Ça bouge chez les républicains !
Coincé entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, duel projeté pour 2022 dont les Français ne veulent pas, le parti des Républicains est à la croisée des chemins.
Inéluctablement, le parti va devoir se séparer en deux parties annulant ainsi la fusion du RPR et de l’UDF réalisée par Chirac et Juppé après la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle de 2002.
Pour mesurer la trahison des dirigeants de ce parti, que les militants ont quitté en grand nombre, il suffit de rappeler les conclusions des Etats généraux de l’immigration tenus en 1990.
Que reste t-il aujourd’hui de ces affirmations partagées à l’époque par le RPOR et l’UDF dans le programme des Républicains ?
Absolument rien !
Alors que le pacte républicain se fissure partout, que le cordon sanitaire contre le Rassemblement national s’effrite, de plus en plus de voix – Nadine Morano, Eric Ciotti entre autres – s’élèvent au sein du parti pour refonder un vrai parti de droite.
C’est Guillaume Peltier, N° 2 du parti, qui a jeté un énorme pavé dans la marre avec cette déclaration iconoclaste :
« En 2022, pas une voix ne doit se porter sur Macron. »
sans toutefois préciser s’il englobait le second tour de l’élection présidentielle …
On n’a jamais vu dans les annales du RPR jusqu’aux Républicains, un numéro 2 du parti prendre une position à ce point opposée à la doxa générale du parti ! D’ailleurs, la direction du parti n’a pas tardé à désavouer Guillaume Peltier !
Voici des extraits de son interview dans les colonnes de Valeurs actuelles :
Valeurs actuelles Quelle est votre analyse de la situation de votre parti, Les Républicains, après l’imbroglio en région Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Guillaume Peltier : Nous assistons à un acte fondateur pour la droite française. Je salue l’action courageuse de Christian Jacob, d’Éric Ciotti et de notre commission nationale d’investiture : nous avons décidé de poser une frontière étanche avec le macronisme. Au fond, ce que la droite a dit clairement aux Français, c’est qu’il ne peut pas y avoir d’ambiguïté avec Emmanuel Macron. La politique, c’est la fierté des convictions et la clarté des positions : nous sommes des opposants résolus à la politique d’Emmanuel Macron et nous voulons réparer la France sur nos valeurs.
Qu’est-ce qui vous différencie concrètement de la politique menée actuellement ?
Dis-moi quel est ton bilan, je te dirai qui tu es. Emmanuel Macron est le pire président de la Ve République. Il est le président du record de la dette (2 500 milliards), des impôts (1 000 milliards par an), de la pauvreté (10 millions de pauvres), de l’immigration (2 millions de nouveaux étrangers depuis 2017), de l’insécurité (700 agressions par jour en France).
Au fond, Emmanuel Macron incarne l’alliance entre le gauchisme culturel et la mondialisation financière.
Il est tout sauf de droite. Il incarne le laxisme, la repentance, la bureaucratie. Le macronisme est né il y a dix ans précisément, le 10 mai 2011, lorsque le think tank Terra Nova publia son rapport qui institutionnalisa le divorce entre la gauche et les classes populaires pour revendiquer uniquement une politique au service des minorités et des sur diplômés.
Quel rôle doit donc jouer la droite pour contrer le macronisme ?
Faisons des Républicains un grand mouvement gaulliste et populaire. Il nous faut retrouver nos fondations originelles : devenir un nouveau RPF, celui du général de Gaulle, un nouveau RPR, celui du Jacques Chirac de 1976. Tout commence par l’impérieuse nécessité d’une ligne claire en tournant la page de ce quinquennat désastreux : en 2022, pas une voix ne doit se porter sur Emmanuel Macron. Quelle serait la crédibilité de ceux qui, après cinq années d’opposition résolue à sa politique, le soutiendraient ?
Vous avez posé depuis longtemps une frontière étanche avec le Rassemblement national, aujourd’hui vous la posez avec La République en marche. Quelle place reste-t-il aux Républicains ?
Une place immense, celle qu’attendent 75 % des Français qui ne veulent ni d’Emmanuel Macron ni du RN. Je ne partage pas du tout cette analyse obsessionnelle du microcosme parisien qui tente de nous enfermer intellectuellement et politiquement dans ce duel artificiel et mortifère. Il fallait poser cette frontière étanche avec le macronisme, car l’enjeu est plus que politique, il est culturel et civilisationnel.
