Le mythe des terroristes « déséquilibrés »

Publié par le 8 Juin, 2021 dans Blog | 5 commentaires

Le mythe des terroristes « déséquilibrés »

Dans le domaine des attentats terroristes en France, il est curieux de noter deux choses :

– les journalistes ont du mal à trouver et à publier les noms et prénoms des terroristes lorsqu’ils sont d’origine immigrée (voir ce précédent article).

– Ces mêmes journalistes sont prompts à soulever l’hypothèse du loup solitaire déséquilibré quand il s’agit là encore d’immigrés. Par contre, pour le terroriste Anders Behring Breivik, l’hypothèse d’un déséquilibré n’a pas effleuré la presse !

Dans le Club de Valeurs actuelles, Thomas Nasri nous alerte sur cette dernière tendance qui favorise de plus en plus souvent l’hypothèse du déséquilibré.

Son article est riche d’exemples de travestissement de la réalité par les médias :

Terrorisme : comment le mythe des “déséquilibrés”
permet d’éviter la question de l’islam en France

Attentat après attentat, le mythe des « déséquilibrés » permet d’occulter toute remise en question de l’islam en France. Un aveuglement volontaire qu’il est urgent de défaire, sous peine de finir débordés par la guerre qui nous est menée.

Il n’a pas pu s’en empêcher. Après l’agression d’une policière, poignardée par un islamiste multirécidiviste à La Chapelle-sur-Erdre ce 28 mai, Jean-Luc Mélenchon réagit sur Twitter en pointant du doigt les « 31 000 lits de psychiatrie de moins en 30 ans ». Pas un mot du député de la France Insoumise pour la policière victime ni ses deux collègues blessés à coups de feu. Mais plein de commisérations pour le coupable qui ne serait selon lui qu’un « malade » maltraité. Une idée démolie par l’avocat du suspect dès le lendemain sur BFMTV : « Il est passé 19 fois devant les juridictions et l’aspect psychologique ou psychiatrique des faits ne ressort absolument pas. »

Après chaque attentat commis au nom de l’islam, les commentateurs s’activent pour savoir ce dont pouvait souffrir l’auteur. Pourtant, « une personne atteinte d’une pathologie psychiatrique peut tout à fait être consciente de la réalité qui l’entoure et donc tout aussi bien être responsable de ses actes », témoigne l’infirmier et juriste Vincent Lautard dans Marianne, après l’attentat de Villejuif. En janvier 2020, un converti musulman crie « allah akbar » avant de poignarder à mort un passant et d’en blesser deux autres. Les médias insistent sur le fait qu’il est diagnostiqué « schizophrène », tout en laissant de côté la préparation méticuleuse de son attentat. Au moment des faits, l’assaillant salafiste épargne même volontairement la première personne qu’il vise, car elle lui confie être musulmane et arrive à lui réciter une prière en arabe. Malgré cela, le président Emmanuel Macron persiste à évoquer une « violence aveugle ».

La litanie des excuses médiatiques

« Le problème, on ne peut pas le dire, est lié à la question de l’islam en France, qui attire ces profils », confie-t-on à Valeurs Actuelles du côté du ministère de l’Intérieur, sous le sceau de l’anonymat. « Tant qu’on parlera de lutte contre le communautarisme et non de lutte contre la progression de l’islam en France, on n’y arrivera pas. » L’incapacité à nommer les choses se retrouve même lorsque le coupable n’est pas diagnostiqué « fou ». En avril 2020, un demandeur d’asile soudanais tue deux personnes à Romans-sur-Isère. Après avoir traité la France de « pays de mécréant », Abdallah Ahmed-Osman poignarde dans le dos une personne ayant eu le malheur de lui dire être française et non pas maghrébine. Après son acte, l’islamiste assure s’être senti « en ligne avec sa religion ». Mais pour Le Parisien, « le mystère persiste » quant à ses motivations. Il était « aigri » à cause du confinement, lance le Huffington Post ; « très agité et inquiet en raison du coronavirus », tente de son côté France Info.

« L’interrogation sur la santé mentale des terroristes est une diversion », nous confie Ingrid Riocreux, agrégée de lettres spécialisée dans l’étude du langage médiatique. « Il faudrait qu’on nous explique ce qu’est un djihadiste sain d’esprit ». Deux ans avant l’assassinat de Samuel Paty, en décembre 2018, un islamiste égorge son enseignant à Courbevoie, en raison d’un dessin « insultant au Prophète » diffusé en cours. Mais pour la magistrate en charge du dossier, interrogée par Ouest-France, « nous n’avons pas d’élément de radicalisation mais plutôt le sentiment d’avoir affaire à quelqu’un qui est très religieux, très pieux, très pratiquant ». Au même moment, à Rennes, un Tunisien fonce en voiture sur un bus en hurlant « Allah akbar ». « Musulman ouvert », selon les témoignages de son entourage, il échappe au procès pour radicalisation.

Depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, la presse locale recense tous les mois de multiples cas d’individus criant « Allah akbar » avant d’attaquer policiers, militaires, personnels soignants ou simples passants dans la rue. Dans la rubrique « faits divers », ces actes s’ouvrent presque toujours sur le terme « déséquilibré », pour faire croire à une « fausse alerte » où il ne se serait « rien passé », déplore Ingrid Riocreux. C’est par exemple le cas à Mantes-la-Jolie, en février 2018, lorsqu’un adepte de « l’islam rigoriste » en djellaba, armé d’un cutter, menace d’égorger tout le monde chez le coiffeur. Plutôt que de fouiller ses motivations religieuses, Le Parisien met en avant sa « crise de démence », qui a pourtant eu lieu après son arrestation. « L’hospitalisation d’office » de l’individu est évoquée en conclusion de l’article, comme s’il s’agissait de faire taire à la fois ses motivations et les questions à leur sujet.

« On cache les choses pour ne pas affoler les gens »

La multiplication des envois en hôpital psychiatrique plutôt qu’en prison soulève d’énormes questions de sécurité pour les Français au quotidien. En décembre 2019, un habitant de Roanne lance « Je vais t’égorger, je suis musulman, Allah akbar » en attaquant une famille, dont le père se dit « marqué psychologiquement». Dans Le Progrès, ce dernier ajoute : « S’il avait eu un couteau, c’était pareil ». Interné d’office, l’assaillant est relâché trois jours plus tard en pleine nature, dans l’attente de l’évaluation d’un expert sur sa responsabilité pénale. « On cache les choses pour ne pas affoler les gens », s’émeut de son côté un représentant syndical de la prison de Borgo, en Corse, après l’attaque au couteau de deux surveillants de prison par un détenu hurlant « Allah akbar » en janvier 2018. Refusant le terme d’ « agression », le syndicaliste veut faire admettre par la justice la notion d’attentat terroriste commis par un détenu radicalisé, ayant prémédité son acte, alors que des faits similaires ont lieu au même moment dans le Pas-de-Calais, les Landes ou les Bouches-du-Rhône.

Le combat pour réussir à nommer les choses telles qu’elles sont se heurte toutefois de plein fouet à l’idéologie victimaire. En mars 2018, trois multirécidivistes attaquent 21 personnes dans les rues d’Amiens et lancent « les attentats, ce n’était pas pour rien. La France, c’est de la merde […] D’habitude, tu aurais été égorgé. » Mais pour les journalistes du Courrier Picard, ils ont agi « sans raison » avant de « reprendre leurs esprits » au tribunal, devant la perspective d’être condamnés. En juin 2019, un commissariat de l’Eure est pris d’assaut par une quinzaine d’individus, sous les cris d’« Allah akbar », « bande d’enc**** de Français » et « Venez, sortez, on va vous cramer ». Mais pour le maire socialiste de Val-de-Reuil-Louviers, Marc-Antoine Jamet, il ne s’agit là que « d’un incident limité et […] banal quand la chaleur de l’été amène les jeunes à rester dans la rue », selon un communiqué lunaire.

« Tant que l’on se refusera à constater qu’une forme de barbarie s’est développée sur notre territoire, il sera impossible d’avancer », prévient Stéphane Ravier, sénateur du Rassemblement National. Dans Valeurs Actuelles, l’élu ajoute qu’ « à Marseille, plus personne ne croit à ce terme de ‘déséquilibré’ ». Et pour cause : en septembre 2019, la cité phocéenne subit une nouvelle attaque sous les cris d’ « Allah akbar », lorsqu’un individu poignarde une cantinière dans une école, après lui avoir dit qu’il fallait tuer tous les chrétiens. Le « mineur déséquilibré » a été « interné en psychiatrie », assure La Provence. « Les propos du suspect restent confus », titre Libération. Pour Sandra, la cantinière attaquée, le calvaire bien réel se poursuit après les faits et la laisse « terrifiée, sans plus pouvoir dormir », comme elle le confie à BFMTV.

De l’urgence de nommer le mal

En septembre 2020, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin annonce que 8132 individus sont fichés pour radicalisation à caractère terroriste en France. Plus de la moitié sont étrangers et 851 sont des clandestins. Au même moment, 74 % des musulmans de moins de 25 ans déclarent faire passer leur religion avant la République. Et 26 % ne condamnent pas explicitement les auteurs des attentats (Ifop). « L’Occident doit prendre conscience de la réalité de l’islam et se préparer à l’affrontrer », déclare à Valeurs Actuelles Wafa Sultan, auteur de L’Islam : Fabrique de déséquilibrés ? Née dans une famille musulmane en Syrie, menacée de mort jusqu’aux Etats-Unis, cette dernière pointe du doigt « la faiblesse » volontaire des occidentaux face aux techniques de dissimulation islamistes. « La taqiya — dissimulation autorisée par l’islam — revient à chaque procès terroriste », abonde l’avocate Béatrice Dubreuil, représentante des familles de Laura et Mauranne assassinées par un islamiste à Marseille en 2017.

