Il n’y a pas si longtemps le vocable « intellectuel de droite » était considéré comme un oxymore parfait !
Depuis des décennies, la gauche s’était arrogé le monopole de la réflexion sociologique et politique.
Mais les Français ont compris où les menaient ces idées de gauche, économiquement généreuses mais ruineuses, sociétalement modernes mais destructrices de la cohésion nationale. Trente ans d’omerta sur les problèmes liés à l’immigration par la gauche et les médias ont convaincu une majorité de Français que la gauche masquait ces problèmes et précipitait la France vers l’abîme.
La pensée de droite est redevenue à la mode et ce qui se passe actuellement autour d’Eric Zemmour en est un aboutissement spectaculaire.
Malheureusement, les partis de la droite dite modérée – Républicains et UDI – n’ont pas suivi le mouvement droitier de la population et se sont pliés bien souvent à la doxa gauchiste.
Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, tout deux visant l’Elysée, sont les dignes représentants de la droite qui s’est reniée notamment sur la question pourtant existentielle de l’immigration.
C’est en dehors de ces partis qu’il faut aller écouter la pensée de droite !
C’est l’objet d’un très intéressant article paru dans le magazine L’Incorrect :
Où sont les intellectuels de droite ?
Pas de revues, pas de débats d’idées, pas d’idées tout court. Les partis de droite ont mis le cerveau en mode pause, et, au grand bal des politiques, les intellectuels de droite font banquette. Pourquoi cette spectaculaire prise de distance ? Où se retrouvent-ils ? Et où donc pourraient-ils aller ?
Contrairement à ce qui existe dans d’autres pays (comme les États-Unis, l’Italie, l’Espagne, la Pologne ou l’Allemagne), contrairement aussi à ce qui fut le cas en France à d’autres époques (on songe à la III ème République, mais aussi à la brillante cohorte (en tête de laquelle Raymond Aron et Jules Monnerot) réunie au sein de Liberté de l’esprit, la revue du RPF du général de Gaulle), les « intellectuels de droite », les producteurs d’idées et de textes appartenant à cette sensibilité, semblent avoir déserté les partis politiques dits « de droite », Les Républicains ou le Rassemblement national, et jusqu’aux abords de ces derniers. Pourquoi ne sont-ils plus dans les partis ?
Sans doute parce que, depuis maintenant une soixantaine d’années, depuis les débuts de la V ème République, ce qu’il est convenu d’appeler « la droite » a très largement abandonné le combat intellectuel, fascinée sinon tétanisée par la prétendue légitimité de la gauche en la matière : c’est au point que l’appellation « intellectuel de droite » est longtemps apparue comme une sorte d’oxymore, l’intellectuel étant par définition et en quelque sorte naturellement de gauche, car comment penser à droite ?
Il n’est de bon intello que de gauche
Cette situation se traduit par le manque d’intérêt des partis de droite à l’égard des intellectuels et des questions théoriques, quand bien même prétendent-ils parfois avoir en leur sein un « groupe de réflexion » ou un « centre d’études ». À ce sujet, on peut évoquer une anecdote révélatrice, celle de la présentation publique, en février 2012, du tout premier numéro de la revue théorique de l’UMP, Le Mouvement des idées. Ce soir-là, devant les hautes autorités du parti, devant la presse et en présence des auteurs y ayant contribué, Jean-François Copé, alors secrétaire général de l’UMP, ne parvint malheureusement plus à se souvenir… du titre de la revue ! Ce qui, et c’est peut-être le plus significatif, ne gêna ni ne surprit manifestement personne. Toutes ces choses sont au fond si secondaires…
Michel Onfray, Marcel Gauchet, Alain Finkielkraut, ces intellectuels qui ont abandonné la gauche
Inversement, on note une tendance des partis politiques de droite à se débarrasser de leurs intellectuels, que ce soit par une négligence confinant au mépris, ou quasiment manu militari, lorsqu’ils prennent trop de place ou développent un discours original. L’exception qui confirme la règle est la présence chez Les Républicains du philosophe François-Xavier Bellamy, vrai penseur et incontestable homme de droite ; elle s’explique peut-être par la modestie de ses ambitions politiciennes et par une capacité indéniable à mettre ses idées dans sa poche lorsqu’elles risqueraient de créer des turbulences excessives.
Non contents d’écarter les intellectuels de droite de leurs instances dirigeantes, ces partis apprécient en revanche la présence massive à leurs côtés de penseurs de gauche, censée prouver leur goût pour le débat et le jeu des idées, mais traduisant au fond leur sujétion idéologique à leur adversaire supposé. Peu leur importe : faire appel à des intellectuels de gauche, c’est s’offrir à peu de frais une caution bourgeoise que les intellectuels de droite sont incapables de leur fournir. Il est vrai que ces derniers n’occupent pas, le plus souvent, une place dominante au sein du « pouvoir intellectuel » – dans l’université, les médias mainstream ou les grandes maisons d’édition – ayant été marginalisés par une gauche encore toute-puissante dans ces milieux.
