Pendant la campagne présidentielle de 2017, je me souviens avoir utilisé largement le surnom d’Emmanuel Hollande tant nous pensions que sous le beau minois du candidat Macron se cachait le visage mollasson de François Hollande !
Assez rapidement, on vit qu’Emmanuel Macron, au moins dans la forme, était l’exact contraire du président normal.
Mais plus on avance dans le quinquennat, plus la différence s’estompe. Le même choc fiscal ! La même incapacité viscérale à baisser les dépenses publiques ! Et l’affaire Benalla qui nous rappelle tous les couacs des gouvernements Hollande.
Tout comme François Hollande, Emmanuel Macron est confronté à la fuite d’une partie de ses collaborateurs. Fergus, sur le site AgoraVox, parle même de rats quittant le vaisseau élyséen ! Voici son article :
« Les rats quittent le navire », telle est l’affirmation que l’on peut entendre ici et là depuis l’annonce du départ de la « plume » d’Emmanuel Macron …
L’annonce, il y a quarante-huit heures, du prochain départ de Sylvain Fort, directeur de la Communication et des Relations avec la presse de l’Élysée a fait d’autant plus de bruit dans les rédactions que cet « ami de la première heure » était la « plume » du président de la République. Sylvain Fort – 300 discours durant la campagne puis dans le cadre de la mandature ! – a notamment rédigé le contenu de plusieurs interventions très remarquées d’Emmanuel Macron ; parmi elles, le discours qu’avait prononcé le chef de l’État en hommage au commandant Arnaud Beltrame, décédé lors de l’attaque terroriste du 23 mars 2018 à Trèbes, et celui que le président a adressé aux catholiques de France le 10 avril de la même année.
Officiellement, Sylvain Fort quitte un poste qu’il juge « chronophage » pour s’orienter vers d’autres activités professionnelles et se consacrer à sa famille, ce qui est parfaitement compréhensible quand on sait à quel point tenir un rôle de premier plan dans le staff élyséen est peu compatible avec une vie familiale épanouie eu égard à la disponibilité de tous les instants qu’induit la fonction. Ce départ n’en est pas moins étonnant au moment où la Macronie, déstabilisée par les développements de l’affaire Benalla et plus encore par l’émergence du très populaire mouvement des Gilets jaunes, vacille sur ses bases et place le président en situation de gouvernance précaire.
Si l’on en croit l’éditorialiste Michaël Darmon (Europe 1), Emmanuel Macron a très mal pris l’annonce de ce départ et tout fait pour inciter des amis communs à faire pression sur Sylvain Fort pour qu’il revienne sur sa décision. En vain ! La décision semble « irrévocable ». Un départ d’autant plus ennuyeux qu’il n’est pas le premier : d’autres conseillers moins connus ont déjà quitté l’Élysée, à l’image de Stéphane Séjournéqui reste certes en responsabilité à LREM, mais hors de la ruche présidentielle, ou de Barbara Frugier, conseillère communication à l’international.
Il y a encore plus préoccupant pour le monarque. Au départ imminent de Sylvain Fort devrait en effet très vite s’ajouter celui d’Ismaël Emelien, « conseiller spécial » d’Emmanuel Macron et membre du « premier cercle ». Cerise amère sur le gâteau, on parle même avec de plus en plus d’insistance dans les rédactions du prochain départ de l’une des pièces maîtresses du Château : le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, que certains éditorialistes n’hésitent pas à qualifier de « clé de voûte » du système élyséen. Deux départs qui seraient liés à des ennuis judiciaires, pour le premier dans le cadre de l’affaire Benalla, pour le second en raison de possibles conflits d’intérêts avec la société MSC Cruises.
Où s’arrêtera l’hémorragie ? Nul ne le sait. Mais le départ annoncé de Sylvain Fort et celui, probable, d’Alexis Kohler sont à l’évidence de très mauvais signaux donnés au pays alors qu’Emmanuel Macron tente de reprendre la main. On ne perd pas impunément de telles « pointures » du dispositif présidentiel sans que cela n’affecte le fonctionnement de la présidence ! Nul doute pourtant que Sylvain Fort, passionné d’opéra et auteur d’une remarquable biographie d’Herbert von Karajan devrait, dans quelques jours, pousser un soupir de soulagement en passant le portail de l’Élysée : mieux vaut fréquenter Mozart et Verdi que les crabes qui s’agitent dans le bocal de la rue du Faubourg Saint-Honoré !
Fergus pour AgoraVox
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