Selon un récent baromètre du Cevipof , la défiance des Français vis-à-vis des institutions politiques et des acteurs de la vie démocratique est au plus haut. Voici ce qu’inspire la politique aux Français :
* Méfiance (37%, -2),
* Dégoût (32%, +7),
* Ennui (8%)
* Peur (4%).
La confiance dans les syndicats (27%), les médias (23%) ou les partis politiques (9%) stagne également à des niveaux très bas, alors qu’en revanche les hôpitaux (78%), les PME (78%), l’armée (74%), la police (74%) ou l’école (69%) restent très majoritairement appréciés.
La défiance envers les politiques tient d’abord à toutes ces promesses faites par les candidats durant les campagnes et totalement oubliées après l’élection. On se rappelle la citation attribuée à Jacques Chirac :
Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent.
Un Jacques Chirac réélu sur le thème de la fracture sociale et qui avait fait appliquer la rigueur tout de suite après … N’exonérons quand même pas les Français du fait que, si un candidat disait la vérité, et donc promettrait de la sueur et les larmes, il n’aurait aucune chance d’être élu !
A propos des promesses non tenues, je vous soumets une excellente analyse de Christian54 sur le mandat politique :
On a coutume de parler de mandat électif ou électoral, de même que les députés se gargarisent de la formule : « vous m’avez donné mandat de… ». Il m’est apparu opportun d’approfondir un peu le sens de cette expression usuelle.
Dans le droit français, le mandat est expressément défini par le Code Civil (livre III, titre XIII). Selon Wikipedia, et pour le domaine qui nous intéresse, la signification du mandat est :
- (Droit) Acte par lequel on commet le soin d’une affaire à quelqu’un qui s’en charge gratuitement.
- (Politique) (Spécialement) (Langage parlementaire) Sorte de contrat moral qui existe entre un député et ses électeurs, par suite des opinions qu’il s’est engagé vis-à-vis d’eux à défendre, avant son élection.
- (Par extension) (Politique) Durée de cette mission.
On peut compléter en précisant que le mandat lie celui à qui il est confié (le mandataire) à celui qui le confie (le mandant) et que le mandataire est responsable de ses actes devant le mandant.
C’est ce qu’essayent de nous faire croire nos zélés élus, qui, à les écouter, non seulement ont scrupuleusement rempli leur mandat (avec fierté, de surcroît), mais de plus savent beaucoup mieux que leurs électeurs de mandants, ce que désirent ces derniers.
A ce titre, nos zélés élus, interprétant très librement le mandat qui leur a été donné, prétendent s’être dépensés sans compter, parfois même sacrifiés, et s’empressent d’en solliciter le renouvellement.
Mais, à ce petit jeu, l’électeur mandant est l’éternel cocu… et cela n’est pas près de changer si nous n’y mettons pas rapidement bon ordre.
Reprenons à l’origine : le brave bougre d’électeur fait son marché dans un panel de candidats dont chacun leur a présenté un « programme ». Et là, tout y passe, tous les thèmes mais aussi toutes les promesses…
Mais puisque l’on vous dit que c’est la démocratie !
Bien entendu, lorsque l’on recherche vos votes, vous êtes beau, important, vous avez les meilleures et les plus justes idées du monde et vos aspirations sont toutes légitimes. Le candidat ne peut donc que vous promettre de vous satisfaire. Une fois que vous avez voté pour lui, vous n’avez plus que vos yeux pour pleurer l’envol de vos illusions. De toute façon votre mandataire, devenu « député » ou « sénateur » voire ministre ou président, estime ne plus avoir le moindre compte à vous rendre. Et si vous avez des velléités de vous plaindre que les engagements pris sont foulés aux pieds, c’est que vous ne vous rendez pas compte que votre mandataire, par la grâce de son élection, s’est trouvé investi d’une mission divine qui vous dépasse totalement et que vous ne devez surtout pas contester sous peine d’être un mécréant.
Vous pensez que j’exagère ? Vous savez bien que non. Parce que vos représentants, du moins les plus hauts placés, ont créé une caste de super-héros, les hautes Zotorités morales, comme par exemple le Con-Con (ou Conseil Constitutionnel) plein d’inamovibles tout puissants et qui prennent un malin plaisir à rendre des décisions incroyablement partiales et sectaires, bien lointaines des engagements programmatiques sur lesquels la plèbe avait cru s’être prononcée.
