En France, le corbillard, c’est comme l’ambulance !
On ne tire pas dessus !
Je vais pourtant rompre, ce matin, à l’occasion de la mort Guy Bedos, avec cette tradition qui veut qu’on encense les disparus en taisant tous les reproches qui pourraient leur être faits.
J’épouse totalement la position qu’a prise Eric Zemmour, dans l’émission Face à l’info, en décomposant la carrière de Guy Bedos en deux phases bien distinctes :
- L’humoriste de talent,
- Le militant sectaire.
Comme Zemmour, j’ai beaucoup aimé l’humoriste et beaucoup moins le militant !
Mais toute la presse ne nous parle que de l’humoriste. J’ai retenu la manchette du journal gratuit 20 minutes :
Mort de Guy Bedos : « Humoriste, philosophe, défenseur des humiliés et offensés »… Les hommages se multiplient.
Une épitaphe qui le situe juste entre Nelson Mandela et Gandhi !
Humoriste, c’est certain ! Mais philosophe ? Ah bon ? Ou alors, peut-être dans l’école de pensée de Bigart et de Stéphane Guillon ?
Quant au défenseur des humiliés et des offensés, Guy Bedos était l’archétype du bobo pro-migrants qui ne pousse pas son altruisme jusqu’à en accueillir dans son duplex du 16 ème arrondissement.
Bref, on l’aura compris, j’ai un peu oublié l’humoriste tant il est vrai que, depuis la victoire de Mitterrand en 1981, je ne voyais plus en lui que le militant socialiste, sectaire et méprisant pour la droite, et pétri de haine farouche contre le clan Le Pen.
Quarante ans de militantisme ont largement occulté le talent de l’humoriste.
« Conne ! Salope ! »
Ainsi, je ne peux pas lui pardonner ces propos insultants contre Nadine Morano, qui lui valurent une mise en examen mais bien évidemment la relaxe par une justice plus que complaisante comme le démontre les attendus du jugement :
En première instance, le tribunal correctionnel avait estimé que Guy Bedos était « dans son registre habituel » d’humoriste lorsqu’il avait insulté l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy, en octobre 2013 devant 1300 spectateurs, dans son fief électoral de Toul (Meurthe-et-Moselle). Le tribunal avait notamment jugé que l’artiste était resté dans « la loi du genre » en tant que comique, et qu’il n’avait « pas dépassé ses outrances habituelles« .
Moralité : il suffit qu’une faute soit répétitive pour qu’elle soit excusable, même s’il s’agit d’une outrance !
C’est toute la droite qui était ainsi insultée, une droite que Bedos méprisait viscéralement.
Un Guy Bedos de droite n’aurait jamais pu exister !
Je pense que c’est surtout cette idée qui me révolte ! L’idée qu’un humoriste qui se serait clairement situé très à droite et qui aurait pilonné la gauche aurait été forcément dénigré, attaqué par les associations et la justice puis finalement détruit par les médias.
On pourrait me rétorquer que Thierry Le Luron était classé plutôt à droite et qu’il avait beaucoup attaqué Mitterrand. Mais il me semble que l’imitateur s’en prenait plutôt à des personnes qu’à des idées comme par exemple Mitterrand et Fabius – peu représentatifs du peuple de gauche – et qu’il ne se situait pas frontalement contre la gauche. Chirac et Giscard faisaient aussi l’objet de ses sketches.
Pour en revenir à Guy Bedos, il était beaucoup plus clivant que Thierry Le Luron et il est très probable que les gens qui se déplaçaient pour le voir votaient plus Hollande que Sarkozy !
Malgré ces critiques, qu’il me soit permis d’adresser toutes mes condoléances à ses proches et notamment à Nicolas Bedos.
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