Je le répète, nous faisons face à une alliance inédite entre la tyrannie des minorités – les islamo-gauchistes, les antispécistes, les racialistes, les indigénistes – et la lâcheté des élites françaises.
Nous devons porter la parole de la majorité silencieuse et récuser le politiquement correct. Aujourd’hui,
- Quand vous dites que vous aimez la France, on vous traite de raciste.
- Quand vous défendez l’altérité entre les hommes et les femmes, on vous accuse d’être machiste.
- Quand vous défendez l’idée de bon sens que chaque enfant a droit à un père et à une mère, on vous accuse d’être homophobe.
- Quand vous défendez la ruralité, nos traditions ou notre souveraineté nucléaire, on vous rend coupable d’écocide.
- Quand vous défendez le travail et l’effort face aux excès de l’assistanat, on vous interdit de rappeler qu’en face des droits, il y a toujours des devoirs.
Face à ces minorités et à l’esprit de soumission, la prochaine élection présidentielle doit poser les bases d’une contre-révolution du bon sens, du patriotisme, du travail, de la fierté et de la grandeur de la France. La contre-révolution de la majorité silencieuse.
Que proposez-vous ?
Après un an de travail de fond et de conventions thématiques, nous présenterons, avec Christian Jacob, Agnès Evren et Olivier Marleix, un projet abouti cet été. Avec trois valeurs prédominantes :
- La valeur travail face au mondialisme et aux excès de l’assistanat,
- La valeur d’autorité face à l’islam politique et aux délinquances,
- La valeur de liberté face aux bureaucraties et à la pensée unique.
Éric Ciotti explique que ce qui différencie LR du RN, c’est votre « capacité à gouverner ». Quelle est la différence entre le projet populaire que vous entendez porter et ce qu’incarne Marine Le Pen, pour qui la classe populaire vote ?
Contrairement à la bien-pensance, je le dis, Marine Le Pen n’est pas l’ennemi de la République. L’ennemi de la République, c’est l’islam politique. Je conteste fondamentalement la posture du “front républicain”, qui relève d’une paresse intellectuelle infinie et d’une imposture politique grotesque. Ne nous soumettons pas à la gauche, qui culpabilise sans cesse la droite française, sans être inquiétée un seul instant sur ses alliances avec l’extrême gauche. Les électeurs du RN ne sont pas des citoyens de seconde zone, ils méritent notre considération.
Toutefois, notre différence avec le RN, au-delà de ses constats parfois justes, c’est qu’il n’apporte pas de bonnes solutions : je pense notamment aux questions économiques et européennes. Plus grave à mes yeux, aujourd’hui, Marine Le Pen semble être la roue de secours d’Emmanuel Macron. Comme Éric Ciotti, je pense que voter Marine Le Pen, c’est prendre l’immense risque de voir Emmanuel Macron élu au second tour. Pour sortir de ce duel stérile pour notre patrie, j’en appelle, autour des Républicains, à l’union sacrée de tous les électeurs patriotes et républicains. Tous les amoureux de la France doivent nous rejoindre pour créer les conditions de la victoire. À l’esprit de défaite de quelques-uns, je préfère l’esprit de conquête. Avec l’écrasante majorité des sympathisants LR, je me sens plus proche d’un nostalgique de Nicolas Sarkozy ou de Philippe de Villiers, d’un électeur du RN ou d’un sympathisant de Jean-Pierre Chevènement, d’un lecteur de Marianne ou de Valeurs actuelles, de Michel Onfray ou de Sonia Mabrouk que d’Emmanuel Macron, Christiane Taubira, Anne Hidalgo ou François Hollande.
En 2017, une partie de la droite a appelé à voter Macron. Une autre partie a fait du “ni-ni”. Aujourd’hui, votre doctrine c’est “pas une voix” pour Macron. Vous pourriez appeler à voter pour Marine Le Pen en estimant que le président sortant est plus dangereux qu’elle ?
Sortons de ce duel, car l’un et l’autre se nourrissent. Je ne veux ni de l’un ni de l’autre. Mais qui peut battre Emmanuel Macron ? Seule une droite forte, fière et populaire. Je le répète, si ce duel devait advenir, ma position est claire, comme pour deux tiers des sympathisants de droite : il est hors de question que j’appelle à voter Emmanuel Macron.
Dans quelle mesure accueilleriez-vous des personnalités du RN qui correspondent à votre ligne dans le cas d’une large recomposition ?
