Emmanuel Macron et son gouvernement se sont totalement décrédibilisés pour deux raisons :
– Ils ont pris des mauvaises décisions (refus de fermer les frontières, non-mobilisation pour fabriquer ou approvisionner des masques),
– Mais pire, pour masquer leurs erreurs, ils ont menti notamment en clamant l’inutilité des masques et des tests.
Par la suite, l’acharnement des mandarins parisiens contre le Professeur Raoult, et l’immobilisme du gouvernement, a fini de ruiner la confiance dans ce pouvoir.
Je relaye ce matin un très bon article de France Soir et qui fait le point, semble t-il avec impartialité, sur l’efficacité de la lutte contre le virus en fonction des régions considérées.
Efficacité des mesures, un point de vue factuel ?
Des différences régionales importantes.
Le gouvernement et les experts ont cafouillé et tergiversé tant dans les éléments de langage que dans les décisions prises, mais aussi dans les actions qui en découlent. La polémique sur les masques, le dépistage, le confinement n’a pas fini d’alimenter les conversations. Les pays ont apporté des réponses différentes à la gestion de la crise en cours. La France n’est pas la meilleure élève, ayant tout d’abord tardée à reconnaitre le caractère dangereux du virus. Le temps n’est pas à la comparaison cependant, un regard factuel permet de mieux appréhender les débats qui continuent à courir en France sur les diverses mesures liées aux raisons du confinement et aux mesures à prendre en ce déconfinement.
Un cardiologue qui était aux Seychelles pendant la crise nous relatait les mesures de détection qu’il avait vécu dans ce pays en y arrivant en février : prise de température à l’arrivée puis, plus tard encore pendant le séjour. Voyant la crise se développer il décidait d’écourter son voyage et rentrait donc en France le 23 mars. A son arrivée à l’aéroport, aucun geste de distanciation physique, pas de mesure de détection. Ses questions légitimes :
Comment se fait-il qu’un petit pays comme Les Seychelles avec un système médical reconnu moins performant que le nôtre arrive à mettre en place dès février des mesures de « bon sens » ?
Beaucoup d’experts sont passés sur les plateaux télés exprimant que les masques, puis les tests, n’étaient pas importants. Le temps de leur intervention étant toujours compté, il était délicat de poser la question : Quelle base factuelle utilisez-vous pour mentionner ces éléments ? Le professeur Raoult, plus connu pour sa bithérapie, a eu du mal à se faire entendre sur le dépistage et son importance.
De son confinement, un français, passionné d’information faisait un travail de collecte de données sur les sujets des tests et des traitements. Il partageait son travail avec des journalistes, des personnalités politiques sans aucun retour, bien sûr il n’est pas du sérail. Sauf une personnalité, médecin, ancien ministre qui fut interpellé par l’approche de ce citoyen et un média collaboratif. Après validation des données, nous vous présentons ici l’analyse et l’impact du dépistage massif sans appel ainsi que les faits liés au traitement.
Le dépistage
4 fois plus de tests PCR dans les Bouches-du-Rhône que dans la France entière : 2,6 fois plus de tests PCR par million d’habitants en région PACA que dans le reste de la France.
Dans le graphe, on peut voir l’évolution des tests PCR par million d’habitants dans le département 13, les régions PACA, ARA, IDF et pour la France entière. Les tests ont été rapportés au nombre d’habitants dans chaque unité régionale afin de pouvoir les comparer. En PACA, l’évolution des tests a été massive entre le 22 mars et le 14 mai. 42 793 tests par million d’habitants alors que pour la France il n’y en a que 9795 /million d’habitants. Afin d’asseoir l’analyse, elle a été conduite à 3 dates différentes. On peut observer qu’au début du confinement, PACA faisait déjà plus de test (565/million d’hab) que la France (317) et qu’il y a eu une accélération par la suite.
A toutes les périodes, le département 13 et la région PACA ont des pratiques de tests PCR/dépistages plus systématiques. Le département 13 a pratiqué plus de tests qu’en Allemagne.
Taux de mortalité par million d’habitants
Le taux en région PACA significativement inférieur à la moyenne nationale.
Même si les taux de mortalité restent généralement bas, en PACA ce taux de 163 décès par million d’habitants est inférieur à la moyenne nationale de 265, ou même à l’île de France 543.
Un phénomène est à remarquer : dans les Bouches-du-Rhône, le taux de mortalité est supérieur. Une hypothèse est liée au fait que l’IHU a attiré des patients pour se faire tester et la densité d’hôpitaux dans le département 13 est supérieure à celui de la région PACA.
Taux de mortalité par tranches d’âge
Quand on descend au niveau de l’âge, on observe que le taux de mortalité général est significativement inférieur en PACA 14.8 % par rapport à l’Ile-de-France 22.2 % au 16 mai 2020. De plus le taux de décès chez les plus de 69 ans est inférieur à celui de l’Ile-de-France pour toutes les périodes.
Le dépistage permet d’identifier et de traiter plus rapidement ce qui entraine un taux de mortalité inférieur.
Comparaison avec l’Allemagne
Au 16 mai 2020, le taux de mortalité national est de 21.6% (ratio décès sur testés positifs). Pour pouvoir comparer avec les approches de traitements, nous avons ajouté le taux de mortalité hors ephad 16.4% (France hors Ephad). Ce taux est de 14.3 % dans les Bouches du Rhône, tous hôpitaux confondus (APHM et IHU). Il est plus faible que la moyenne nationale de manière significative.
Quand on regarde maintenant les traitements utilisés et ici les données sont au niveau de la ville de Marseille. Le taux de mortalité, toute personne positive, tous hôpitaux confondus, est de 3.1 %. Ce taux passe à 8.6% pour les personnes n’ayant pas reçu le traitement HCQ et AZ. Ce qu’il y a d’intéressant à noter c’est que ce taux est de 0.5% pour les patients ayant reçu le traitement HCQ et AZ.
Pour mémoire le taux de mortalité en Allemagne est de 4.5%.
A Marseille, le taux de mortalité est inférieur à celui de l’Allemagne, probablement car le dépistage massif et le traitement donné tôt à un effet ESSENTIEL.
France Soir.
Conclusions
Résumons les :
- Dans les Bouches-du-Rhône, les tests par million d’habitants ont été 4 fois plus élevé que dans le reste de la France,
- Dans les Bouches-du-Rhône, la mortalité a été moitié moindre qu’en Ile-de-France et 12 % inférieure au reste de la France,
Et si on se compare avec l’Allemagne, le bon élève de l’Europe :
- Dans les Bouches-du-Rhône, les tests par million d’habitants ont été 40 % plus élevés qu’en Allemagne,
- Dans la région PACA, ils ont représenté 85 % de ceux pratiqués en Allemagne,
- Alors qu’en Allemagne le taux de mortalité a été de 4,5 %, il a été de 16,4 % en France, de 3,1 % à Marseille. Un taux de 8,6 % pour les personnes non traitées à la chloroquine et azithromycine (HCQ et AZ) et de … 0,5 % pour les personnes ayant reçu ce traitement !
Dans tout pays démocratique digne de ce nom,
les conclusions de cette étude seraient explosives !
Le 18 mai, on avait dénombré 494 morts dans les Bouches-du -Rhône et 17 570 dans la France entière.
Si on avait appliqué les mêmes mesures qu’à Marseille à la France entière, on peut évaluer le nombre de morts qui auraient pu éviter (voir calcul en fin d’article):
soit 13 848 morts évitées soit 81 % de morts en moins!
Soyons réaliste : il n’était sans doute pas possible d’étendre complètement à la France les mesures prises à Marseille. En tout cas, on s’en serait approché alors qu’Emmanuel Macron a choisi de faire l’exact inverse !
On ne peut s’empêcher de rager contre le non-blocage des frontières et la non-généralisation des méthodes du Professeur Raoult à toute la France qui auraient épargné tant de morts et peut-être même évité le recours au confinement généralisé !
J’espère qu’une commission d’enquête du Sénat – car il ne faudra pas compter sur l’Assemblée nationale godillots – osera se pencher sur ces chiffres pour en tirer les conséquences politiques et éventuellement judiciaires.
Détail calcul :
Nombre de morts en France hors Bouches-du-Rhône (BdR) : 17570 – 494 = 17 076
Nombre de contaminés en France hors BdR : 17 076 / 16,4 % = 104 122
Nombre de morts avec taux de mortalité de Marseille : 104 122 x 3,1 % = 3 228
Nombre de morts évitées : 17 076 – 3 228 = 13 848
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