Qu’il me soit permis de proposer de partager avec la chaine d’information CNews, le nom de notre blog :
A droite, fièrement !
Cette chaine courageuse le mérite bien alors qu’elle garde son cap de liberté d’expression sans se soucier du torrent d’invectives et de critiques qui déferle sur elle.
Que messieurs Vincent Bolloré, président du Groupe Canal+ et Serge Nedjar, directeur général de CNews, soient salués et remerciés pour le courage dont ils font preuve.
Voici une interview de Serge Nedjar paru dans Le Figaro :
Avec 1,8 % d’audience, la chaîne d’info du groupe Vivendi a enregistré cette saison la plus forte progression du PAF. Mais aussi essuyé les plus vives critiques. Serge Nedjar, son très discret directeur général, défend CNews et analyse son succès.
Le Figaro : Libération vous traite de chaîne d’extrême droite. Est-ce le cas ?
Serge Nedjar : Cela devient une habitude et une forme d’expression d’assimiler CNews à une chaîne d’extrême droite en stigmatisant les personnes qui y travaillent. Ce n’est tellement pas le reflet de ce qui se passe ici ! Mais c’est tellement facile ! En réalité, nous avons bousculé l’hégémonie de certains médias traditionnels qui pensent et disent tous les mêmes choses et renvoient dans le « camp du mal » ceux qui ne pensent pas comme eux. C’est sans finesse et sans nuance. Le public, lui, n’est pas dupe. Il sait que CNews ne roule pour personne, ni parti ni homme politique, hormis ses téléspectateurs. Chaque fois que nous sommes attaqués, d’ailleurs, notre audience progresse.
Des études suggèrent pourtant que CNews accorde plus de place aux invités d’extrême droite, non ?
Le service juridique du groupe Canal+ suit l’antenne du matin au soir. Tous les temps de parole des hommes et femmes politiques sont mesurés. Nous avons quotidiennement un compte rendu en fin de matinée et en fin de journée afin de vérifier que nous respectons bien les obligations du CSA en matière de pluralisme. Avec le service programmation, qui a seul la main sur les invités, nous passons notre temps à faire des ajustements. Au niveau du temps d’antenne politique, nous sommes irréprochables.
Et la mise en demeure du CSA concernant Philippe Ballard, candidat du RN ?
Il y a une méprise d’interprétation entre le CSA et nous. Nous nous sommes expliqués. Nous ne méritions pas cette mise en demeure que nous estimons hors de propos et nous la contestons. Pour preuve, nous avions jusqu’au 18 juin pour nous mettre en conformité et nous le sommes largement. Nous avons été très surpris de la publicité qui a été faite par le CSA autour de cette affaire.
Quel bilan tirez-vous de la saison?
CNews affiche une saison à 1,8 % de part d’audience. Ce qui représente un gain de 65 % en un an. C’est la plus forte hausse du PAF, toutes chaînes confondues. Avec 245 % d’augmentation, l’émission « L’Heure des pros 2 » en soirée, enregistre la plus forte croissance de la grille. Mais toutes nos émissions progressent, de « Punchline » avec Laurence Ferrari, qui croît de 100 %, à Sonia Mabrouk, aux commandes de « Midi News », en hausse de 90 %. Depuis son lancement en 2017, CNews a triplé son audience. Nous n’avons plus le même statut. Nous avons un poids sur les épaules auquel nous n’étions pas habitués.
Comment expliquez-vous la percée de CNews ?
CNews, c’est la rencontre entre une société qui doute, des concitoyens qui s’interrogent et une chaîne qui s’intéresse à eux. En 2019, au moment de la crise des « Gilets jaunes », nous avons eu un premier afflux d’audience. C’est là que nos émissions de débat ont commencé à s’installer. Nous avons été le réceptacle de l’inquiétude qui s’exprimait alors. Puis, avec le premier confinement, de très nombreux Français ont découvert la chaîne et des personnalités dont le point commun est de ne pas être des donneurs de leçons. Il y a de la sincérité qui passe à l’écran. Dans nos débats, nous traitons des sujets qui les préoccupent et qui ne sont presque jamais abordés ailleurs, car trop inflammables, comme l’insécurité, l’immigration, l’écologie. Nous mettons aussi toutes les opinions autour de la table, y compris les plus tranchées. La seule limite chez nous, c’est la limite du droit.
