2022, le fantasme Zemmour

Hier soir, en regardant le débat sur CNews entre Eric Zemmour et Agnès Verdier-Molinier, la présidente de l’IFRAP, j’essayais  d’imaginer Eric Zemmour à l’Elysée.

De nombreux articles de presse évoquent cette hypothèse, une horreur absolue à gauche, un fantasme à droite !

Sur le plan personnel, si je suis Eric Zemmour presque jusqu’au bout de ses positions sur le sociétal (maitrise de l’immigration, restauration d’une vraie démocratie, restriction des pouvoirs des minorités), je suis loin de ses positions dans le domaine économique. Il est pour moi beaucoup trop centralisateur.

Mais avant d’arriver à l’Elysée, il devra affronter la campagne présidentielle qui sera un véritable champ de mines pour le polémiste.

Quand on se rappelle le lynchage médiatique qu’avait subi Nicolas Sarkozy et le complot juridico-médiatique qui a terrassé François Fillon, on peut facilement imaginer le déchainement de violence qui s’abattra sur Eric Zemmour.

Il aura contre lui une coalition hétéroclite mais puissante :

• la gauche et l’extrême gauche qui crieront au fascisme,
• la droite modérée qui se pincera le nez,
• le Rassemblement national qui le verra comme un rival,
• la presse qui le hait viscéralement,
• la justice qui ne cesse de le harceler,
• une multitude d’associations antiracistes, féministes, LGBTistes,
• l’état profond qui se sentira menacé.

Et il n’aura avec lui que le peuple de droite trahi depuis longtemps par ses élites, et qui rêve qu’un homme de droite – un vrai – se lève et renverse la table.

Je verrais plutôt le salut par la constitution d’un collectif réunissant la droite, les souverainistes de droite et de gauche, et regroupant des personnalités telles que Michel Onfray, Robert Ménard, Alain Finkielkraut, David Lisnard, Julien Aubert, Laurent Wauquiez et quelques autres.

Selon moi, ce collectif devrait proposer d’une part un référendum comportant des questions précises et un programme de gouvernement limité à quelques mesures drastiques. Le tout serait soumis aux Français.

Comme tête de liste, je vois Marion Maréchal qui me semble plus rassurante qu’Eric Zemmour.

Mais le fait que beaucoup d’articles évoquent l’hypothèse Zemmour en dit long sur le climat politique qui règne en France. Je relaye ici une réflexion de Robin de La Roche parue dans la Lettre patriote.

Ce que dit de la France une éventuelle candidature Zemmour à la présidence

Ici et là, les chroniqueurs et autres politologues ayant pignon sur rue s’offusquent d’avance. Si Eric Zemmour était candidat à la présidence de la république, ce serait en quelque sorte la fin de la politique.

Je pense exactement contraire.

Il y a bien longtemps que les élections se suivent et se ressemblent : on ne choisit plus personne, l’élu l’est par défaut, le panel qu’on nous propose n’a aucun goût et les options politiques n’en sont plus. Tous les candidats sont faits du même moule, vendent la même salade, et ne feront rien une fois au pouvoir – en tout cas rien pour le peuple de France.

La candidature Zemmour – même si elle a très peu de chances d’aboutir – est en revanche éminemment politique. Elle est fondée sur le “tout est politique” d’un célèbre auteur provençal. C’est d’ailleurs en cela qu’elle dérange tant les fonctionnaires du pouvoir : elle leur rappelle leur incompétence, leur inculture historique, leur manque de romantisme, leur peur de l’aventure.

Or, Zemmour c’est tout ça : la culture historique, le romantisme de la Geste, l’aventure de la France qui conquiert le monde. Zemmour, c’est un miroir qui leur montre leur nullité. Plus il brille, plus leur fadeur se voit. Plus il parle, plus la vacuité de leurs discours devient évidente. Plus il raconte la France éternelle, plus leur petitesse nous agresse.

Une candidature Zemmour marquerait précisément le retour de la politique au coeur de l’élection.

Robin de La Roche pour la Lettre patriote.