En 2017, l’après-midi même où le Canard enchainé avait publié son premier article sur l’emploi fictif de Pénélope Fillon, le Parquet National Financier (PNF) s’auto-saisissait de l’affaire et lançait une enquête.
Montrant alors une fulgurance jamais vue de mémoire de judiciable, il parvenait, en un temps record, à mettre François Fillon en examen.
Tout ceci fut réalisé en pleine période électorale, ce qui violait les usages de la V ème République qui voyaient les procédures concernant les politiques gelées pendant ces périodes.
La gauche et la macronie nous font remarquer que la justice est indépendante et que les politiques ne sont pas au dessus des lois. Certes …
Mais alors pourquoi la même célérité de la justice n’a t-elle pas été observée pour le ministre actuel de l’économie, Bruno Lemaire ? Que fait le PNF ?
Voici un article paru sur le site Libre Actu qui fait le point sur cette “non-affaire“ :
En octobre 2013, Mediapart révélait que Pauline Le Maire, artiste-peintre, avait été employée comme assistante parlementaire par son mari Bruno ainsi que par son suppléant Guy Lefrand sur une période portant de 2007 à 2013. Mme Le Maire était rémunérée à temps plein par l’Assemblée Nationale pour un salaire compris entre 2 700€ et 3 200€. En décembre 2008 elle a même touché plus de 4 600€ net, 13ème mois oblige ! (1)
Or jamais le ministre de l’Économie d’Emmanuel Macron n’a pu apporter la preuve du travail de sa femme et à l’instar de Penelope Fillon, elle n’a jamais mentionné nulle part ses activités d’assistante parlementaire. Tout comme l’épouse du candidat LR à la présidentielle 2017 elle n’hésitait pas à faire état de son rôle de mère mais n’évoquait jamais son métier à plein temps, dont elle tirait un salaire « non négligeable ». Mieux encore, Mediapart s’appuie sur un discours prononcé en décembre 2012 par son mari lors d’un colloque de l’association Femmes & Pouvoirs où il décrit le quotidien difficile d’une mère au foyer et le fait qu’une fois tous les quinze jours il prend sa place pour s’occuper de leurs quatre enfants.
Selon l’entourage de Bruno Le Maire elle s’occupait du site internet du député, travaillant depuis son domicile et rédigeant des articles de blog. Une information quasi invérifiable et dont la rémunération pose inévitablement question. Mais c’est en 2009 que l’affaire devient particulièrement intéressante. En effet Bruno Le Maire est nommé ministre de l’Agriculture, poste qu’il occupera jusqu’en 2012, et c’est son suppléant qui prend sa place dans l’hémicycle. Or Guy Lefrand, interrogé par Mediapart, n’évoquera jamais de mission web mais plutôt un travail de préparation d’interview. De plus il affirme qu’elle travaillait à l’Assemblée Nationale dans son bureau « aux heures où elle était disponible », étonnant quand on sait que son contrat portait sur une durée hebdomadaire de 37 heures. En bref, deux versions totalement incohérentes et contradictoires.
Après son congé maternité (de 2011 à juin 2012) elle sera de nouveau employée par son mari, redevenu député, jusqu’à l’été 2013. Bruno Le Maire ayant pris soin de résilier son contrat à peine 1 mois avant le vote de la loi sur la transparence de la vie publique (2) (adoptée le 17 septembre 2013, promulguée le 11 octobre), qui acte la création d’un registre des assistants parlementaires ! Et oui, avant cela il était impossible de connaitre la liste des collaborateurs de nos « chers » députés alors même qu’ils sont rémunérés par l’État et donc par le contribuable.
C’est dans ce même esprit de transparence, suite à l’affaire Cahuzac, qu’est créé le Parquet national financier (PNF) en décembre 2013. Le procureur de la République prendra ses fonctions début mars 2014, soit six mois après les révélations de Mediapart. Mais l’affaire est déjà oubliée et le PNF n’ouvrira même pas une enquête préliminaire. Certains « grands médias » reprendront timidement ces informations mais ne chercheront pas à en rajouter, au contraire de ce que l’on a pu voir lors du « PenelopeGate ». Plus ministre, pas encore candidat à la primaire de la droite et du centre, simple figure de l’opposition, Bruno Le Maire n’était peut-être pas assez « bankable » à cette époque.
