Le 8 janvier 2020 restera une date-clé !
Ce jour-là, une société privée, Twitter, s’est permis de clouer le bec du président des Etats-Unis, souvent présenté comme l’homme le plus puissant du monde !
En même temps, Twitter a spolié 88 millions d’internautes abonnés au compte de Donald Trump et aura probablement radicalisé un peu plus les 75 millions d’Américains qui ont voté pour Trump à la présidentielle.
Un autre événement, à mon sens encore plus grave, s’est produit juste après. Apple et Google ont supprimé de leur plateforme de téléchargement les applications Parler donnant un accès à un nouveau réseau social conservateur qui était en plein développement. Quelques jours après, Amazon, qui hébergeait Parler, sur son Cloud, a fermé ce service !
En l’occurence, ces sociétés ne s’en prenaient plus seulement à Trump
mais aux conservateurs et aux adversaires politiques du progressisme.
Ces méthodes dignes de dictatures doivent nous interpeller et nous faire réfléchir pour trouver d’autres alternatives à ces réseaux sociaux qui viennent de faire preuve d’une partialité inacceptable.
Je relaye ici un excellent article de Thierry Breton paru dans le site international Politico.
L’émeute de Capitol Hill expose la fragilité de nos démocraties et la menace que les entreprises technologiques sous-réglementées peuvent faire peser sur leur survie.
Nous sommes tous encore choqués par les images de manifestants prenant d’assaut le Congrès américain pour mettre fin à la certification du prochain président américain. L’attaque contre le Capitole des États-Unis – un symbole de démocratie – ressemble à une attaque directe contre nous tous.
Tout comme le 11 septembre a marqué un changement de paradigme pour la sécurité mondiale, 20 ans plus tard, nous assistons à un avant-après dans le rôle des plateformes numériques dans notre démocratie.
Les entreprises de médias sociaux ont bloqué les comptes du président américain Donald Trump au motif que ses messages menaçaient la démocratie et incitaient à la haine et à la violence.
Ce faisant, ils ont reconnu leur responsabilité, leur devoir et leurs moyens d’empêcher la diffusion de contenus viraux illégaux. Ils ne peuvent plus cacher leur responsabilité envers la société en faisant valoir qu’ils fournissent simplement des services d’hébergement.
Le dogme ancré dans l’article 230 – la législation américaine qui accorde aux entreprises de médias sociaux l’immunité de responsabilité civile pour le contenu publié par leurs utilisateurs – s’est effondré.
S’il y avait quelqu’un là-bas qui doutait encore que les plates-formes en ligne soient devenues des acteurs systémiques dans nos sociétés et démocraties, les événements de la semaine dernière à Capitol Hill sont leur réponse. Ce qui se passe en ligne ne reste pas seulement en ligne : il a – et même exacerbe – des conséquences « dans la vraie vie » aussi.
Les réactions sans précédent des plateformes en ligne en réponse aux émeutes nous ont laissés nous demander : pourquoi n’ont-ils pas empêché les fausses informations et les discours de haine qui ont conduit à l’attaque de mercredi en premier lieu ? Indépendamment de la question de savoir si faire taire un président permanent était la bonne chose à faire, cette décision devrait-elle être entre les mains d’une entreprise de technologie sans légitimité démocratique ni contrôle ? Ces plateformes peuvent-elles encore affirmer qu’elles n’ont pas leur mot à dire sur ce que leurs utilisateurs publient ?
L’insurrection de la semaine dernière a marqué le point culminant d’années de discours de haine, d’incitation à la violence, de désinformation et de stratégies de déstabilisation qui ont pu se répandre sans retenue sur les réseaux sociaux bien connus. Les troubles à Washington sont la preuve qu’un espace numérique puissant mais non réglementé – qui rappelle le Far West – a un impact profond sur les fondements mêmes de nos démocraties modernes.
Le fait qu’un PDG puisse débrancher le haut-parleur de POTUS sans aucun contrôle et contrepoids laisse perplexe. Ce n’est pas seulement une confirmation de la puissance de ces plateformes, mais cela montre également de profondes faiblesses dans l’organisation de notre société dans l’espace numérique.
Ces derniers jours, il est plus évident que jamais que nous ne pouvons pas rester les bras croisés et nous fier à la bonne volonté de ces plateformes ou à l’interprétation astucieuse de la loi. Nous devons définir les règles du jeu et organiser l’espace numérique avec des droits, des obligations et des garanties clairs. Nous devons restaurer la confiance dans l’espace numérique. C’est une question de survie pour nos démocraties du 21 ème siècle.
