Eric Zemmour et bien d’autres dénoncent la tyrannie des minorités ! La victimisation constitue une des armes favorites de ces minorités.
L’islamisme radical a fait, de la victimisation, son cheval de bataille dans son offensive en France. Il a même inventé et imposé à une certaine gauche complaisante et aux médias le terme mensonger d’islamophobie.
La manifestation de dimanche dernier, Stop à l’islamophobie, a largement utilisé la tactique de la victimisation allant jusqu’à ce que certains portent l’étoile jaune et tentent de démontrer que les musulmans sont les juifs d’aujourd’hui ! Un pur scandale !
Guillaume Roquette, dans son édito du Fig Mag, dénonce cette victimisation abusive :
Dans notre siècle désabusé, mieux vaut faire pitié qu’envie.
« Le seul héros, à présent, c’est la victime : nos sociétés sont devenues des machines à plaindre », affirme avec justesse la philosophe Chantal Delsol. Ayant tout compris à l’époque, les musulmans qui manifestaient dimanche dernier se sont habilement posés en persécutés. Certains osaient se comparer aux juifs pendant l’Occupation et tous défilaient derrière une bannière qui proclamait: « L’islamophobie tue ».
Cette affirmation fait d’abord peu de cas des 263 victimes d’attentats islamistes perpétrés sur le sol français depuis 2012. A ce qu’on sache, elles n’ont pas été tuées par l’ islamophobie. Et ce terme même est éminemment contestable: pour rester dans les chiffres, on dénombrait l’année dernière dix fois plus d’actes antichrétiens et cinq fois plus d’actes antisémites que d’actes antimusulmans. Et le nombre de ces derniers était en baisse, ce dont on ne peut que se réjouir.
« Oui, mais il y a la polémique autour du voile », rétorqueront les tenants de cette victimisation. Et jamais en effet ce signe extérieur d’appartenance religieuse n’a été aussi décrié. Mais cette critique n’est pas celle de l’ islam, seulement celle de sa conquête de l’espace public, ce qui n’est pas du tout la même chose. Une large majorité de Français (si l’on en croit les sondages) rejette effectivement l’offensive de ceux qui voudraient vivre en France comme dans un pays musulman. Notre pays n’est pas devenu islamophobe, mais il s’inquiète – à juste titre – de la montée des revendications islamiques. Il constate ainsi avec appréhension la progression de ce qu’on appelle pudiquement « le fait religieux » dans l’entreprise, sans doute pour ne stigmatiser personne (il y a quelques jours, un grand média illustrait même ce sujet … avec un crucifix, comme si les catholiques avaient l’habitude de réciter le rosaire pendant les heures de bureau). Les Français ne sont pas islamophobes, mais ils refusent l’avènement d’une société multiculturelle, malgré les injonctions d’élites médiatiques et culturelles ralliées à cet idéal diversitaire.
Revenons-en au voile. Les femmes qui le portent affirment s’en recouvrir sans y être contraintes, mais alors, pourquoi n’usent-elles pas de leur liberté pour le retirer lorsque ce signe religieux est susceptible de choquer ceux qu’elles côtoient ? Ce ne sont pas les musulmans qui sont rejetés par la société française, mais celles de leurs pratiques qui les éloignent de notre mode de vie commun. Ce rejet est d’abord un appel à ce qu’ils soient des Français comme les autres. Qu’ils résistent au séparatisme dénoncé à juste titre par Emmanuel Macron.
PS : l’aggiornamento de l’islam passe d’abord par une lecture critique du Coran. Une équipe d’ universitaires s’est attelée à cet immense chantier: nous lui consacrons notre dossier de cette semaine dans Le Figaro Magazine.
Guillaume Roquette pour Le Figaro Magazine.
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