J’ai déjà fustigé ici les Républicains dont le secrétaire général, Aurélien Pradié a lancé une procédure d’exclusion contre Erik Tegnér pour avoir osé parler d’union des droites.
Aurélien Schiappa ou Marlène Pradié ?
J’avais aussi donné la parole à l’accusé en relayant l’interview qu’il avait donnée à Boulevard Voltaire :
Et voici qu’Eric Zemmour, qui – c’est donc prouvé ! -, lit notre blog, dénonce, à son tour, dans Le Figaro Magazine, l’attitude des Républicains en s’en prenant plus particulièrement à Christian Jacob, complice, à ses yeux, du « procureur » Aurélien Pradié :
Il fut un temps pas si lointain où les partis politiques se refusaient, par principe, à exclure quiconque. Le souvenir des purges staliniennes au sein du Parti communiste était trop frais; les communicants craignaient « l’effet d’image » auprès de médias qui dénonçaient le moindre acte de sectarisme partisan; les chefs des mouvements politiques ne voulaient pas donner une auréole de « victime » à un rival ou même à un second couteau. Il semble que ce temps soit révolu.
Chez LR en tout cas, on n’a plus peur de rien. La procédure d’exclusion engagée contre Erik Tegnér le prouve. Ce jeune militant a commis un seul crime, celui de faire activement campagne pour l’ « union des droites ». Il faut noter qu’ il est en cela d’accord, selon tous les sondages, avec au moins 30 % des sympathisants LR. Faut-il eux aussi les exclure ? Ce parti ressemblait déjà de plus en plus à un club de retraités de la Côte d’Azur ; il se dirigerait alors vers la cabine téléphonique.
La tête juvénile de Tegnér au bout d’une pique est le cadeau de sacre de Christian Jacob. Avec Jacob, ce sont les chiraquiens qui reviennent en force à la tête du parti. Des chiraquiens dont on ne sait jamais si le plus grave est qu’ils n’aient pas de convictions ou qu’ils se soumettent toujours au politiquement correct. Des chiraquiens qui ont retourné l’antique principe « pas l’ennemi à droite » en « pas d’ennemi à gauche ». Des chiraquiens qui estiment qu’on peut s’allier à LREM, mais pas au RN.
L’analyse des chiraquiens est simple: la défaite cuisante de Bellamy aux européennes est celle de la ligne Wauquiez ; et la ligne Wauquiez est la « droitisation » du mouvement. Leur conclusion est simple, voire simpliste : il faut retourner dare-dare au centre. C’est bien la ligne Chirac, celle d ‘après 1981, qui a conduit le RPR gaulliste dans les bras de l’UDF giscardo-centristc. Une stratégie qui a tué le gaullisme, puis la droite, et a fait du Front national, qui n’en demandait pas tant, le réceptacle d’un électorat populaire en manque de nation, de drapeau, d’autorité, d’État. Croire que Bellamy a perdu parce qu’il était trop à droite, c’est croire que Sarkozy a perdu la présidentielle en 2012 parce qu’il était trop à droite, alors qu’il a justement perdu parce qu’il ne le fut pas assez pendant son quinquennat.
Comme d’habitude, les chiraquiens reprennent l’analyse des médias quel qu’en soit le coût. Les chefs LR sont mûrs pour rallier Macron, tandis que l’électorat va continuer de se diviser entre les pôles macronien et lepéniste. Cette histoire de l’alliance avec l’extrême droite empoisonne la droite depuis les années 1980.
En 1983, Raymond Aron était favorable à l’alliance du RPR et du FN à Dreux. En 1986, Charles Pasqua proposait d’incorporer dans la majorité les députés FN entrés à l’Assemblée. En 1997, après la dissolution perdue, Alain Peyrefitte montait à la tribune du RPR pour réclamer cette même alliance.
Christian Jacob les aurait-il exclus ?
Éric Zemmour pour Le Figaro Magazine.
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