Dans un précédent article :
Mais qui fait le plus avancer le « vivre ensemble » ?
j’ avais plutôt donné un satisfecit à Florence Foresti pour sa prestation comme maitresse de cérémonie au Cesar 2020. J’avais plutôt salué son humour quand elle s’en était prise au politiquement correct.
Avec le recul, j’ai un peu déchanté en apprenant qu’elle avait moins bien terminé la soirée des César qu’elle ne l’avait commencée. Elle s’est permise, à l’annonce du prix du meilleur réalisateur attribué à Roman Polanski, d’abandonner sa mission d’animatrice. Un manque de professionnalisme quand on sait qu’elle a été payée 130 000 € – une dizaine d’années de SMIC – pour ce travail ! Elle s’est ensuite déclarée écoeurée sur les réseaux sociaux …
Sa diatribe contre le politiquement correct n’était donc qu’un sketch !
Je ne suis pas le seul à avoir été choqué et déçu par l’humoriste. Alain Finkielkraut a titré sa tribune du FigaroVox :
« L’effroyable soirée des César »
Voici encore un texte incisif et plein d’humour de Jany Leroi paru sur Boulevard Voltaire :
Florence Foresti couverte d’or pour sa magnifique indignation !
Venir présenter la cérémonie des César alors qu’un délinquant sexuel risque d’être récompensé. Il en fallait du courage. Et de l’abnégation, aussi. Dès son monologue de début de soirée, Florence Foresti le confesse à son public : « Je suis très courageuse d’être là. » Après quelques secondes, déjà une récompense. Auto-décernée, d’accord, mais tout de même. La soirée commençait fort.
Pour braver ces 12 nominations ignominieuses du film J’accuse, prendre le risque que son metteur en scène, son preneur de son ou même une simple maquilleuse se voie attribué un César quelconque, Cyril Hanouna a dévoilé que la cascadeuse de la moralité avait perçu la somme rondelette de 130.000 euros. Le courage a un prix. Et puis, il y a les accessoires. Les gousses d’ail pour éloigner les esprits maléfiques, les crucifix, les pieux en bois à planter ici et là, les marabouts spécialisés dans le désenvoûtement… Des frais et encore des frais. Sans oublier les 30.000 euros pour rétribuer les petites mains chargées de peaufiner les textes, trouver des idées, des gags et surtout encourager la va-t-en-guerre. Un verre de gnôle entre chaque séquence pour se donner du cœur au ventre : 45 €. La facture se corse !
Mais il y a des combats que même les plus vaillants n’ont pas la force de mener jusqu’au bout. Alors que la guerre semblait presque gagnée avec l’aide d’une salle pleinement solidaire, l’annonce tomba tel un couperet. L’innommable Polanski était sacré César du meilleur réalisateur. C’en était trop. La soldatesque Foresti gisait en coulisses dans une marre de sang. Écœurée, blessée mortellement, elle ne put que dire, dans un dernier souffle : « Où est mon chèque ? » Plus en état de revenir sur scène, anéantie, l’artiste se fit porter jusqu’à l’agence bancaire la plus proche pour y recevoir les derniers sacrements. À la Salpêtrière, Jean-Pierre Darroussin était reçu par une orthophoniste qui tentait de lui faire articuler les mots finissant par « ski ». Les gueules cassées des César 2020 se comptaient par dizaines. Une hécatombe.
Afin de sauver la soirée du marasme intégral, un César du « Plus beau départ indigné » fut attribué à l’actrice Adèle Haenel. Récompense qu’elle reçut dans le métro à la station Filles du Calvaire après qu’un coursier eut réussi à la rattraper.
D’après le communiqué de son médecin traitant, Florence Foresti serait actuellement en convalescence à Monaco dans un centre d’accueil pour artistes en état de choc. Des prix à la journée exorbitants ! Après ces révélations exclusives, qui osera encore dire que la somme perçue était écœurante ?
Jany Leroi pour Boulevard Voltaire.
Encore plus percutant, le billet de Frédéric Beigbeder sur Europe 1 :
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