Parfois, cette limite est franchie. Le CSA n’a-t-il pas épinglé CNews pour incitation à la haine et à la violence ?
Sur 320 émissions de « Face à l’info », avec Christine Kelly et Éric Zemmour, une dizaine de sujets ont créé de l’indignation et deux ou trois ont fait l’objet de mise en garde de la part du CSA. Quant aux autres émissions de débat sur notre grille qui sont en direct, quand vous rassemblez des invités de droite, de gauche, d’extrême droite et d’extrême gauche sur un même plateau, par moments c’est intelligent. D’autres fois, c’est intelligible. De temps en temps, c’est inaudible. Et dans certains cas, rares, cela devient ingérable.
Comment vous situez-vous par rapport aux autres chaînes d’info ?
BFMTV est une très grande chaîne, tout comme LCI. Ce sont deux maisons très professionnelles. Nous ne sommes pas meilleurs que les autres. Nous sommes simplement différents. Avec une parole libre, un ton direct et des opinions avec un « S ». Pendant un an ou deux, nous avons été vilipendés par nos concurrents. Leur seule profession de foi était de ne surtout pas faire comme nous. Aujourd’hui, tout le monde comprend que les Français ont davantage besoin d’explications que d’informations brutes. Et tout le monde multiplie les débats. J’en suis heureux ! Mieux vaut être suivi que suivant.
Quels changements allez-vous impulser la saison prochaine ?
Notre grille fonctionne très bien en semaine. En revanche, nous devons nous renforcer le week-end. Nous avons lancé quatre nouvelles émissions politiques et de débat cette année, qui fonctionnent bien. Le sociologue et essayiste québécois Mathieu Bock-Côté va hériter d’un nouveau rendez-vous hebdomadaire dédié à l’actualité outre-Atlantique. Nous allons également créer une émission consacrée à la politique internationale, une autre à l’économie, toujours avec un esprit critique mais sans dogme.
Quel dispositif prévoyez-vous pour la présidentielle ?
Nous allons conserver notre grille et inviter les politiques à intervenir dans l’ensemble de nos émissions, qui ont chacune leur identité. Réaliser des programmes en face-à-face, très institutionnels et statutaires, comme le font très bien France 2 et TF1, ce n’est pas nous. Nous avons plein d’idées pour traiter les débats à notre manière. Encore faut-il que les politiques y adhèrent. Car ils devront accepter de parler vrai.
Que ferez-vous si Éric Zemmour se présente à la présidentielle ?
Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Il est l’un des éditorialistes les plus importants de la chaîne et j’espère qu’il le restera.
Comprenez-vous l’émoi des salariés d’Europe 1 qui craignent de devenir radio CNews ?
Je précise avant tout que je n’interviens pas sur ce qui se passe à Europe 1. Je remarque ensuite qu’il existe depuis dix ans « Le Grand Rendez-Vous », une émission conjointe à iTélé puis CNews et Europe 1, et cela se passe très bien. Quant à l’émoi des équipes, je l’ai vécu lorsque iTélé s’est transformé. Ce sont des moments difficiles. Il y a toujours des craintes et des fantasmes. À ce jour, nous avons un projet de codiffusion de l’émission « Punchline » avec Laurence Ferrari qui sera enrichissante pour les deux médias. Elle se poursuivra jusqu’à 20 heures uniquement sur Europe 1, pendant que CNews diffusera « Face à l’info » de 19 heures à 20 heures. Pascal Praud, lui, restera fidèle à RTL.
Quand serez-vous rentable ?
Notre objectif est d’atteindre l’équilibre en 2022 et nous sommes pleinement soutenus par Canal+. Cette année, nous perdrons encore 4 millions à 5 millions d’euros même si notre chiffre d’affaires a plus que doublé, comparé à la saison précédente. Entre le 1er janvier et le 16 juin, nous avons comptabilisé 82 nouveaux annonceurs. La demande est telle que nous avons dû mettre en place de nouvelles coupures publicitaires pour y répondre.
Propos recueillis par Caroline Sallé.
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2 Réponses à “« Plus CNews est attaquée, plus son audience monte »”
C’est ce qu’on appelle l’effet Streisand.
Bravo pour CNews !