Quand on fait remarquer que beaucoup d’avancées sociétales votées par la gauche pour satisfaire les individus se font au détriment du droit des enfants. On nous rit au nez. Le député LREM Jean-Louis Touraine vient de déclarer en commission des lois : « il n’est pas inscrit, dans aucun texte, qu’il y ait un droit de l’enfant à avoir un père ».
D’accord, mais les mêmes, quand on leur reproche de reconnaitre tacitement la GPA en reconnaissant les enfants nés de GPA à l’étranger, nous jettent à la figure le droit des enfants !
Summum de l’hypocrisie et du double langage typique de la gauche !
Voici un texte de Rémy Mahoudeaux paru sur Boulevard Voltaire qui pointe une autre hypocrisie encore plus criante, toujours autour de la GPA :
Oui, c’est tentant et facile de pasticher le Tartuffe de Molière, tant l’hypocrisie ambiante semble de mise à la République, qu’elle soit En Marche ou pas.
Acte I : on assure « coram populo » et avec force trémolos dans la voix que la GPA (gestation pour autrui), jamais. D’ailleurs, ça ne fait pas partie du projet de révision de la loi de bioéthique.
Acte II : l’annonce d’une circulaire du ministère de la Justice, qui entraînerait l’inscription automatique à l’état civil français des enfants nés de GPA à l’étranger d’une filiation basée sur les « parents d’intention ». Les commanditaires. Les clients. Puisque ce sont l’intention et le projet parental qui vont fonder la filiation dès que la PMA sans père sera votée, pourquoi se gêner ! Stanislas Guerini dénonce une hypocrisie de la loi actuelle, qui ne reconnaît que le père biologique, et sert l’argument lacrymogène des situations intimement douloureuses de ceux qui se sont livrés à l’esclavagisme pour assouvir leur légitime désir d’enfant.
Acte III : la levée de boucliers est immédiate. C’est une légalisation de la gestation pour autrui qui ne dit pas son nom. C’est la fin de l’indisponibilité du corps humain. C’est la reconnaissance, en droit français, des effets d’une convention portant sur le corps humain. C’est la désabolition de l’esclavage, pourvu qu’il soit suffisamment caché pour profiter des effets sans encourir l’opprobre d’une infamante proximité.
Acte IV : la gêne semble perceptible au ministère de la Justice, qui assure maintenir la ligne rouge de la GPA mais souhaite se conformer à la jurisprudence de la CEDH tout en bottant en touche vers la Cour de cassation.
L’acte V n’est pas encore écrit à l’heure où sont rédigées ces lignes.
Simple cafouillage d’une bande d’amateurs arrogants portés au pouvoir ? « Leurre de communication », comme l’affirme Alexis Corbière, et qui viserait à créer une diversion ? Ballon d’essai jeté pour évaluer l’opportunité d’être éventuellement plus audacieux dans la loi de bioéthique ? Ceux qui n’ont pas la mémoire si courte que ça se souviendront de l’histoire de la circulaire Taubira venue perturber les discussions déjà houleuses entourant le mariage pour tous. Mais la méthode pour obtenir qu’un débat sur la révision des lois de bioéthique soit apaisé et serein est très surprenante. Déjà que pour la case consensus, c’est raté…
Deux petites conclusions :
Penser que les progressistes de La République en marche sont sincères quand ils disent oui à la PMA et non à la GPA, c’est un droit garanti par la Constitution, qui n’oblige pas au discernement en la matière.
Chesterton disait : « Le monde s’est divisé entre conservateurs et progressistes.
L’affaire des progressistes est de continuer à commettre des erreurs.
L’affaire des conservateurs est d’éviter que les erreurs ne soient corrigées. »
Et si nous nous bougions un peu pour éviter que les progressistes ne commettent les erreurs qu’ils se préparent à commettre en nous entraînant avec eux ?
Rendez-vous le 6 octobre !
Rémy Mahoudeaux pour Boulevard Voltaire.
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