Report des élections : lâcheté et rouerie de l’exécutif

Le gouvernement a lancé une consultation auprès de tous les maires de France (source Public Sénat) :

« Critiqué pour son manque d’écoute et de consultation des principaux concernés, le gouvernement a demandé aux maires de se prononcer sur la possibilité d’organiser les élections régionales et départementales les 13 et 20 juin. Dans un mail envoyé vendredi par les préfets, les 36000 édiles sont invités à répondre par ‘oui’ ou par ‘non’ « si les conditions préconisées par le Conseil scientifique leur semblent réunies pour tenir les deux scrutins ». La réponse est attendue avant lundi midi. Pourtant l’avis du Conseil scientifique date du 29 mars. »

Une double provocation

La première provocation tient dans l’agenda imposé avec une question envoyée le vendredi soir et une réponse exigée avant le lundi midi !

La seconde est plus grave puisqu’il est demandé aux édiles de se prononcer sur les conditions énoncées par le Conseil scientifique. S’ils répondent oui, ils endossent peu ou prou la responsabilité des éventuelles conséquences sanitaires de la tenue de ces élections.

Le pouvoir passe la patate chaude aux maires en espérant que leur majorité répondra par la négative, ce qui lui permettra de reporter les élections, ce qui arrange Emmanuel Macron et lui évite d’en endosser la responsabilité !

Des réactions vives n’ont pas tardé !

Une « manœuvre politique »

Furieux, Patrick Kanner, président du groupe socialiste à la Haute assemblée, estime que « la ficelle est un peu grosse, mais plus c’est gros plus ça passe ». Selon lui, c’est « une manœuvre politique », « on a une loi qui a été votée pour le report des élections de mars en juin, on a le rapport du conseil scientifique, tout ceci concourt au maintien des élections mais cela ne plaît pas au gouvernement, du coup il lance en catastrophe vendredi après-midi une consultation des maires ».

Un coup de force

Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, dénonce sur Twitter : « alors que l’Association des maires de France a rendu son avis sur le calendrier électoral, Emmanuel Macron fait un coup de force en mobilisant les préfets qui ont reçu l’ordre vendredi soir de demander aux maires leur position pour lundi matin sur ce calendrier. Pourquoi cette précipitation ? ».

Voici la réponse argumentée de Christelle d’Intorni, maire de Rimplas dans les Alpes-maritimes :

Décidément ce gouvernement n’a honte rien…s’il souhaite museler la démocratie qu’il l’assume !

#consultationdesmaires #contrelereport #motionRimplas pic.twitter.com/GVDi4abLOC

— Christelle D’intorni (@C_Dintorni) April 10, 2021