Tandis que les chapeaux à plumes des Républicains vont nous rejouer, une nouvelle fois, l’élargissement vers le centre, en nous concoctant un mauvais rata sans saveur ni odeur, de nombreuses voix s’élèvent, dans la vraie droite, pour relever la tête et chercher une alternative à cette dissolution des valeurs.
L’analyse politique qu’a proposé dimanche, Marion Maréchal, doit faire réfléchir, notamment sur la lumineuse définition du conservatisme qu’elle a livrée. Définition que je souhaite rappeler ici une nouvelle fois :
Le conservatisme est une disposition de l’esprit qui consiste à vouloir conserver des héritages séculaires, millénaires dans lesquels on a des leçons du passé, des bénéfices du bien, du vrai, du juste.
Donc ne pas regarder le futur avec une espèce de fascination enfantine comme le font les progressistes, avec une prudence.
Dans ce contexte, l’ennemi est clairement désigné. C’est le progressisme, parfaitement incarné par Emmanuel Macron. Le libéral-libertaire qu’est fondamentalement le président n’a pour l’instant révélé que sa face libérale. Toute la bourgeoisie « friquée » de l’ouest parisien est par exemple tombée dans le panneau, en abandonnant Bellamy pour Macron.
Jusqu’à aujourd’hui, Macron a caché sa face libertaire. On la devine au travers de certaines déclarations (« il n’y a pas de culture française ») et surtout par son immobilisme voire de laxisme (cf record de naturalisation en 2018) en matière de maitrise de l’immigration. Le fait que le gouvernement ait déposé si vite un recours devant la cour de cassation pour contrer la cour d’appel qui avait ordonné de reprendre l’acharnement thérapeutique dans le cas de Vincent Lambert, est aussi un message clair pour les libertaires partisans de l’euthanasie.
Marion Maréchal a effectivement apporté beaucoup de fraicheur dans un débat politique si délétère d’ordinaire. Plusieurs fois, durant son interview, j’ai fait la comparaison avec François-Xavier Bellamy. La même diction claire, témoignant d’une grande structuration de l’esprit. Et surtout, une grande sincérité pour ces deux « jeunes gens » qui tranche avec la langue de bois des vieux crocodiles qui infestent le marigot politique français depuis tant de temps.
Pour compléter cette modeste réflexion, voici un article paru sur Boulevard Voltaire qui tente d’imaginer la marche à suivre pour que l’union des droites suggérée par Marion Maréchal puisse se concrétiser :
Marion Maréchal a fixé le cap pour la France
Les patriotes doivent suivre !
L’actualité réserve parfois de curieuses coïncidences. C’est ainsi que, dimanche, au moment où Marion Maréchal donnait une longue interview sur LCI dans l’émission « En toute franchise » d’Adrien Gindre, Laurent Wauquiez s’apprêtait à annoncer sa démission de la présidence de LR, en direct sur le plateau du « 20 Heures » de TF1. Ces deux démarches qui, a priori, pourraient apparaître comme dénuées de tous liens, sont, en réalité, étrangement complémentaires.
Pendant une heure environ, Marion Maréchal, actuellement à la tête de l’Institut des sciences sociales, économiques et politiques (ISSEP), a commenté l’actualité de ce lendemain d’élections européennes. Et comme de nombreux observateurs, elle n’a pu que constater que malgré sa victoire sur le fil, le Rassemblement national restait confronté à ce fameux plafond de verre qui lui interdit, depuis toujours, de transformer en triomphe ses succès électoraux, mais surtout d’accéder aux responsabilités.
D’une grande fraîcheur pour les patriotes, qui attendaient depuis longtemps que l’ex-députée de Vaucluse s’exprime, Marion Maréchal a su donner une réelle profondeur à son discours et à ses analyses. Parfaitement consciente des graves difficultés que traverse notre pays. Porteuse d’un certain nombre de solutions pour résoudre les problèmes politiques, sociaux et économiques que rencontrent les Français. Elle a su s’imposer comme une alternative crédible face à la déliquescence politique dans laquelle nous nous trouvons actuellement.
Mais Marion l’a dit, elle ne demande rien pour elle-même. Et nous pouvons la croire, tant la sincérité de son discours a pu sauter aux yeux. Ce qu’elle souhaite, c’est une union des droites aussi large que possible pour qu’enfin cette majorité de Français qui se retrouvent dans ses idées – et celles de nombreux patriotes – puissent voir triompher leur cause. Elle a fixé le cap. Un autre homme courageux, Nicolas Dupont-Aignan, lors du second tour de la présidentielle de 2017, avait montré l’exemple. Les conditions sont maintenant réunies pour œuvrer à ce large rassemblement tant attendu.
De son côté, Laurent Wauquier, malgré des efforts de clarifications idéologiques au sein de LR, n’a pas su convaincre. Il lui a manqué ce courage, indispensable en politique pour être suivi jusqu’au bout, de passer des paroles aux actes. Ses électeurs, depuis plusieurs mois dans la tourmente, sont encore traumatisés par « l’affaire Fillon ». Anéantis par les désertions en masse de caciques et de cadres de LR plus prompts à rejoindre Macron par intérêt personnel que de sauver le parti, ils se sont dispersés jusqu’à donner, le 26 mai au soir, le coup de grâce à une formation et à un homme dont la vie (politique) ne tenait déjà plus qu’à un fil.
Reste à espérer, maintenant, que cette clarification de fait qui acte de la partition de LR en deux camps distincts assainira le débat. Le premier camp, conduit par les Juppé, Raffarin et autres Larcher, a choisi, comme le dit Éric Zemmour, de « s’UDFiser », rompant avec les traditions ancestrales de la droite pour épouser le libéralisme européiste porté par Macron. Le second, celui défendu par Wauquier jusqu’à dimanche soir, voulait manifestement renouer avec l’esprit gaulliste et avait fait de la défense des intérêts de la nation son socle électoral. Cette tendance, portée avec brio dans un contexte impossible par François-Xavier Bellamy lors des européennes, existe bien. Aujourd’hui abandonnée, c’est désormais vers la droite patriote qu’elle doit se tourner afin de redonner du sens à son combat et de concrétiser cette grande force politique seule à même de battre les fossoyeurs de la France.
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