Un article de Marianne met clairement en évidence les liens étroits entre le président de la commission du Haut Conseil de la Santé publique qui conseille le gouvernement dans sa lutte contre le coronavirus et des groupes pharmaceutiques.
Parmi ces groupes figure Gilead qui développe un médicament qui pourrait concurrencer la chloroquine préconisée par le Professeur Raoult.
Tout le monde a également remarqué la hargne que montre le professeur Karine Lacombe dans ses critiques envers Didier Raoult. L’ancien député LREM Joachim Son-Forget l’a interpellé de la sorte :
Vous devez déclarer vos conflits d’intérêts puisque vous avez touché de l’argent de Abbvie qui produit le kaletra et de Gilead qui produit le remdesevir [sic]. Les deux alternatives à l’hydroxychloroquine, bon marché et non protégée.
Dans les pays anglo-saxons, ces révélations auraient immédiatement entrainé la suspension du président de la commission et la démission du ministre de la santé ! Mais pas en France !
D’ailleurs ces informations ne sont pas diffusées ni par les chaines de télévision, ni par les radios de grande écoute qui donnent régulièrement la parole à Karine Lacombe et relayent complaisamment toutes les critiques contre le Professeur Raoult !
Voici quelques éléments rapportés par cet article de Marianne intitulé :
Ambiguïté gouvernementale, liens d’intérêts au sommet de l’Etat : enquête sur la guerre secrète de la chloroquine
Rappelons que la désormais fameuse chloroquine est toujours sujette à l’avis de la commission spécialisée « maladies infectieuses et maladies émergentes » du Haut Conseil de la Santé publique, dont les liens d’intérêts de son président Christian Chidiac avec le laboratoire pharmaceutique Gilead interpellent.
Il faut savoir aussi que le Professeur Raoult entretenait des rapports conflictuels avec le milieu médical parisien, et plus spécifiquement Yves Lévy, mari de l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn. L’inauguration du nouvel IHU de Marseille en mars 2018 s’est par ailleurs fait sans la présence ministérielle d’Agnès Buzyn.
L’épisode Carry-Le Rouet
A la fin du mois de janvier, les premiers ressortissants français venus de la région de Wuhan, à Carry-le-Rouet, dans les Bouches-du-Rhône. Facilement sécurisable, ce centre de vacances est sélectionné par l’État en raison, notamment, de sa proximité avec l’IHU de Marseille, que dirige Raoult.
Le professeur vient de se porter volontaire, avec ses équipes. Il y voit l’occasion d’appliquer sa méthodologie de mise en « quarantaine biologique », avec tests PCR.
Un mois plus tard, le professeur fait ses premières annonces, évoquant dès le 25 février des “effets prometteurs” .
La guerre au dissident Raoult est alors déclarée
Un article des “Décodeurs” du Monde considère comme “trompeur” le titre d’une de ses vidéos et ses déclarations sont qualifiées d’« infox » par le ministère de la Santé qui tweete : “Aucune étude rigoureuse, publiée dans une revue internationale à comité de lecture indépendant, ne démontre l’efficacité de la chloroquine (Nivaquine) pour lutter contre l’infection au coronavirus chez l’être humain.”
Malgré l’absence de nouveaux tests scientifiques, plus les jours passent, plus la vision du protocole du professeur Raoult semble s’imposer dans une partie de l’opinion comme une solution immédiate à l’épidémie du coronavirus. Des personnalités politiques, comme le maire de Nice Christian Estrosi ou encore la députée des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer, testés positif au coronavirus, annoncent avoir essayé le protocole marseillais et être convaincus de son efficacité. Fin mars, outre-Atlantique, en dépit des réticences de plusieurs de ses conseillers scientifiques, Donald Trump se met lui aussi à vanter les mérites de la chloroquine.
Le bricolage des décrets
La panique au plus haut niveau de l’Etat se voit dans l’incohérence des décrets publiés successivement :
Le 23 mars, le Haut Conseil de la santé publique tente de siffler la fin de la récréation Raoult en proposant le décret suivant:
Le Haut Conseil de santé publique recommande de ne pas utiliser de chloroquine en l’absence de recommandation, à l’exception de formes graves, hospitalières, sur décision collégiale des médecins et sous surveillance médicale stricte.
Le 26 mars, surprise ! Dans les colonnes du Journal Officiel, la limitation aux « formes graves » a tout bonnement disparu du décret :
l’hydroxychloroquine et l’association lopinavir/ritonavir peuvent être prescrits aux patients atteints par le Covid-19.
Patatras !
Ces prescriptions interviennent, après décision collégiale, dans le respect des recommandations du Haut Conseil de la santé publique et, en particulier, de l’indication pour les patients atteints de pneumonie oxygéno-requérante ou d’une défaillance d’organe.
Dans la pratique, ce décret tue la chloroquine comme l’indique l’ancien ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, par ailleurs membre à titre bénévole du conseil d’administration de l’IHU de Marseille, où officie Raoult :
Le décret réserve l’hydroxychloroquine aux cas de pneumopathie avec détresse respiratoire. Mais ce sont justement les cas pour lesquels ce traitement n’est pas efficace. Car en phase de réanimation, la charge virale baisse. On le sait depuis le début !
Les liens d’intérêts de Christian Chidiac
Christian Chidiac déclare des liens d’intérêts (avantages, rémunérations et/ou conventions) avec de très nombreux groupes de l’industrie pharmaceutique : Pfizer, MSD, Novex Pharma, ViiV Healthcare, AbbVie, Eumedica… Mais aussi Gilead. Le laboratoire pharmaceutique qui fabrique le remdésivir, médicament concurrent de la chloroquine au sein des d’essais cliniques contre le coronavirus. En effet, entre 2014 et 2019, Christian Chidiac déclare plusieurs milliers d’euros d’avantages perçus en transports, repas, hébergements, inscription à des colloques, mais surtout en rémunérations pour l’écriture d’études scientifiques en tant qu' »expert » au service du géant pharmaceutique américain.
Plus troublant encore – qui plus est lorsqu’on préside une commission qui va orienter les choix de traitement du pays face à la pandémie -, sur la même période, Christian Chidiac déclare avoir siégé plusieurs fois au « board » de Gilead. A noter : la vice-présidente de cette commission responsable de conseiller la France dans ses choix thérapeutiques, Céline Cazorla, déclare elle aussi des liens d’intérêts avec Gilead. De même, Bruno Hoen, membre de la commission, déclare avoir siégé au « board » de Gilead.
Ces liens expliquent-ils également les atermoiements de la France à l’égard du professeur Raoult et de ses préconisations ? Certains voudront y croire. En attendant, du côté de l’IHU de Marseille on refuse de s’en remettre à l’essai clinique Discovery en cours, arguant que celui-ci n’expérimente pas l’azithromycine avec la chloroquine et ne teste la molécule, là aussi, que sur les cas graves : « S’ils voulaient saboter l’essai en cours, ils ne pourraient pas mieux s’y prendre« , estime-t-on à regret.
Extraits de l’article d’Etienne Campion pour Marianne.
Vous avez dit « République bananière » ?
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