L’Europe est le premier continent au monde à entamer une réforme globale de notre espace numérique via la loi sur les services numériques (DSA) et la loi sur les marchés numériques, toutes deux présentées par la Commission européenne en décembre. Ils sont tous deux basés sur un principe simple mais puissant: ce qui est illégal hors ligne devrait également l’être en ligne.
Nos lois et tribunaux européens continueront de définir ce qui est illégal, à la fois hors ligne et en ligne – de la pornographie juvénile au contenu terroriste, du discours de haine à la contrefaçon, de l’incitation à la violence à la diffamation – grâce à des processus démocratiques et avec des freins et contrepoids appropriés. Mais actuellement, les plates-formes en ligne manquent de clarté juridique sur la manière dont elles devraient traiter le contenu illégal sur leurs réseaux. Cela laisse nos sociétés avec trop de questions sur le moment où le contenu doit ou ne doit pas être bloqué.
La DSA changera cela en donnant aux plates-formes en ligne des obligations et des responsabilités claires pour se conformer à ces lois, en accordant aux autorités publiques davantage de pouvoirs d’application et en garantissant la sauvegarde des droits fondamentaux de tous les utilisateurs.
Avec le DSA, l’Europe a fait son premier pas. Nos institutions démocratiques travailleront dur et rapidement pour finaliser cette réforme. Mais les défis auxquels sont confrontées nos sociétés et démocraties sont de nature mondiale.
C’est pourquoi l’UE et la nouvelle administration américaine devraient unir leurs forces, en tant qu’alliées du monde libre, pour entamer un dialogue constructif menant à des principes globalement cohérents. Le DSA, qui a été soigneusement conçu pour répondre à toutes les considérations ci-dessus au niveau de notre continent, peut aider à ouvrir la voie à une nouvelle approche globale des plateformes en ligne – une approche qui sert l’intérêt général de nos sociétés.
En établissant une norme et en clarifiant les règles, elle a le potentiel de devenir une réforme démocratique primordiale au service des générations à venir.
Thierry pour Politico.
En complément, voici une petite vidéo de Natacha Polony sur le même sujet :
Suivre @ChrisBalboa78
5 Réponses à “Thierry Breton : le 11 septembre des réseaux sociaux”
Confier à l’Etat la modération des réseaux sociaux alors qu’il est le champion des lois liberticides comme la loi Avia est tomber de Charybde en Scylla. La seule solution est de se tourner vers des sites alternatifs.
« L’État, c’est le plus froid de tous les monstres froids : il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : » Moi, l’État, je suis le Peuple. » » Nietzsche.
Entièrement de votre avis.
Je cherche pour l’instant une BAM alternative à Thunderbird.
Je suis outrée par la prise de position de Mozilla
Et, ce matin, je viens de désinstaller Mozilla et l’ai remplacé pour Brave.
Et je l’ai annoncé à mon carnet d’adresses : que des amis qui font ou feront comme moi. Au point que je n’imaginais pas la colère sous-jacente à ces mesures liberticides, à ce point.
Manu dit qu nous sommes en guerre?
Qu’ « on les aura ces connards ».
Eh bien il va voir ça , les ONG, les réseaux sociaux et compagnie.
Oui, malgré le con-non-finement fait, nous pouvons nous battre à coups de souris contre les éléphants économiques!
C’est pourquoi l’UE et la nouvelle administration américaine issue de la fraude anti-démocratique contre le VRAI peuple américain dans le cadre du complot anti-Trump pourront unir leurs forces, en tant qu’alliées du monde globalisé et non plus libre mais pour la totale soumission aux mondialistes contre les nations et contre les patriotes.
En France, qu’a-t-on fait lorsque l’Arc de Triomphe et la tombe du soldat inconnu ont été ravagés? Les tenues des américains valaient bien les tenues noires et les cagoules de chez nous!!!! Quels médias se sont offusqués, quels politiques se sont insurgés? Les papiers des bureaux valent-ils plus que les marchandises des magasins? Le selfie dans un fauteuil est-il plus indécent qu’un selfie devant une voiture qui brûle? On nous montre des élus évacués par un souterrain, mais on n’a pas vu un ministre évacué en hélico!
Toujours le 2 poids 2 mesures!