Dans un précédent article :
CNews dynamite le paysage audiovisuel français !
J’avais promis de consacrer un autre article à Pascal Praud, l’autre animateur vedette de la chaine CNews.
A égalité avec Face à l’info, qui ose donner la parole à l’ennemi public N° 1 de la bien-pensance, banni sur bien des médias, Eric Zemmour, l’heure des pros représente bien la signature le CNews : la liberté d’expression.
D’abord par la variété des opinions représentées chez ses chroniqueurs, d’Ivan Rioufol et Charlotte d’Ornellas à droite, à Laurent Joffrin et Jean-louis Burgat à gauche, mais aussi par la personnalité de son animateur Pascal Praud qui n’hésite pas à prendre parti sans aucune langue de bois.
Voici quelques extraits d’un portrait consacré à Pascal Praud par Valeurs actuelles :
À 56 ans, l’animateur de l’Heure des pros déchaîne les passions. Admiré autant que conspué pour sa liberté de ton dérangeante, Pascal Praud a fait de son émission un spectacle. Portrait d’un agitateur cathodique.
Un sens de la musicalité et de la phrase
C’est que, pour cette figure atypique du Paf, la télévision et plus encore ses émissions doivent tenir du spectacle. Fin metteur en scène de l’actualité, Pascal Praud sait que les cinq premières minutes sont essentielles pour accrocher le téléspectateur. Il sait écrire. Il a le sens de la musicalité et de la phrase. Le sens de la dramaturgie. Il a ses têtes de Turc, qui lui inspirent ses meilleurs éditos.
Bonjour à tous, il n’y aura pas de sapin de Noël devant la mairie de Bordeaux. Raison invoquée : c’est un arbre mort […] Ne vous y trompez pas : le Tour de France hier, le sapin aujourd’hui, demain, ce sera Versailles qu’il faudra fermer, Napoléon qu’il faudra brûler ou Molière qu’il faudra oublier ! […] Il existe une pulsion mortifère et totalitaire chez certains écologistes et, pour tout vous dire, M. Hurmic et M. Doucet me font peur. Dans leur monde parfait, je serais vite envoyé à Vladivostok, j’écrirais mon Archipel du goulag , si mes geôliers ne m’ont pas coupé les bras !, articule-t-il, la voix grave.
Un enfant d’Eugène Saccomano
Pascal Praud, avant d’être un homme de télévision, est un homme de théâtre. On s’étonne à peine d’apprendre qu’entre 16 et 19 ans, il étudie au conservatoire d’art dramatique de Nantes.
Reste qu’aux planches, Pascal Praud a préféré le journalisme. Et plus particulièrement le journalisme sportif. Et s’il connaît le succès aujourd’hui, il le doit en grande partie à ses années passées à commenter le football. Comme Jean-Jacques Bourdin qui officie sur BFM TV, Pascal Praud a cette faconde propre à ceux qui sont passés par cette école de l’instant et de la fulgurance, où les mots valent parfois plus que les images pour ceux qui suivent un match les yeux rivés sur leur vieux transistor.
C’est un enfant d’Eugène Saccomano, l’un des figures les plus emblématiques de la presse sportive. Il a d’ailleurs fait partie de sa bande sur RTL et participé à On refait le match, émission enfiévrée qui se poursuivait tard dans la nuit, une fois les micros coupés, dans un restaurant italien du boulevard des Batignolles où ils avaient leurs habitudes. Il a hérité de sa passion et de sa mauvaise foi, parfois.
