Pourquoi tant de haine ?
La préférence systématique pour l’« autre », que s’attache à mettre en oeuvre notre ministre de l’Intérieur avec un zèle suspect, est inséparable du mépris de soi et de ses racines.
Nous vivons depuis cinquante ans sous le régime de la dilection pour l’« autre ».
Vous venez de lire l’introduction de l’article suivant de l’avocat Gilles-William Goldnadel qui dénonce cette haine de soi que développe les progressistes et qui leur fait préférer n’importe quel étranger à un Français.
Pire encore s’il s’agit d’un Français de souche !
La recette rêvée du cocktail Molotov
Le discours politicomédiatique nous rabâche sans relâche l’inquiétante résurgence de la xénophobie dans notre société mais oublie son autre versant, pourtant beaucoup plus prégnant chez nos élites : la xénophilie.
Les xénophobes considèrent l’« autre » comme fondamentalement mauvais, les xénophiles comme intrinsèquement bon. Le vice est le même, mais on le juge inacceptable dans un cas, admirable dans l’autre. Alors que l’on aperçoit le bout du tunnel du confinement, la marche vers le 11 mai s’accompagne d’un désagréable sentiment de deux poids deux mesures, qui s’insère parfaitement dans le cadre de cette déviance morale des temps modernes.
Jugez-en : ici et là, on entend qu’un préfet ou un autre accorde des libertés à la communauté musulmane pour que cette dernière puisse vivre sereinement la période du ramadan. Dans le Calvados, le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) a diffusé une note expliquant qu’« il n’y a pas lieu d’intervenir dans les quartiers à forte concentration de population suivant le ramadan » – ces consignes ont été regrettées, mais on peut sans mauvais esprit avancer que la hiérarchie aurait surtout préféré qu’elles soient verbales et non écrites. Dans le même temps, le gouvernement fait preuve d’une fermeté absolue avec les autres cultes, notamment les juifs, qui viennent de fêter Pessah, et les catholiques, qui furent privés s’offices et de messes pendant la Semaine sainte et la fête de Pâques, sommet spirituel de l’année. Des policiers armés sont même entrés dans une église pour faire cesser un « trouble à l’ordre public ». Mon imagination est impuissante à décrire ce qu’il se serait passé si la police avait pénétré armée dans une mosquée, situation parfaitement théorique.
Cette préférence systématique pour l »‘autre » est inséparable du mépris de soi et de ses racines.
L’homme blanc se considère comme déchu et a honte de lui-même: responsable de la colonisation, de la Shoah et du réchauffement climatique, son temps est révolu, il doit désormais se frapper la poitrine et céder la place. Conséquence logique: l »‘autre » se sent en position de force – il faut pour s’en convaincre écouter les indigénistes racistes décomplexés évoluant dans nos universités et nos médias – et sait qu’il inspire à ses anciens bourreaux une crainte obséquieuse qui lui donne un ascendant certain dans le rapport de force. Au sommet de l’État, on lui donne raison avec une régularité quasi métronomique. Rien que cette semaine, en incriminant ses troupes avant enquête et claironnant que « le racisme n’a pas sa place dans la police républicaine », en trouvant des excuses aux individus qui caillassent les policiers dans les quartiers que l’on dit « populaires » pour ne pas stigmatiser, Christophe Castaner n’a fait qu’encourager et alimenter cette situation.
Les quartiers islamisés, bien que privilégiés par les pouvoirs publics, se considèrent comme des victimes de l’anti-islam et se sentent légitimes au moment d’affronter nos forces de l’ordre.
Comment les choses pourraient-elles aller mieux ? Quelques graines de consentement à la violence, un peu de poudre d’excuse: voilà la recette rêvée du cocktail Molotov. Il faudrait être un saint laïc pour ne pas se penser victime quand on vous persuade que vous en êtes une. Je ne connais pas beaucoup de saints laïcs. •
Gilles-William Goldnadel pour Valeurs actuelles.
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