Mais quid d’aujourd’hui me direz-vous ? Dire que la situation du principal intéressé a évolué est un euphémisme, il occupe désormais le prestigieux ministère de l’Économie et des Finances à Bercy, rouage essentiel du système Macron. Alors après les différents scandales d’emplois familiaux présumés fictifs qui ont secoué la vie politique ces derniers mois, comment se fait-il que Bruno Le Maire soit encore épargné par cette « chasse aux sorcières » ?
François Fillon a été détruit médiatiquement pour des faits similaires connus de tous, Bruno Le Roux a démissionné du ministère de l’Intérieur et renoncé à briguer un nouveau mandat de député suite aux révélations de Quotidien sur les 24 CDD signés à ses filles, alors lycéennes (3). En juin dernier c’est au tour de François Bayrou, alors Garde des Sceaux, d’être exclu de la scène politique nationale, emporté par le scandale des emplois fictifs du MoDem. Enfin très récemment le sénateur Michel Mercier a dû tirer un trait sur son siège au conseil constitutionnel, soupçonné lui aussi d’avoir employé une de ses filles de manière fictive (4). Ces différentes affaires ont d’ailleurs précipité l’interdiction des emplois familiaux pour les parlementaires, adoptée au cœur de l’été (5).
Néanmoins tout peut aller très vite. On se souvient par exemple que les faits visant le MoDem, connus depuis 2014 et les révélations de Corinne Lepage (6), ont seulement pris de l’ampleur après les législatives et la large victoire d’En Marche ! D’aucuns pensaient que ce serait aussi le cas pour Bruno Le Maire, pourtant il n’en a rien été et les différentes tentatives de relancer le scandale ont fait « pschitt ». Qui cherche donc à protéger le ministre de l’économie et pourquoi ? Une question pour l’instant sans réponse dans une affaire qui, espérons le, est loin d’avoir connu son épilogue.
Alexandre Wukovits pour Libre Actu.
Références :
1. Article de Mediapart
2. Loi du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique
3. Bruno Le Roux renonce à briguer un nouveau mandat
4. Michel Mercier renonce au conseil constitutionnel
5. Loi organique pour la confiance dans la vie politique (texte adopté)
6. Corinne Lepage confirme ses accusations de 2014
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4 Réponses à “Où est passée la fulgurance du PNF ?”
Tiens, tiens…
Souvenons nous que le pnf et tout le tralala de la justice s’appuyait sur le mot de « transparence », pour imposer une « justice » inebranlable et « incorruptible, a les entendre…
en pleine periode electorale, du jamais vu,
avec un appui des merdias sans commune mesure pour abbattre un adversaire de droite uniquement,
car MLP ( FN ) avec la meme affaire d’emploi fictif, a ete laissée tranquille, alors qu’elle represente plus que le diable a entendre toute la clique, pire encore, la porte d’entrée chez les nazis…
F Fillon, qui n’est pas un nazi, a eu droit a un abbatage sans precedent des merdias a la solde de la goche, et a un proces indigne car plus inspiré par des merdias et l’ideologie que par la vraie justice.
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D’autre affaire d’emploi fictif traine encore, mais comme elle ne sont pas l’oeuvre d’adversaire de la gogoche et de la pseudo bien pensance, elle ne merite pas la « transparence » d’une justice incorruptible et inebranlable, celle ci etant reservé qu’a certains citoyen, et a la droite…
Les costumes de la justice etant differents selon l’accusé, tant par la lecture du proces que par son resultat, il est devenu clair, que l’on peut connaitre d’avance les resultat selon que telle case qui deplaise a la pseudo bien pensance sont cochées, au detriment bien sur la la vraie justice, qui est souvent cité mais surtout oubliée.
Il est clair que les prochain candidats devront repondre sur des calomnies de tout genre pour que cette pseudo justice s’emploi plus largement au nom d’une transparence ou equivalent, ou autre stratageme qui arrangera bien ces zozos.
C’est là qu’on voit aussi la servilité des médias télévisuels pour la macronie.
Pas un seul de ces médias ne l’a dénoncé
Je plains les futurs opposants à macron, leur vie va être décortiquée, si l’un d’entre eux à eu le malheur alors qu’il était en maternelle de chiper un gateau , aie aie aie
Ne croyez pas que les merdias sont a leur debut, bien au contraire, avant c’etait plus orienté pour la goche, mais comme c’etait assez discret…
C’est avec J Chirac et surtout N Sarkozy que les merdias ont ete moins discrets, tout pour la goche rien pour les autres…