Lorsque Pascal Praud crée son émission, CNews est moribonde, sinon à l’agonie. La chaîne a subi une saignée. « Bolloré veut faire une chaîne d’info low cost et fasciste », entend-on dire du côté des détracteurs de l’entrepreneur breton. L’animateur ne s’en laisse pas conter. Personne ne se bouscule vraiment au portillon pour avoir son rond de serviette parmi ses chroniqueurs. Qu’à cela ne tienne. Pascal Praud compose avec une liste B, voire C, de personnalités. Il fait éclore de nouveaux visages et ne craint pas d’inviter des journalistes à la réputation sulfureuse au seul motif qu’ils ne font pas mystère de leurs opinions conservatrices. Ivan Rioufol, Charlotte d’Ornellas, notre consœur de Valeurs actuelles, intègrent sa bande. Il n’a que faire des experts. Il leur préfère des “toutologues” qui parlent avec leurs tripes.
L’animateur hait le conformisme, le prêt-à-penser
Son but ? « Traiter chaque matin des sujets d’actualité dont on parle à la machine à café ! », assure l’animateur. Il n’a pas son pareil pour dénicher des sujets oubliés ou tus par la concurrence. Son rêve de comptoir prend forme. Bientôt, l’Heure des pross’invite au menu des discussions aux machines à café. On commente la liberté de ton de Pascal Praud. On s’indigne de ses outrances. C’est selon. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel enregistre des centaines de signalements. Et alors ? Pascal Praud hisse la liberté au-dessus de tout. L’animateur hait le conformisme, l’angélisme, le prêt-à-penser. Ce qui le définit le mieux ? « Le refus du sectarisme qu’il a pu constater ailleurs », analyse Charlotte d’Ornellas. Certains y voient une pose. Pascal Praud aime la provoc, aime prendre le contre-pied de ses interlocuteurs : jamais aussi à l’aise qu’en jouant l’homme de droite face un homme de gauche, et inversement.
« Macho, populiste, de droite, tenancier de café du commerce : tels sont les mots qui s’associent désormais à son nom », écrit Philippe Ridet dans le portrait qu’il lui consacre. Politiquement, pourtant, Pascal Praud est inclassable. Ce père de quatre filles fait montre d’une plasticité extrême. Le même qui est capable d’homélies que n’oseraient plus tenir en chaire des prêtres d’aujourd’hui, regrettant sans langue de bois que l’Église se soit soumise à la modernité, admettant que « Vatican II, c’est le drame de l’Église », est tout aussi capable de défendre la PMA et la GPA. Le même qui semble confit en nostalgie, regrettant les films de Claude Sautet, paraît parfois le plus ardent des progressistes. Une chose est certaine, Pascal Praud est tout sauf un idéologue. Il navigue le plus souvent à vue, avec un art consommé du spectacle.
« Vous ne voulez pas que je fasse un peu de provocation ? », demande-t-il à ses invités le 17 mai, alors que ces derniers se demandent s’il est bien opportun d’abaisser la responsabilité pénale des enfants. Et de poursuivre, sans attendre leur consentement : « Un enfant de 5 ans, il faudrait admettre qu’il est en âge de décider de son genre tandis qu’un gamin de 14 ans serait trop jeune pour être jugé de ses crimes ? » Une réflexion frappée au coin du bon sens.
Pour l’heure, il a fait de son émission l’une des plus commentées et regardées du Paf, la locomotive de toute une chaîne. « Le comptoir d’un café est le parlement du peuple », prétendait Balzac. Pascal Praud l’a compris d’autant plus sûrement que les débits de boissons étaient fermés et privaient les Français d’un lieu d’expression. Ce n’est pas sans raison que l’Élysée surveille ce qui se dit chez Praud.
Raphaël Stainville pour Valeurs actuelles.
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Une réponse à “L’heure de Praud”
Il n’est pas a goche, ne s’impose pas comme le font les abrutis de pseudo journaliste,
ne se prend pas pour le centre du monde comme la goche…
Il laisse parler les gens, et tient aussi des propos ou des idées de droite, quoique plutot du centre a mon avis.
Il aime qu’on argumente et qu’on ne cite pas la propagande sans argumenter, de quoi faire blemir un gochiste horrifié de voir la liberté d’expression s’exprimer.
En gros un journaliste normal, pas comme les abrutis de pseudo journaliste qui ont la verité sur tout.