Des Chrétiens sont massacrés dans les pays musulmans. Des églises brûlent en France et la presse regarde ailleurs.
Le 5 février, deux lycéens ont mis le feu et saccagé la cathédrale Saint-Alain de la ville de Lavaur (Tarn).
Son maire Bernard Carayon s’indigne du silence médiatique et de la mansuétude de l’Église face à ces attaques de plus en plus fréquentes.
Ce maire s’est exprimé longuement dans un article paru dans Causeur et titré :
Profanation de la cathédrale de Lavaur :
l’Église pardonne, moi pas !
Voici la fin de son article dont trouverez l’intégralité ici :
Silence, on brûle
Récemment, un incendie s’est déclaré à Saint-Sulpice de Paris. Il a fallu vingt-quatre heures pour que les premiers médias s’en fassent l’écho, certains évoquant alors une dispute de SDF. Aurait-on traité de la même façon les mêmes faits, commis dans une mosquée ou une synagogue ?
L’irénisme de l’Église – et ce n’est pas la première fois que je l’observe – fait peine au croyant que je suis, plus catholique, je l’avoue, que chrétien. Je n’ai pas le souvenir que beaucoup de prêtres aient dénoncé, avant Jean-Paul II, les crimes du communisme et embrassé la cause des dissidents. Je me souviens en revanche de la réponse qu’avait faite, en 1973, l’amiral Marc de Joybert à l’évêque d’Orléans, Mgr Guy-Marie Riobé, qui s’était prononcé contre les essais nucléaires de la France. « Mêlez-vous de vos oignons.[…] Votre métier est d’enseigner la foi et répandre la charité. »
Je me souviens aussi de l’archevêque de Toulouse, Mgr Le Gall qui, en 2010, avait assimilé le sort des « Roms » à celui des juifs sous l’Occupation. Je l’avais invité, dans une lettre ouverte2, à parler plutôt « des chrétiens d’Orient et d’Asie que l’on massacre dans le silence des bonnes âmes » : « Le courage, écrivais-je, serait de dénoncer les gouvernements qui, au nom de l’islam, rasent les cimetières chrétiens et jusqu’au souvenir de leurs pauvres âmes, le courage serait aussi de condamner les gouvernements qui maltraitent les femmes et ignorent systématiquement les droits de l’homme. »
J’ai mal à mon Église
J’ai mal à mon Église qui conteste les droits des États et des peuples souverains à endiguer une immigration qui prive de leur jeunesse les pays d’origine et suscite, chez nous, désordres, discordes et haines, conflits ethniques, religieux et culturels. « Défiez-vous, disait déjà Jean-Jacques Rousseau dans l’Émile, de ces cosmopolites qui vont chercher loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins. »
J’ai mal à mon Église qui n’est pas assez fière de ses héros et de ses saints pour s’insurger quand l’Union européenne refuse d’inscrire dans ses traités la référence à ses racines judéo-chrétiennes.
J’ai mal à mon Église qui ne sait pas appeler une profanation par son nom, parce que cela signifie qu’elle a renoncé à combattre ceux qui veulent la détruire. Et qu’elle ait ignoré – ou feint d’ignorer – tant de turpitudes en son sein – dont elle n’a pas le monopole tragique – ne justifie pas ce manque de tempérament et de mémoire.
Peut-être n’est-ce qu’une affaire de génération. C’est aux laïcs et aux Français qui ne croient pas au ciel, ou à ce ciel-là, de prendre le relais. Nous, nous ne baisserons pas la garde.
Dieu pardonnera aux iconoclastes de Lavaur, pas moi.
Bernard Carayon, maire de Lavaur, pour Causeur.
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