Les Suisses veulent « rectifier » le français !

Publié par le 8 Juil, 2021 dans Blog | 3 commentaires

Les Suisses veulent « rectifier » le français !

Le progressisme « progresse » partout !

 C’est le constat très inquiétant qui s’impose à nous. On voit qu’en France la propagande imposée dans les médias, dans la culture et dans les programmes scolaires ont déjà influencé nos jeunes. J’ai lu récemment qu’un sondage indiquait que les jeunes étaient favorables au port du burkini à 70 % …

Je vois très bien le procès en conservatisme, voire en ringardise que mes propos pourraient me valoir mais je ressens profondément le progressisme comme une idéologie dangereuse que j’irais même jusqu’à comparer au communisme.

Communisme et progressisme sont deux idéologies qui partent d’une belle idée – égalité pour l’un, inclusivité pour l’autre – qui, si on les laisse faire, se transforment inéluctablement en totalitarisme.

J’ai souvent parlé ici des Etats-Unis où le progressisme et ses dérives « woke » et « cancel culture » font des ravages et voici que plus près de chez nous, les Suisses veulent « rectifier » la langue française pour la rendre plus inclusive et plus politiquement correcte !

C’est l’objet de cet article paru dans Causeur :

La Suisse romande s’attaque au français

Non contents de nous éliminer du championnat d’Europe de football, nos voisins helvètes entendent rendre la langue française conforme aux capacités de leurs élèves et des nouveaux arrivants, mais surtout soumettre le français aux exigences du politiquement correct. Une aberration !

Les Suisses ont résolu de « rectifier la langue française ». L’initiative a été prise par la Conférence intercantonale de l’Instruction publique (CIIP) de la Suisse romande et entrera en vigueur dans les écoles francophones dès 2023.

Une décision vexante

Rectifier, selon la définition qu’en donne Littré, veut dire rendre droit, redresser, corriger. Mais qu’a-t-il donc le français pour qu’il faille le soumettre à tel traitement ? Serait-il bancal ? Erroné ? Le verbe choisi par les Suisses pour définir leur croisade linguistique est pour le moins étrange ; d’aucuns pourraient même le trouver vexant.

Que veulent les Suisses ? Comme à peu près tout le monde, ils cherchent à rendre la vie des élèves aussi facile que possible – ce en quoi ils prennent l’exemple malheureux des pédagogistes de l’Éducation nationale française et s’approprient leur ambition de produire des générations d’incultes, voire d’analphabètes.L’effort doit être banni de l’école et l’apprentissage réduit à un strict minimum qui, lui-même, se rétrécit d’année en année.

Simplifier une langue, c’est l’appauvrir d’abord, l’imbécilliser ensuite, pour, enfin, assécher la pensée de ceux qui l’utilisent. C’est un but, certes, mais il est criminel. La langue n’est pas un embarras qu’il faut alléger pour la rendre supportable. L’adapter au degré d’oisiveté de ceux qui l’apprennent est l’idée la plus absurde qui soit. Va-t-on, pour faire plaisir aux étudiants, simplifier la méthode de calcul de la résistance des immeubles ou des ponts ? Une langue se conquiert, il faut faire longuement son siège pour, enfin, avoir le droit de pénétrer entre ses murs et jouir de la victoire. Offrir aux élèves les ruines soigneusement arrondies de la citadelle, c’est leur donner l’illusion néfaste que tout est facile et que tout est possible.

Adieu cette étymologie qui fait mal à la tête!

La CIIP a décrété qu’en matière d’accords certaines règles seront modifiées, que des accents et des traits d’union seront supprimés, que l’orthographe d’un certain nombre de mots sera simplifiée parce qu’« elle ne peut plus guère être expliquée ». L’étymologie, donc, est au-delà du pouvoir de compréhension et d’assimilation des élèves. On écrira, donc, farmacie et nénufar ?

