Droit des minorités, droit des noirs, droit des migrants, droit des musulmans, droit des femmes voilées, droit des homosexuels, droit des transgenres, droit des hommes de petites tailles, droit des personnes en surpoids …
La morale envahit tout !
Et nous, blancs, hétérosexuels, mâles de plus de 50 ans, nous, les descendants de colonialistes et pire d’esclavagistes, nous sommes en plein dans la cible des chevaliers blancs de la morale !
Et maintenant, voici, érigé en priorité, le droit des animaux que certains poussent jusqu’à la défense d’une créature détestable, nocive, énervante, en un mot insupportable …
J’ai nommé le moustique !
En complément de mon précédent article (L’Aymeric-tigre a encore frappé !), je vous propose aujourd’hui un complément plein d’humour (grinçant) d’Olivier Auguste paru dans le journal l’Opinion :
Anti-spécisme : je veux devenir un moustique femelle
Il me reste un bon trente-cinq ans devant moi – en tout cas, si je me conforme sagement aux statistiques d’espérance de vie de l’Insee. Et comme il n’est jamais trop tôt pour anticiper, je voudrais remercier ici Aymeric Caron de m’avoir soudain fait prendre conscience de ce qui me conviendrait pour la suite.
L’« écrivain anumaniste », tel qu’il se définit, vient de diffuser dans une vidéo son point de vue sur le moustique. Insupportable, la bestiole qui vous pourrit la nuit de son vrombissement aigu, avant de vous causer trois jours de démangeaisons ? Mais pour qui vous prenez-vous ! L’insecte est un « animal sensible » comme vous et moi. Sa piqûre, rappelle le héraut anti-spéciste, est l’acte d’une « mère de famille » à la recherche de « protéines pour nourrir ses bébés », le geste d’une « dame qui risque sa vie pour ses enfants en devenir » (sic). Ses œufs, quoi. Autant dire que la claque que vous cherchez à lui infliger fait de vous un assassin.
Dans trente-cinq ans, il n’est guère permis d’en douter, le moustique sera espèce protégée capable d’ester en justice ; l’écraser vous mènera en prison et ouvrira droit à dommages et intérêts pour sa famille endeuillée. Juris-fiction ? Le passionnant épisode du jour de notre série Les Nouvelles frontières montre comment, peu à peu, l’idée de « droits de l’animal » gagne de la place dans notre législation. Les arguments ne manquent pas, et faire souffrir des animaux par négligence ou sadisme est d’une imbécillité indéfendable. Mais le chemin des anti-spécistes purs et durs est tout tracé : après avoir protégé les animaux domestiques, la loi devra couvrir tous les animaux doués d’émotion. Puis les autres, des insectes aux mollusques. En attendant peut-être les arbres…
Dans trente-cinq ans, s’il vous plaît, ne me faites pas ressusciter.
Réincarnez-moi en maman moustique.
Olivier Auguste pour l’Opinion.
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