L’Union européenne, devancée par de nombreux pays membres, a finalement annoncé la fermeture des frontières de l’espace Schengen pendant 30 jours depuis le 17 mars dernier.
En France, les contrôles ont été renforcés afin de ne laisser passer que les ressortissants européens et les étrangers munis d’un permis de séjour. La condition restant, pour eux aussi évidemment, le respect du confinement imposé dans tout le pays. Et pourtant …
Le Haut Comité aux réfugiés (HCR) réclame l’accueil des candidats au droit d’asile !
Charlotte d’Ornellas nous informe dans un article paru dans Le Club de Valeurs actuelles :
Pour le HCR, le refoulement de personnes en demande de protection est interdit, et pas d’exception pour le coronavirus
Mais c’était sans compter sur les flux migratoires qui se poursuivent. Jeudi 19 mars, le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR) Filippo Grandi exprimait donc son inquiétude :
« Les mesures [de lutte contre le coronavirus] ne devraient pas entraîner la fermeture de routes vers l’asile, ou forcer les populations à retourner vers des situations de danger. »
Dans un document de deux pages, le HCR entendait donc rappeler les principes du droit international : les Etats ont le droit de réguler leurs frontières, à condition que cela n’empêche personne de demander l’asile… En clair, le refoulement de personnes en demande de protection est interdit, sans exception.
Filippo Grandi demandait aux Etats européens de multiplier « les tests de dépistage » et le « placement en quarantaine », en cas de risque sanitaire identifié, des candidats au droit d’asile — jusqu’alors clandestins — pour que ces derniers puissent passer les frontières. A l’heure ou les soignants du pays montent au front en dénonçant le manque cruel de munitions pour sauver le plus de vies possibles, Filippo Grandi insiste :
« Ces dispositifs permettront aux autorités de gérer l’arrivée des demandeurs d’asile et des réfugiés en toute sécurité, tout en respectant les normes internationales de protection des réfugiés établies pour sauver des vies. »
Les horreurs de la guerre et le danger de mort se fichent malheureusement de l’avancée de la pandémie, c’est entendu. Mais nul ne sait à l’avance si ces malheureux fuient effectivement la guerre ou les persécutions, et le dépistage systématique ne pourrait être compris alors que les Français eux-mêmes, notamment ceux qui se trouvent en première ligne dans cette bataille, ne peuvent en bénéficier en raison de la pénurie. L’exceptionnel de la situation impose des priorités, et beaucoup d’humilité : raison pour laquelle l’espace Schengen s’est vu contraint de fermer ses portes, opérant ainsi une révolution idéologique conséquente.
Charlotte d’Ornellapour Le Club de Valeurs actuelles.
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