« La politique, c’est l’art de rendre possible ce qui est nécessaire », disait Jacques Chirac. Il faut donc assumer fièrement nos valeurs, notre positionnement stratégique et nous élargir. Tous ceux qui, avec lucidité et caractère, finiraient par reconnaître l’échec du macronisme ou l’impasse que constitue le RN seraient les bienvenus dans cette grande formation patriotique.
L’enjeu est de fédérer les républicains et les patriotes des deux rives. Ceux qui luttent contre la tyrannie des minorités, le gauchisme culturel, le mondialisme financier, l’immigration massive, la bureaucratie, la folie fiscale, la soumission aux diktats de la CEDH ou de la Commission de Bruxelles. Ces convictions fondent la colonne vertébrale de notre patrie, de notre souveraineté. Est-ce que le général de Gaulle en 1940, en 1947 et en 1958, a regardé le certificat de baptême ou l’origine politique de tous ceux qui ont voulu rebâtir la France ? Je ne le crois pas.
Vous avez débuté au Front national de la jeunesse et êtes aujourd’hui numéro deux des Républicains, après dix ans passés auprès de Philippe de Villiers. Que répondez-vous à ceux qui disent, au vu de ce parcours, que vous finirez au Parti communiste ?
Churchill le résumait parfaitement : « Certains changent de convictions par amour pour leur parti, moi j’ai changé de parti par amour pour mes convictions. » Mes convictions n’ont pas changé, je suis fondamentalement de droite et je suis fier de la cohérence de mes vingt ans d’engagement politique, contre le traité constitutionnel de 2005, pour réhabiliter le travail face à l’assistanat, pour le patriotisme, pour l’autorité de l’État. Il y a trois façons de faire de la politique.
Mon identité politique, peut-être dérangeante pour quelques bien-pensants mais parfaitement assumée, ce n’est pas simplement d’avoir des convictions, mais de les faire gagner. Je veux pouvoir, un jour, dire à mes enfants que, non seulement, mon combat a été juste, mais qu’il a porté des fruits, qu’il a permis à notre patrie de se reconstruire.
Eu égard aux crispations et aux clivages dans notre pays, si la droite rate l’échéance de 2022, croyez-vous que la France sera encore sauvable en 2027 ?
Le plus tôt sera le mieux, mais je suis trop amoureux de la France et de notre histoire multiséculaire pour ne pas croire que la France est un miracle. C’est lorsque tout paraît perdu que tout renaît. Toute notre grande histoire, d’Hugues Capet à Jeanne d’Arc, de Napoléon à de Gaulle, puise un étonnant esprit de résistance puis de renaissance dans ses fractures profondes, auxquelles un petit noyau d’hommes d’exception met fin dans un esprit de réconciliation. Cette réconciliation est possible si tous les républicains, les patriotes et les bonnes volontés se lèvent, s’unissent et, courageusement, réparent. Se soumettre à la fatalité serait une faute contre l’esprit.
La France est une immense espérance.
“100 jours après Macron” : les propositions phares de Guillaume Peltier
- Inverser la politique du chômage et créer 1 million d’emplois en attribuant le coût d’un chômeur, soit 20 000 €, à toutes les petites et moyennes entreprises qui embauchent
- Créer une « force d’intervention spéciale » dans tous les “quartiers perdus de la République”
- Instaurer dans chaque département un centre de rééducation à encadrement militaire pour les mineurs délinquants récidivistes
- Rétablir la double peine pour expulser les délinquants étrangers
- Lutter contre le terrorisme en créant une cour de sûreté de la République pour expulser les étrangers fichés au FSPRT
- Suspendre toute aide sociale pendant 5 ans aux fraudeurs sociaux récidivistes
- Augmenter dès le CP le nombre d’heures d’enseignement du français
- Suspendre toute immigration en France, à l’exception des réfugiés politiques et des étudiants étrangers
Conditionner l’accès aux aides sociales à cinq années de travail et de résidence en France - Sortir de la CEDH pour renégocier notre souveraineté juridique
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3 Réponses à “« En 2022, pas une voix ne doit se porter sur Macron »”
Voilà un vrai républicain !
Mais qui va l’écouter dans son parti moribond ?
Voila une direction que doit prendre la droite, et toute la droite !
c’est au 1er tour que se joue l’élection, votez pour tout sauf macron dés le 1er tour Espérons que les gens vont avoir compris qu’il faut le sortir dés le 1er tour si on veut s’en débarrasser