J’ai déjà eu récemment, dans un article intitulé,
Le tout petit monsieur Delevoye
de dire tout le mal que je pensais de ce triste sire !
Le commissaire à la réforme des retraites tente de naviguer entre les déclarations malencontreuses et parfois contradictoires des ministres et les recadrages plus au moins clairs d’Edouard Philippe et Emmanuel Macron.
Et ce n’est pas chose aisée et l’homme est gaffeur ! Il a eu tout récemment des propos malencontreux (pour le pouvoir) qui ont révélé le fond de sa pensée progressiste :
l’immigration est la solution à l’équilibre des retraites !
Raphaël Stainville, dans Valeurs actuelles, habille Delevoye pour l’hiver :
Pour le haut-commissaire aux retraites, l’immigration
est une chance pour le financement de celles-ci.
Jean-Paul Delevoye a la finesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Alors que le pouvoir n’a de cesse de vouloir se montrer subtil, enrobant pour présenter sa réforme des retraites sous son jour le plus favorable, jurant, par exemple, qu’elle favorisera les femmes quand la démonstration a été faite par l’Institut de la protection sociale (IPS) que les mères de famille verront leur pension dévalorisée avec le futur système universel par points, le haut-commissaire aux retraites s’emploie jour après jour à dire tout haut ce que le gouvernement sait ne pouvoir dire aux Français sans mettre en péril son projet et allumer des flammèches qu’il ne pourrait étouffer.
Aussi est-il intéressant d’écouter avec une attention toute particulière Jean-Paul Delevoye lorsqu’il s’exprime. Au début du mois de novembre, le haut-commissaire aux retraites mettait en garde le gouvernement contre l’application éventuelle de la “clause du grand-père”. L’appliquer, avouait-il, reviendrait à « renoncer à la réforme ». La réforme des retraites, qui ne concernerait plus que les nouveaux entrants sur le marché du travail, ne serait dès lors plus qu’un simulacre. Vendredi dernier, à Créteil, devant un parterre de 80 jeunes dont il aura probablement voulu flatter les origines, l’ancien président du Conseil économique social et environnemental, sur la base d’un document de l’Onu datant de 2000, s’est fait l’apôtre d’un grand remplacement vertueux.
« On aura besoin de 50 millions d’étrangers
pour équilibrer le système au niveau européen. »
L’immigration, pour Jean-Paul Delevoye, est une chance pour le financement des retraites.
Si l’impact positif de l’immigration sur le financement des retraites n’a jamais été démontré, cet aveu de celui qui a rang de ministre a le mérite de dévoiler le choix délibéré de nos élites pour la préférence étrangère. Jean-Paul Delevoye aura beau jeu de rétropédaler, d’expliquer que l’interprétation qui a été faite de ses propos est à l’inverse de la politique de fermeté et de la stratégie ambitieuse dont le gouvernement fait preuve en matière d’immigration pour la réguler et la contenir, reste que sa petite musique est des plus claires. Plutôt que de faire le choix d’une politique familiale ambitieuse pour soutenir la démographie, plutôt que d’encourager la natalité pour financer nos retraites, comme le fait par exemple Viktor Orbán en Hongrie, le gouvernement d’Emmanuel Macron, à la suite de la politique familiale menée sous François Hollande, qui a multiplié les coups de rabots fiscaux et sociaux, n’a de cesse de fragiliser les familles et d’amputer leurs ressources. La preuve en est faite avec cette réforme des retraites qui pénalisera les mères de famille.
Raphaël Stainville pour Valeurs actuelles.
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