Aujourd’hui, c’est un coup de gueule qui m’amène à tremper ma plume courroucée dans le vitriol ! C’est dans les moments difficiles que l’on peut compter ses amis. C’est aussi dans ces circonstances, que l’on peut juger des vraies convictions des uns et des autres. J’ai été sidéré d’entendre deux membres du bureau politique des Républicains, Guillaume Peltier et Geoffroy Didier, deux membres qui ont longtemps appartenu à l’aile droite de ce parti, s’en prendre à la ligne politique, jugée trop conservatrice, de Laurent Wauquiez et du candidat François-Xavier Bellamy. Je suis d’autant plus en colère contre ces traitres que j’avais voté, en novembre 2012, pour leur motion au sein de l’UMP. Une motion qu’ils avaient alors baptisée « La Droite Forte » et qui était arrivée en tête avec 28 % des voix, devant la liste de la Droite sociale de François Fillon (21,7 %) et la droite humaniste de Jean-Pierre Raffarin (18 %).
Commençons par Geoffroy Didier …
En décembre 2018, il défend Laurent Wauquiez au micro de CNEWS et poste ce tweet :
.@laurentwauquiez tire sa légitimité des urnes! J’invite ceux qui le critiquent si facilement à apporter surtout leur pierre à la construction d’une nouvelle droite! @lesRepublicains pic.twitter.com/mTD67BM2aK
— Geoffroy Didier (@GeoffroyDidier) 21 décembre 2018
Geoffroy Didier est nommé directeur de campagne de François-Xavier Bellamy mais il brillera surtout par son silence durant toute la campagne ! Il était donc le moins bien placé pour critiquer son candidat et pourtant au micro de France Inter, il déclare, au lendemain de la défaite:
Nous avons perdu un point lorsque François-Xavier Bellamy a commencer à faire revenir son conservatisme sociétal en disant devenir un acteur de l’histoire de Vincent Lambert. Je pense que cette droite-là ne nous fera jamais gagner et qu’elle nous condamnera à l’échec. C’est la raison pour laquelle je souhaite que la droite se modernise, se déringardise et ait le courage d’avoir cette révolution mentale. C’est peut-être une droite, mais ce n’est pas la droite.
Mais pourtant, cette « droite-là », c’est exactement celle que défendait la motion de la Droite forte défendue par Geoffroy Didier en 2012 !
Continuons par Guillaume Peltier
Le parcours de Guillaume Peltier est encore plus chaotique que son compère Geoffroy Didier. Guillaume Peltier adhère en 1996 au Front national de la jeunesse (FNJ), mouvement de jeunesse du Front national. En 1996, il fonde avec Nicolas Bay, l’association Jeunesse Action Chrétienté, un mouvement proche de l’organisation Ichtus et qui se mobilise contre le PACS et l’euthanasie. Après avoir approché Charles Millon, il rencontre en 2000, Philippe de Villiers. Ce dernier le nomme responsable des jeunes du MPF en 2001. En , Guillaume Peltier est nommé porte-parole de la campagne présidentielle de Philippe de Villiers. Le , est annoncée son adhésion à l’UMP. En juillet 2012, il lance le mouvement « La Droite forte » avec le conseiller régional d’Île-de-France Geoffroy Didier. Il parraine Laurent Wauquiez pour le congrès des Républicains de 2017. Le 13 décembre 2017, à la suite de la victoire de Laurent Wauquiez, il est nommé deuxième vice-président des Républicains. Et au lendemain de la cuisante défaite des Républicains, il nous fait, au micro d’Yves Calvi sur RTL, du Raffarin dans le texte:
La défaite est le résultat de choix stratégiques inopérants depuis plusieurs années. Nous sommes devenus un petit parti conservateur. Nous nous sommes résumés à la rigueur budgétaire et au rigorisme moral. Ça ne va pas, ce n’est pas ce en quoi nous croyons. Nous sommes très éloignés de l’ADN du gaullisme. Nous sommes la droite qui perd alors que la droite qui gagne, celle de de Gaulle, de Chirac et de Nicolas Sarkozy, c’est une droite qui pose des conditions très strictes dans ses stratégies d’alliance, avec nos partenaires centristes.
Sauf que, à la place de ces soi-disant « conditions très strictes », la droite s’est totalement dissoute dans la soupe tiédasse du centre.
En conclusion
Ces deux politiciens, pour ne pas dire politicards, n’ont pas de colonne vertébrale idéologique ni de convictions profondes. Ce sont juste des opportunistes, des girouettes qui sentent le vent. Ils fuient le bateau Wauquiez pour qu’on oublie qu’ils en étaient le gouvernail et la vigie.
Qu’est devenue « la Droite Forte » ?
Elle aussi s’est dissoute dans le marais des ambitions personnelles. PS : je voudrais ajouter quelques mots concernant Bruno Le Maire qui lui aussi a trahi toutes ses convictions. Et je l’entendais hier donner des leçons à la droite :
Les Républicains ont disparu, disparu depuis très longtemps ! Une famille politique n’a plus d’avenir quand elle n’est plus fidèle à son passé. C’est le cas de la droite républicaine aujourd’hui.
Mais lui-même a largement trahi son passé ! Candidat aux primaires de la droite, il proposait de baisser drastiquement la CSG. Après sa trahison et son passage à la macronie, à Bercy, il augmente la CSG de … 25 % ! Juste pour sourire un peu, voila ce que disait Bruno Le Maire du candidat Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle :
Alors qui a le plus trahi son passé ?
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