A mes yeux Jean-Paul Delevoye est l’un des archétypes de ces nuisibles, et Jacques Toubon le maître étalon de la stupidité absolue des politiques voulant à tout prix perdurer.
Mais je m’égare…
Pour en revenir à la notion de mandat, il me paraît de plus en plus évident que la vraie démocratie serait que tous les élus le soient sur la base de leur mandat, que celui-ci ne se contente pas d’être une simple « déclaration de foi » comme le disent si bien nos maîtres enfumeurs, mais que ce mandat soit un engagement irrévocable. Si un élu tente, tout au long de sa mandature, de faire passer dans les faits les mesures sur lesquelles il aura été élu, alors il aura, mais alors seulement, le droit de se re-présenter. Dans le cas contraire, l’élu serait interdit pour une élection. Ce serait déjà un énorme progrès.
Il faudrait aussi interdire strictement toute possibilité d’obliger les députés à voter selon des instructions qui lui seraient communiquées par son président de groupe ou par tout autre canal. Nous n’en voyons que trop le résultat.
Au passage, vous êtes vous amusés à calculer combien de fois la proportionnelle, à des taux divers et selon des formules variables, a été promise par des candidats notamment à la présidentielle ?
Petit rappel :
Lors du passage du septennat au quinquennat, stupide innovation qui n’a eu pour seul effet que d’accentuer la difficulté de parvenir à un débat politique serein, les députés, aiguillonnés par certaines sirènes partisanes, ont cru devoir positionner l’élection législative après la présidentielle. Ceci avait pour effet direct d’avoir, de façon automatique, une Chambre des Députés inféodée au Président frais élu. Auparavant, avec le septennat, au moins lors d’une élection sur deux, la possibilité d’avoir une majorité opposée au Gouvernement existait bel et bien.
Donc, nos braves députés, leur délicat postérieur confortablement coincé dans un fauteuil doré, ont prolongé unilatéralement leurs mandats de quelques mois. J’y vois ce que l’on désigne normalement sous le terme de forfaiture.
Actuellement, la volonté de la majorité est systématiquement foulée aux pieds, méprisée, et les grandes options de la politique nationale sont définies par un cénacle des plus restreints, lorsqu’elles ne sont pas déterminées par un seul personnage à qui le pouvoir a grillé les neurones de la raison élémentaire.
Le terme de démocrature est de plus en plus utilisé et, hélas, à juste titre ! Le peuple a le droit d’obéir aveuglément, mais sans oublier de chanter les louanges de ses faux dieux ! Mais il n’a par contre aucun droit de regard sur les priorités qui impactent directement son cadre de vie.
Les questions qui pourraient être éventuellement posées lors d’un hypothétique referendum que l’on ne veut surtout pas nous consentir sont précisément celles qui se rapportent à notre cadre de vie : PMA, GPA, mariage pour tous (au passage, notons que ces soi-disant avancées n’impactent qu’une frange extrêmement minime de la population et que les « progrès » de ces dernières années ne sont rien d’autre que des hochets pour un électorat très marginal, mais des plus bruyants), RIC, immigration, nous n’aurons droit de regard sur rien. Notre Saigneur et Maître règne sur une populace d’intouchables et d’infréquentables (sauf les blacks homos qui se trémoussent sur les marches de l’Elysée, n’accepte de rendre compte à personne – notamment de ses benallesques turpitudes – et nous toise de sa morgue de gamin immature !
Avec Macron et sa horde de marcheurs en quête de prébendes diverses, la démocratie est morte, mais elle ne veut pas encore y croire.
Au fil des jours, je me sens de plus en plus proche des gilets jaunes, solidaire de leurs réactions devant la morgue d’un gamin gâté qui les insulte régulièrement, ne veut écouter personne, se prend pour Jupiter mais n’est guère qu’un orgueilleux en quête d’un pouvoir absolu. Ne le laissons pas brader notre pays, le traîner dans la boue et le ruiner. Il nous faut d’urgence inventer un moyen de l’empêcher de nuire, mais sans tomber dans les travers que nous lui reprochons !
Christian54 pour A droite, fièrement !
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