Dans l’affaire libyenne, sur le soi-disant financement de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy, plus le temps passe, plus la justice fait figure d’accusée !
On avait eu le témoignage plus que douteux de Ziad Takieddine, une personnalité sulfureuse déjà condamnée par la justice pour faux témoignage.
On avait eu un faux document produit par Mediapart pour accuser l’ancien président et dont il fut établi qu’il était un faux grossier.
Le Journal du dimanche nous apprend aujourd’hui qu’un autre accusateur de Nicolas Sarkozy, Abdallah Senoussi, ancien chef du renseignement et proche de Kadhafi, condamné par contumace pour l’attentat de 1989 contre un DC-10 de la compagnie UTA (170 morts, dont 54 Français), était protégé par un accord avec le juge Tournaire, en échange d’un témoignage à charge contre Nicolas Sarkozy.
Voici l’article du JDD, signé Hervé Gattegno :
Affaire libyenne : l’accusateur de Sarkozy a été protégé par les juges
Le juge Tournaire s’est engagé à épargner le bras droit de Kadhafi, dont les dépositions à charge ont fondé la mise en examen de l’ancien président français.
Ce qui était vraisemblable est désormais établi : les juges chargés de l’enquête sur le prétendu financement libyen ont bien passé un accord avec Abdallah Senoussi, chef des services de renseignement et beau-frère du colonel Kadhafi, pour obtenir ses déclarations à charge contre Nicolas Sarkozy. En vertu de cet arrangement, celui qui fut le tortionnaire en chef de la dictature libyenne bénéficie de la mansuétude de la justice française alors qu’il se présente lui-même, dans ses dépositions, comme le pivot d’un système de corruption.
Lire aussi – Affaire Sarkozy-Kadhafi : l’accusateur Ziad Takieddine confondu par son passé
Le traitement de faveur consenti à Senoussi apparaît d’autant plus troublant que l’intéressé, condamné à mort et emprisonné en Libye depuis la chute de Kadhafi, est considéré par ailleurs comme l’organisateur de l’attentat de 1989 contre un DC-10 de la compagnie UTA (170 morts, dont 54 Français). Condamné par contumace en 1999 pour ce crime, il est toujours visé, à ce titre, par un mandat d’arrêt international.
La clause formulée par Senoussi lors de son audition
Venu l’interroger à Tripoli le 5 février dernier dans le bureau du procureur général de Libye, le juge Serge Tournaire (accompagné de sa collègue Aude Buresi et d’un commissaire de police) a clairement formulé cette clause, mais la traduction simultanée de l’interrogatoire n’en faisait pas mention. Le procès-verbal indiquait seulement : « Me Trabelsi [l’avocate de Senoussi] insiste sur le fait que son client est auditionné comme témoin et qu’il n’avait aucune autonomie dans la prise de décision à l’époque. » Ce n’est qu’à la faveur d’une seconde traduction, versée au dossier des mois plus tard, que le secret est éventé.
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Hervé Gattegno pour le JDD.
Pour plus d’infos sur Abdallah Senoussi, lire cet article du blog de Patrice Gibertie :
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