A Toulouse, en janvier 2019, une musulmane voilée, fichée S, crie « je vais te saigner » et tente de poignarder une autre femme. Appuyée par un psychiatre, elle proclame son amnésie des faits devant le tribunal et réclame des soins, avant de n’être condamnée qu’à un an de prison, rapporte La Dépêche. En décembre 2019, Kobili Traoré est déclaré « pénalement irresponsable » de l’assassinat de Sarah Halimi, une femme juive de 65 ans, car il aurait été pris de « bouffées délirantes » dues au cannabis. Deux ans plus tôt, Traoré rouait de coups Sarah Halimi dans son appartement parisien « aux cris répétés d’Allah akbar » rapporte Libération et en déclarant « C’est pour venger mes frères » selon L’Express. Après l’avoir défenestrée du troisième étage, il ajoutait « J’ai tué le Sheitan » (démon, en arabe). Si le caractère antisémite du meurtre est retenu par le juge d’instruction en février 2018, Traoré est maintenu en hôpital psychiatrique, alors qu’il ne souffre d’aucune pathologie psychiatrique chronique selon les trois expertises menées. Judiciairement libre fin 2019, il échappe à tout procès avec l’approbation du ministre de la Justice Nicole Belloubet, qui se félicite en janvier 2020 sur BFMTV « du respect de l’Etat de droit ».

« L’abolition du discernement » est également invoquée après l’attentat de Villeurbanne, en septembre 2019, lorsqu’un demandeur d’asile afghan poignarde à mort une personne et en blesse huit autres. Marmed Sultan N. a pourtant eu suffisamment de « discernement » pour épargner un passant proclamant « Allah akbar » devant lui. « La psychiatrisation du meurtre vient neutraliser la nature de l’acte, l’amoindrir, le banaliser », explique le philosophe et sociologue Shmuel Trigano dans Le Figaro. « Quoi qu’on fasse en son nom, l’islam est intouchable ». Interrogé par RTL sur le demandeur d’asile islamiste ayant tué deux personnes à Romans-sur-Isère en 2020, Jean-Luc Mélenchon, mal à l’aise, tente de détourner la conversation et d’évoquer les « évangélistes de Mulhouse » qui ont propagé le Covid en se réunissant. Après l’attentat de Rambouillet en avril 2021, le député LFI n’évoque cette fois ni le motif islamiste ni la profession de la policière assassinée au cri d’ « Allah akbar ». Un mois plus tard et ce sont « les 30 000 lits de psychiatrie » manquant, qui permettent à Jean-Luc Mélenchon de ne pas évoquer la radicalisation islamiste ni les policiers victimes. De quoi laisser pantois le chroniqueur Eric Naulleau, qui commente : « Pour ceux qui se demandent encore ce qu’est l’islamo-gauchisme »…

Thomas Nasri pour Le Club de Valeurs actuelles.

Merci de tweeter cet article :





5 Réponses à “Le mythe des terroristes « déséquilibrés »”

  1. Il n’y a pas que des humains déséquilibrés, les voitures deviennent folles, les couteaux aussi. Nommer un objet qui a servi à perpétrer l’attentat permet de faire passer au second plan l’individu qui tue.

  2. Chouette, le machin truc qui nous sert de président a été giflé à Tain.

    Merveilleux et félicitations au gifleur.

    Gifleur que je plaints, car, hormis s’il dit qu’il était sous le régime de la drogue et que son bras, déséquilibré est parti tout seul, peut probable qu’il est un simple rappel à l’ordre comme tous ceux qui égorgent nos fils, nos filles nos compagnons et compagnes jusque dans nos bras.

    Dans ce cas, il est vrai que les égorgeurs déséquilibrés hurlent : « allons tous au bar » et non « Montjoie Saint Denis! » «  »A bas la macronie »

    Pourtant, ils citent bien la région sainte de St Denis, où ceux qui crient allons au bar sont légion.

    Peut être la chose la plus grave est « A bas la macronie »??

  3. Je serais étonné de voir qualifié celui qui a giflé macron de déséquilibré.

  4. Aucun desequilibre pour le gifleur, seulement un terroriste amateur ou un assassin en puissance,
    les merdias auront vite choisis leur preference, sans se baser sur une realité plus profonde d’une france qui se perd !

  5. La france passe APRES… l’ennemi, il faut le savoir et bien le comprendre, il suffit de voir combien nous sommes aucunement defendu par ses criminels qui ont choisit leurs camps.

Laissez une réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *