Les médias français ont deux bêtes noires :
Donald Trump et Vladimir Poutine.
Le premier incarne à leurs yeux le populisme le plus vulgaire, le second, la dictature la plus brutale !
De ces deux personnages, la presse française ne retient que les côtés négatifs qu’elle juge au travers de ses lunettes déformantes, aux verres taillés suivant les concepts du politiquement correct.
Voila bien, illustrée ainsi, l’arrogance des médias français, qui jugent tout à l’aune de leur petit monde progressiste étriqué sans tenir compte des contextes historique, géopolitique et culturel des autres pays.
Que l’économie américaine soit florissante et que son président ose se mettre en travers de l’ambition démesurée de la Chine, n’est pas considéré !
Que Vladimir Poutine soit le seul défenseur de la civilisation occidentale et peut-être le dernier rempart contre l’islamisation, à terme, du continent européen est dénoncé au lieu d’être salué !
La semaine dernière, Valeurs actuelles publiait un dossier complet réalisé par le magazine Le spectacle du monde et consacré à la Russie. Je vous propose aujourd’hui le premier article de ce dossier très intéressant. En fin d’article, vous trouverez des liens vers les autres articles du dossier.
L’aigle était un phénix.
La silhouette est encore hésitante, mais la décision est déjà prise. Vladimir Poutine ira jusqu’au bout. Sans doute une histoire archaïque, personnelle, de parole donnée. Un souvenir de sa famille décimée par le siège nazi de Leningrad. Vivre pour ceux qui n’ont pas vécu. Sélectionné comme pâle fonctionnaire, en 1999, par ceux qui avaient mis la Russie en coupe réglée, le nouveau président prendra les choses en main et se retournera contre ceux-là mêmes qui l’avaient créé.
Vingt ans plus tard, son pays est métamorphosé. Du chaos dont il avait hérité, il n’a pas fait renaître un nouvel empire, c’était impossible et peu souhaitable.
Il a fait mieux. Il a permis à l’âme russe de retrouver son expression, à l’Aigle bicéphale de faire le phénix.
Si la société russe n’est pas plus exemplaire qu’une autre et continue de panser les plaies du siècle passé, la dynamique qui la traverse fondamentalement est celle des valeurs constitutives de la « Russie de toujours », fort semblables à celles de la « France de toujours ».
La famille, la religion, la patrie, qui sont devenues de ce côté de l’Europe des cibles, sont là-bas structurantes de la société qui, tout en étant plurielle, ne cède rien au communautarisme.
Vingt ans plus tard, Moscou est de retour sur la scène internationale. La diplomatie russe protège les chrétiens au Levant et parle avec tous les grands acteurs internationaux grâce à sa cohérence.
Pourtant, l’économie reste le point faible. Assainie, elle doit encore parvenir à se diversifier. Le chemin à parcourir reste considérable et le successeur de Vladimir Poutine aura, face à l’histoire, la lourde tâche de relever ce défi.
C’est libres de tout a priori que nous avons donné ici la parole à des experts du monde russe pour élargir, chacun dans son style, notre connaissance de cette nation-civilisation, à la fois familière et lointaine, qui ne cessera de compter dans les années à venir et qui reste pour la France l’« alliance de revers » cultivée par le général de Gaulle et comprise cet été par le président Macron.
Antoine Colonna pour Le spectacle du monde et Valeurs actuelles.
Je publierai bientôt d’autres articles du dossier de Spectacle du monde. Mais pour les passionnés de la Russie, voici des liens vers tous ces articles :
- Poutine vu par les Russes par Héléna Perroud,
- Une puissance de premier plan par Fiodor Loukianor,
- Donner du corps aux relations bilatérales par Alexandre Orlov,
- Les vingt ans qui révolutionnèrent l »économie russe par Jacques Sapir,
- La renaissance de l’Eglise orthodoxe par Christophe Levalois,
- Voyages initiatique au Donbass par Zakhar Prilepine,
- A la recherche de l’équilibre perdu par Pierre Lorrain.
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