Les médias ne nous informent plus, ils nous éduquent !
Le cinéma ne nous divertit plus, il nous dit que penser !
On ne nous cultive plus, on nous formate !
Je me demande même si nous ne disposions pas de plus de liberté de penser du temps de l’ORTF et de la chaine unique de télévision qu’aujourd’hui avec le prêt-à-penser qu’on retrouve décliné dans tous les médias généralistes.
Nous savions tous que la télévision unique était la « voix de son maitre » du pouvoir politique alors nous allions chercher l’information (la vraie) dans la presse écrite.
Aujourd’hui, toute l’information, toute la culture sont teintées de bien-pensance. Dans les publicités, les minorités sont devenues omniprésentes et dans les séries télé, tant qu’on a pas détecté un couple de gays ou de lesbiennes, on ressent aujourd’hui presqu’un malaise, une sorte de manque.
J’aimerais partager avec vous le dernier billet de Jean-Christophe Buisson paru dans Le Figaro Magazine. Il y propose un manuel des règles à respecter quand on est auteur de fictions :
Epuration éthique
Pour en finir avec le cinéma.
Chers scénaristes et dialoguistes
le ministère universel du septième art vous informe des nouvelles directives, recommandations et interdictions auxquelles vous devez désormais vous conformer dans l’écriture de vos textes :
Chaque membre des forces de l’ordre sera désarmé afin de ne pas créer une inégalité avec les suspects, qui, eux, ne sont pas forcément armés.
Chaque film devra comporter, dans une proportion à déterminer avec les associations compétentes, des héros (hommes ou animaux) représentatifs de toutes les minorités ethniques et sexuelles. Des primes à l’écriture seront distribuées aux auteurs proposant comme personnage principal une femme noire LGBTTQQIAAP d’origine ouvrière, violée par son père, trompée par son mari et battue par son amant.
Afin d’éviter les caricatures de populations trop longtemps présentées comme sauvages, barbares ou criminelles (les Indiens d’Amérique dans les westerns ou ceux d’Asie dans Indiana Jones et le temple maudit ; les tribus d’Afrique centrale dans les Tarzan ; les Portoricains dans West Side Story ; les pandas chinois dans Kung Fu Panda, les extraterrestres … ), les représentants desdites populations seront consultés.
Les scènes de repas seront sans viande, et les produits montrés sur les tables issus de l’agriculture biologique.
Aucune cigarette ni cigare dans la bouche des comédiens et des comédiennes. Pas de pipe, non plus, bien sûr.
Tout juron, insulte ou expression faisant allusion à la taille, au poids, à la couleur de peau, à l’origine sociale ou aux capacités intellectuelles d’un personnage, fût-il prononcé par un héros négatif clairement désigné (nazi, pédophile, anthropophage, serial-killer), est proscrit. « Sombre idiot » et « petit con » sont par exemple interdits. En revanche, les injures comme « imbécile heureux » et « graine de voyou » sont autorisées.
Toute mention à une figure historique controversée est prohibée. On évitera par exemple de faire dire Charles-de-Gaulle après Roissy ou de prévoir un plan devant une statue de Churchill.
Vous êtes encouragés à réécrire les scénarios des films posant problème (liste disponible dans la longue annexe qui suit), afin d’être re-tournés « correctement ».
Jean-Christophe Buisson pout Le Figaro Magazine.
Suivre @ChrisBalboa78
Post-apostrophum : pour les esprits étroits, sachez que l’acronyme LGBTTQQIAAP signifie : Lesbienne, Gay, Bisexuel, Transgenre, Transsexuel, Queer, « Questioning »(ceux qui s’interrogent sur leur sexualité), Intersexuel, Asexuel, Allié (les hétérosexuels alliés à toutes ces belles causes), Pansexuel.
Suivre @ChrisBalboa78