Il aura donc fallu cinq longues années pour que l’affaire du « mur des cons » arrive devant la justice.
Mais quand on connait l’aversion de la justice française pour sanctionner ses propres erreurs ou délits, on peut légitimement craindre que le verdict soit des plus cléments ou pire, choisisse le non-lieu !
L’accusé, Françoise Martres, présidente du sinistre Syndicat de la magistrature, qui n’a reçu aucun blâme et n’a même pas été rétrogradée, a eu le culot de réclamer une promotion à plusieurs reprises !
Voici un communiqué de l’Institut pour la Justice qui fait le point sur cette affaire :
Chère Madame, cher Monsieur,
On l’avait presque oublié… Il faut dire que l’affaire traîne depuis 2013 et qu’elle passe finalement devant la Justice à partir d’aujourd’hui.
Vous vous souvenez forcément de cette découverte, lorsque le journaliste Clément Weill-Raynal a révélé l’objet qui se trouvait affiché, bien en vue, sur un des murs des locaux du Syndicat de la Magistrature.
Le fameux mur des cons.
La règle ? « Avant d’ajouter un con, vérifiez qu’il n’y est pas ».
Il faut dire qu’il y avait déjà beaucoup de monde sur ce fameux « mur »… On y trouvait épinglées les photos de toutes les personnes considérées comme des « cons » par le Syndicat de la Magistrature. Une liste de personnes à abattre ?
Des intellectuels, pas très à gauche.
Des hommes politiques, pas très à gauche.
Mais aussi des pères de victimes. Les pères de deux jeunes filles sauvagement assassinées, dans des conditions atroces. Des « cons » selon les membres du Syndicat de la Magistrature parce qu’ils avaient eu l’outrecuidance de dénoncer les dysfonctionnements de la Justice.
D’ailleurs, Xavier Bébin, expert historique de l’IPJ, était lui aussi sur ce mur. Pensez-vous ! Il osait défendre une autre vision de la justice que celle défendue par le Syndicat de la magistrature. Il osait monter au front. Il osait simplement dire que les Français veulent pouvoir vivre en sécurité.
Je vous en avais parlé l’année dernière, Françoise Martres, Présidente du Syndicat de la Magistrature au moment de la découverte du mur, n’a pas reçu de blâme, elle n’a pas été rétrogradée, comme cela aurait probablement été le cas dans de nombreuses entreprises. Non, rien de tout cela… Bien au contraire, elle a sollicité une promotion !
L’occasion est trop belle, permettez-moi de vous rappeler quelques détails sur cette sinistre affaire, qui fait bien du mal à la Justice :
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- Un journaliste qui fait son métier en découvrant un scandale et en le diffusant est sanctionné. En revanche, la responsable de ce scandale, bien que mise en examen pour cette affaire, ne reçoit aucune sanction disciplinaire.
- Mieux que cela ! Le journal Le Monde révélait le mois dernier que François Martres « avait fait acte de candidature à plusieurs postes de présidente de chambre dans les cours d’appel de Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Agen et de première vice-présidente au tribunal de Bordeaux.
Mais le garde des sceaux a proposé d’autres noms, qui, après avis favorable du CSM (Conseil Supérieur de la Magistrature), ont été nommés par décret du président de la République. La magistrate a ainsi attaqué devant le Conseil d’État les propositions de nomination du ministre et les décrets de nomination de ses concurrents heureux.
Dans la recherche d’une éventuelle discrimination dont la magistrate aurait été victime, l’arrêt relève que le CSM avait écrit en décembre 2016 au garde des sceaux pour la recommander et expliquer que “le fait d’écarter systématiquement, depuis un an, les candidatures de Mme Martres aux postes hors hiérarchie pour des motifs étrangers à sa qualité professionnelle ou à la gestion des ressources humaines est vécu par l’intéressée comme une gestion discriminatoire de sa carrière liée à sa qualité de responsable syndicale” ».Si j’étais désobligeante, je dirais qu’elle ne doute vraiment de rien. Croyez-vous qu’Audiard serait allé jusqu’à en dire « c’est même à ça qu’on les reconnaît ! » ? - Rassurez vous, tout va bien pour elle : après cela, elle est finalement devenue Première vice présidente adjointe du Tribunal de grande instance de Bordeaux.
Aujourd’hui, en France, vous pouvez être responsable d’une immense crise de confiance des Français envers leur justice – certains craignent depuis, à juste titre, d’être jugés en fonction de leurs opinions, de leur portefeuille, de leur statut social – et continuer à exercer votre profession comme si de rien n’était…
Le « mur des cons » n’est pas un plaisanterie potache. C’est l’illustration du fait qu’une partie de la magistrature a abandonné son devoir d’impartialité, et pire, qu’elle prend parfois partie pour les criminels contre les victimes.
C’est pourquoi le procès qui s’ouvre aujourd’hui est TRÈS IMPORTANT.
L’IPJ combat depuis plus de dix ans l’impunité des délinquants qui fait des ravages. Notre association demande à la justice d’être exemplaire dans les peines qu’elle prononce et dans l’exécution de celles-ci. Il en va de sa crédibilité et de son efficacité.
François Martres va être jugée pour « injure publique ».
Enfin, l’ancienne Présidente de cette association prétendument syndicale mais réellement politisée devra répondre de l’outrance de certains propos et comportements de son syndicat, de la violation par celui-ci du devoir d’impartialité, et de l’indécence morale que représentait la présence, sur ce « Mur des cons », de pères de victimes.
Charité bien ordonnée commence par soi-même… La Justice doit être exemplaire dans cette affaire.
C’est ce que nous attendons de pied ferme.
Le procès va durer quatre jours. Comptez sur moi pour le suivre de près et le décrypter pour vous.
Avec tout mon dévouement,
Laurence Havelps : À l’heure où la France traverse une crise majeure avec la grogne des gilets jaunes, à l’heure où Paris a connu des scènes d’émeutes samedi dernier, comme de nombreuses villes, nous devons pouvoir compter sur une justice non politisée et équitable. Cette semaine, la justice doit traiter deux cas emblématiques de la situation de notre pays : le « mur des Cons » et les casseurs du week-end dernier. Les casseurs pris sur le fait ont été immédiatement jugés et condamnés. Qu’en sera-t-il des responsables du « mur des cons » ?
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