Souvenez-vous de la campagne présidentielle et des débuts du quinquennat d’Emmanuel Macron.
Les seconds couteaux de la Macronie, Christophe Castaner, Gilles Le Gendre et Benjamin Griveaux, en tête, couraient les plateaux télé pour nous vendre leur « Nouveau Monde ».
C’était la Révolution culturelle de la Politique avec un grand P. Toutes les mauvaises pratiques des vieux partis au pouvoir depuis des décennies allaient être rangées au placard de l’histoire.
A leurs dires, le Nouveau Monde était plein de promesses. Le clivage stérile entre la droite et la gauche était aboli. La démocratie allait briller de mille feux !
La Macronie réussissait – clamaient-ils – enfin la synthèse entre le meilleur de la gauche et la crème de la droite !
Et ils nous promettaient :
- Une démocratie restaurée.
- Des pouvoirs du Parlement renforcés,
- La volonté des Français respectée.
Souvenez-vous ce qu’on entendait quand on tentait une critique des premières actions de la Macronie : « C’est une remarque très « Ancien Monde » !
Sous-entendu, vous n’êtes que des ringards, des Has been de la politique !
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts de la Macronie, et cette eau est trouble et polluée !
De nombreux ministres ont dû démissionner pour différentes raisons peu reluisantes et la majorité présidentielle rappelle furieusement les godillots de l’Etat-RPR.
La dernière manifestation du mépris du pouvoir pour la représentation nationale est toute récente.
Aujourd’hui, Edouard Philippe va présenter son plan de déconfinement devant l’Assemblée nationale.
Initialement, il n’était pas prévu de vote après la présentation du premier ministre. Pourtant, le déconfinement est un sujet extrêmement sérieux et même grave puisque de nombreuses vies pourraient être mises en danger si le déconfinement se passait mal.
Il a fallu une fronde de l’ensemble des oppositions pour que Matignon se décide à accepter un vote.
C’est dans ce contexte houleux que le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, l’inénarrable Gilles Le Gendre, avait osé déclarer que « le vote n’apporterait rien de plus » ! Un déni total de la démocratie !
Cette déclaration a mis le feu aux poudres et finalement entrainé la décision d’un vote.
Un vote, oui, mais biaisé !
Le point crucial de ce déconfinement porte sur l’utilisation d’une application de « tracing » qui, installée sur les smartphones, permettra à chaque utilisateur d’être prévenu s’il a croisé une personne contaminée par le virus. Elle fonctionnerait sur la base du volontariat.
Même dans la majorité, cette mesure fait débat. L’opposition est également divisée par cette atteinte patente à nos libertés.
Alors la Macronie a trouvé la parade pour interdire à sa propre majorité de s’opposer au « tracing ».
Elle propose un seul vote sur l’ensemble des mesures de déconfinement noyant ainsi le « tracing » dans des dizaines d’autres mesures. Ce qui garantit que la majorité présidentielle ne pourra qu’approuver le gouvernement.
C’est une manoeuvre de basse politique qui ramène
le « Nouveau Monde » aux pires pratiques de l’Ancien !
Et, « en même temps » Emmanuel Macron laisse filtrer dans la presse des bruits de gouvernement d’union nationale ! Etrange façon de préparer son opposition en vue d’une prochaine concorde nationale !
Dernière minute !
Autre grand classique des anciennes dérives de l’Ancien monde : les rivalités entre le président et son premier ministre.
Et bien le Nouveau monde s’avère pire encore quand le chef de l’Etat appelle lui-même des journalistes pour montrer son désaccord avec une décision de son premier ministre (le non-report du débat sur le déconfinement) :
Que #EmmanuelMacron prenne , à ce moment crucial de l’histoire , son téléphone un dimanche soir pour appeler des journalistes et « flinguer » #EdouardPhilippe en dit long , non pas sur l’avenir du PM, par définition aléatoire , mais sur la méthode du président . Irréel #Covid_19 pic.twitter.com/9OWmFYBtGb
— francoise degois (@francoisedegois) April 28, 2020
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