impression n’est pas seulement partagée par des observateurs français, forcément malveillants, mais par des chefs politiques de ce Brexit eux-mêmes, qui, les uns après les autres, quittent le navire du gouvernement britannique. Ah … Les premiers furent moqués par les grands médias internationaux : ils étaient des lâches, ils n’assumaient pas leurs mensonges de campagne, mais les sarcasmes ne sont plus de saison.
Chacun est obligé de reconnaître que les derniers départs sont le fruit d’un désaccord politique profond. Il apparait, de plus en plus clairement, que Theresa May négocie une sortie qui n’en est pas une, une vraie fausse sortie comme Charles Pasqua avait inventé jadis les vrais faux passeports ! Theresa May est en train d’inventer un Brexit qui serait en réalité un retour !
Cela n’est pas étonnant ! Les élites anglaises, qu’elles soient économiques, politiques ou encore culturelles, intellectuelles, étaient, dans leur immense majorité, hostile à ce Brexit. C’est le peuple britannique, ou plus précisément, les classes populaires anglaises, qui voulaient quitter l’Union. Les élites anglaises ne seront pas les premières à s’asseoir ainsi sur un vote démocratique. On se souvient que Nicolas Sarkozy, devenu président, et avec la complicité du Parlement, s’était, lui-aussi, assis sur le référendum de 2005. Quelques jours seulement après le référendum britannique de 2016, Tony Blair, l’ancien premier ministre anglais, avait vendu la mèche : le Brexit n’aurait pas lieu ! Blair a été bon prophète ! Il est vrai que les enjeux commerciaux, financiers sont énormes. La City ne veut pas perdre sont passeport européen et les grands groupes mondiaux ne veulent pas déstabiliser leurs chaines de production. Ils font tous pression sur le gouvernement anglais qui a bien du mal à y résister.
C’est toute l’ambiguïté de cette histoire depuis le début. Les électeurs anglais n’ont pas voté pour la fin du commerce entre les îles britanniques et le continent. Ils ont, pour l’essentiel, rejeté l’immigration massive européenne et extra-européenne et le pouvoir souverain du juge européen. Le peuple parlait d’identité, de souveraineté, les élites parlent, elles, d’économie et de gros sous ! C’est un dialogue de sourds ! Mais voilà, avec l’Union européenne, on ne peut pas choisir. Si on veut continuer de commercer librement avec l’Union, on doit subir obligatoirement, au nom des libertés fondamentales, la libre circulation des hommes, et au nom de l’état de droit, les arrêts de la Cour européenne de justice. Cette cohérence idéologique est la force de l’Union européenne. Elle a permis aux négociateurs européens de faire plier leurs homologues britanniques. Mais c’est aussi sa faiblesse ! Car elle risque, à force d’intransigeance sur les principes, comme on le voit avec les victoires des mouvements populistes qui se succèdent dans toute l’Europe centrale, et jusqu’en Italie, de faire exploser tout l’édifice !
Eric Zemmour pour RTL.
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