Cependant, la « réforme » ne s’arrête pas à ces absurdités. On comprend du texte de la CIIP que la Suisse se laisse glisser sur cette pente en bas de laquelle s’aperçoivent les lueurs du Monde Nouveau. Le néo-français de facture suisse est, avant tout, une déclaration d’allégeance au politiquement correct. Une fois « rectifiée », nous dit-on, la langue sera plus inclusive et moins genrée. Elle doit, également, stimuler l’égalité – idée saugrenue, puisqu’on voit mal comment l’égalité pourrait être stimulée et comment une langue mutilée jouerait ce rôle. Les formulations neutres ou collectives sont vivement encouragées, afin d’éviter l’utilisation des genres et surtout du masculin. « Le corps enseignant de nos écoles est invité à porter une attention aux formulations qui respectent l’égalité, la diversité et l’accessibilité des textes à tous les élèves. »

Lorsque le mot « diversité » fait son apparition, on sait qu’il s’agit d’une volonté de nivellement par le bas. Il faut éviter aux nouveaux arrivants l’effort d’apprendre une langue dont ils n’ont rien à faire – quand ils ne la détestent pas – et dont, pour la plupart, ils ne se serviront que de manière rudimentaire et sporadique. Mais il faut surtout – et c’est ce qui étonne de la part d’une Suisse apparemment conservatrice – se mettre aux normes de la contre-pensée qui ravage le monde. Y aura-t-il, bientôt, épuration des bibliothèques et déboulonnage de statues ? Pourquoi pas ? On ne peut jamais arrêter l’effondrement d’une maison.

Radu Portocala pour Causeur.

On saura tout de même gré à la Suisse de ne pas avoir imposé du même coup l’écriture inclusive !

Concernant l’évolution, si je récuse toute modification pour se conformer aux diktats du politiquement correct et de l’inclusivité, je serais favorable à de légères simplifications de la langue française.

Je sais que les Français sont divisés sur le sujet mais je souhaiterais que – sans rien perdre de la richesse de notre langue – on y introduise plus de logique. Selon moi, de nombreuses exceptions pourraient être supprimées qui n’apportent aucune information particulière.

La première exception qui me fait souvent rager quand je rédige des chèques c’est l’orthographe des nombres cent et mille !

Si j’ai bien retenu les règles, mille est toujours invariable et cent ne prend le pluriel que s’il n’est pas suivi d’autres chiffres.

Exemple, il faudrait écrire :

– Deux mille euros,
– Deux mille trente-trois euros
– deux cents euros,
– deux cent trente-trois euros.

Je ne vois aucune raison logique pour traiter différemment cent et mille ! Par ailleurs, si on met un « s » à cents quand il y a plusieurs centaines, pourquoi le lui enlever quand il y a plusieurs centaines augmentées de quelques dizaines ?

Vous serez d’accord avec moi pour dire que ma simplification ne retirerait aucune richesse à la langue  française …

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3 Réponses à “Les Suisses veulent « rectifier » le français !”

  1. La franc maconnerie domine le monde, depuis 300 ans, c’est eux meme qu’il l’ont dit, quand on voit comment les transformations meme abberrante et si rapide dans le monde entier c’est fait on peut le penser.

    Toutes les derives s’inscrivent tous dans une meme ideologie ( = refus de la realité) dans le monde entier.

  2. Non, pas entièrement en accord avec l’accord de l’écriture des nombres.

    200 euros = deux cents euros (deux centaines d’euros)

    233 euros : deux cent trente trois euros est logique , car c’est une nombre qui correspond à 233 unités d’euros et non, ce serait plus compliqué : « 2 centaineS d’euros + 2 dizaineS d’euros + 3 unitéS d’euros »

  3. Je suis trop vieux pour changer quoique ce soit. Je n’ai plus d’examens à passer.

    Le français a bien changé depuis Rutebeuf:

    Ribaut, or estes vos a point:
    Li aubre despoillent lor branches
    Et vos n’aveiz de robe point,
    Si en aureiz froit a voz hanches.
    Queil vos fussent or li porpoint
    Et li seurquot forrei a manches!
    Vos aleiz en été si joint,
    Et en yver aleiz si cranche!
    Vostre soleir n’ont mestier d’oint:
    Vos faites de vos talons planches.
    Les noires mouches vos ont point,
    Or vos repoinderont les blanches.

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