Des petits chez soi plutôt que le mépris chez les puissants
Mais alors, où sont passés les intellectuels de droite ? Après s’être longtemps dispersés, ils semblent être parvenus depuis quelques années à se regrouper selon des modes de « sociabilité » diversifiés. Dans des revues d’abord, initialement confidentielles, puis d’un tirage et d’une visibilité accrus (Causeur, L’Incorrect, Le Nouveau Conservateur, Le Bien commun, Éléments, Politique magazine, auxquelles on peut ajouter dans une certaine mesure Valeurs actuelles ou le Figaro Vox) ; en investissant les nouveaux moyens de communication (Le Salon beige, Boulevard Voltaire, Atlantico) ; en participant à des entreprises éditoriales fédératrices (depuis le Livre noir du communisme jusqu’au Dictionnaire du conservatisme) ; en bénéficiant de l’appui d’éditeurs à l’affichage politique sans ambiguïté (comme les éditions Pierre-Guillaume de Roux ou La Nouvelle Librairie), ou encore, de l’apparition de certains think tanks, ces derniers pouvant d’ailleurs connaître des destins complexes.
On peut s’arrêter à ce propos sur le cas de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), créée en 2004 à l’initiative du conseiller du président Chirac, Jérôme Monod. Avec l’aide de Jean de Boishue – le futur « Monsieur Culture » de François Fillon – la Fondapol est alors conçue comme le premier véritable think tank de droite depuis la Libération, tous les autres revendiquant leur ancrage à gauche suivant une tradition qui remonte au Club Jean-Moulin (créé en 1958). Pendant cinq ans, la Fondapol va donc rassembler un nombre conséquent d’intellectuels de droite, avant d’être « récupérée » par un politiste, qui, quoique lié à l’UMP, s’est fréquemment présenté comme étant « plutôt de gauche », Dominique Reynié. En arrivant à sa tête en 2009, celui-ci supprimera la revue 2050, clairement affichée à droite, il écartera tous les intervenants « historiques » et lui choisira pour slogan un triptyque pour le moins ambigu, « libéral, progressiste et européen ».
À partir des années 2010, de nouvelles initiatives apparaissent cependant sur la droite du paysage politique, avec des groupes parfois spécialisés, parfois religieux, parfois généralistes comme l’Institut Thomas-More, l’Institut Iliade ou la Fondation du Pont-Neuf. En parallèle, certaines initiatives novatrices parviennent à faire collaborer à un même projet des intellectuels de droite et de gauche, permettant de trouver des points de convergence plus pertinents que ceux qu’autoriserait la chape de plomb des partis : on songe ici au succès rencontré par la revue Front populaire de Michel Onfray.
Enfin, sur un autre plan, on ne peut manquer d’évoquer le travail essentiel accompli par Patrick Buisson, notamment à la tête de la chaîne Histoire, ou l’impact d’une chaîne comme CNews, sur laquelle l’arrivée d’intellectuels comme Franck Ferrand ou Éric Zemmour – et bientôt de Mathieu Bock-Côté – à des heures de grande écoute contribue de façon spectaculaire à désenclaver la pensée de droite.
l’intellectuel étant par définition et en quelque sorte naturellement de gauche
Il me semble qu’il ne faut pas confondre intellectuel et intelligent.
Intellectuel = qui pense donc croit qu’il est!
L’intelligent raisonne, réfléchit.
Un homme d’état se doit d’être intelligent, certes intellectuel (avoir des idées sans être idéologue) et surtout pragmatique.
La gauche a des idées, est intello (et s’en vante, encore que les intellos de bas étage n’ont pas d’autres idées que « ne rien faire et ouvrir la bouche pour qu’on leur donne la béquée »)
Alors oui, la droite doiut avoir des intellectuels afin d’avoir des idées, mais sans idéologie, idées suivies de pragmatisme.
Fx Bellamy est philosophe : il a donc des idées qu’il observe avec sa raison (« la raison pure découvrant par elle-même qu’elle a une destination pratique » selon Kant)
Bien sur à ne pas confondre avec la « raison d’Etat » qui, depuis le XVIe siècle, dit que « la politique a des intérêts propres qui justifient l’usage de moyens que la morale réprouve ».
D’où la différence, à mon sens entre intellectuel et philosophe (et encore je ne parle pas de Ricoeur, qui pense -et donc qui est, hihihihi- totalement à l’opposé de micronéron, soit disant son disciple!)
Et donc, le fait qui en découle est que j’admire FX Bellamy, mais ne crois aps qu’il soit un bon président, n’ayant pas, semble t-il, cette capacité de pragmatisme, nécessaire pour faire face aux problème économiques, techniques, humains, entre autres.
Il ne faut pas croire que le philosophe est déconnecté du réel, Marc-Aurèle en fut la preuve.
FX Bellamy est bien gentil, trop gentil même …
L Wauquiez, E Ciotti, et quelques autres, sont de droite, tandis que la plupart des autres LR sont centriste ou compatible goche macron.
Et certains politiciens se souviennent de la vrai droite uniquement qu’aux election presidentielles, comme V Pecresse et X Bertrand, qui oublieront l’instant d’apres, que la vrai droite existe, si elu.