Sous l’influence de leurs homologues américaines, les féministes françaises ont adopté le principe de l’« intersectionnalité » des luttes et remplacé le combat pour l’égalité des droits par la promotion d’un modèle de société égalitariste et communautariste.
Cette semaine, dans le FigMag, Judith Waintraub nous propose une confrontation entre deux points de vue sur le néoféminisme :
- A ma droite : Lydia Guirous, porte-parole des Républicains,
- A ma gauche : Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d’Osez le féminisme.
En ce 8 mars, pour la Journée des femmes 2019, des associations féministes se sont associées à des syndicats et des organisations de gauche radicale pour appeler à une « grève féministe ». Ensemble, ils ont invité les femmes à « débrayer » et à rejoindre l’une des nombreuses manifestations prévues un peu partout en France. Parmi les signataires de cet appel, Osez le féminisme !, Chiennes de garde, CQFD Lesbiennes féministes, Femmes migrantes debout, mais aussi la CGT, Attac, l’Unef et le syndicat Solidaires.
La liste des signataires illustre ce qu’est devenu le combat pour l’égalité des droits: la promotion d’un modèle où les individus disparaissent au profit de communautés définies par le sexe (ou plutôt : le « genre»), la couleur de peau et la place sur l’échelle sociale. Toutes catégories visant à fédérer les « victimes » d’un ennemi commun : le fameux mâle blanc de plus de 50 ans. Haro sur le « dominant », qu’il faut chasser partout où il impose sa suprématie, des lieux de pouvoir à l’intimité du foyer, du langage aux livres d’histoire. Et ce combat-là avance : l’Académie française vient de donner son feu vert à la féminisation des noms de métiers. On pourra enfin dire et écrire « professeure », « recteure », « chercheure » et « ingénieure », sans oublier le gracieux « sapeuse-pompière ». Cette victoire acquise, les néoféministes concentrent leurs forces sur un autre front: l’enseignement de l’histoire. Leur logique: les femmes représentent la moitié de l’humanité, une proportion équivalente doit donc leur être accordée dans les manuels.
Pendant ce temps, dans les quartiers sous emprise fondamentaliste, des femmes se battent pour être des citoyennes à part entière. Seules.
Judith Waintraub.
1 – Lydia Guirous
Le néo féminisme est pollué par le logiciel gauchiste de la lutte des classes, devenue lutte des sexes au fil des années.
Il s’est égaré dans de faux combats comme l’écriture inclusive et le gender, dans la victimisation permanente, la haine des hommes. Il a sacrifié le combat pour l’égalité des sexes sur l’autel du relativisme culturel.
Les néoféministes sont aux abonnées absentes lorsqu’il s’agit de dénoncer le voile, qui est le symbole de la soft islamisation. On les entend malheureusement plus pour faire interdire une pub Aubade dans Paris ! Par leur proximité et leurs silences complices, elles accompagnent une terrible régression pour les droits des femmes.
Le plus grave, c’est qu’elles invoquent la liberté pour défendre l’enfermement et l’asservissement des femmes par le voile. Elles sont devenues les idiotes utiles de l’islam politique. On marche sur la tête ! C’est cela que j’appelle le suicide féministe.
2 – Raphaëlle Rémy-Leleu
Inclure les violences économiques dans notre combat permet de battre en brèche le discours de la gauche qui, pendant des décennies sinon des siècles, a dit : « On s’occupe d’abord de la lutte des classes, on verra plus tard pour les droits des femmes. »
C’est une inversion extraordinaire de reprocher aux féministes une posture victimaire. On est toutes victimes de sexisme, d’une manière ou d’une autre.
Le voile, comme tout objet de ségrégation et de marquage de l’infériorité des femmes, n’est pas une bonne chose. Mais on le retrouve dans beaucoup d’autres religions que l’islam. La question est instrumentalisée à des fins racistes, alors qu’il y a une distinction à faire entre ce que représente le voile et l’importance de la lutte pour permettre aux femmes voilées de ne pas être stigmatisées.
Les viols de Cologne ont été instrumentalisés. Il y a un viol toutes les sept minutes en France. On ne peut malheureusement pas faire un communiqué de presse à chaque fois.
En conclusion
Juste pour noter que pour Raphaëlle Rémy-Leleu, le premier combat – avant de libérer les femmes du voile – doit être de protéger celles qui le portent !
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