Et si Eric Zemmour avait déjà gagné …

Ce qui se passe, ces jours-ci, dans le paysage politique français s’apparente à un séisme idéologique !

Jamais les lignes de fractures entre les partis politiques n’ont autant bougé que ces dernières semaines.

Personne ne sait si la potentielle candidature d’Eric Zemmour ira jusqu’au bout mais on peut vraiment se demander si le polémiste n’a pas d’ores et déjà remporté une grande victoire.

La plus belle victoire, celles des idées !

Ce qui est certain, c’est qu’il a déjà réussi à imposer ses thèmes, des thèmes souvent tabous jamais traités sérieusement durant les campagnes présidentielles.

Cela commence par le vocabulaire !

Après une omerta de plus de 40 ans, le mot immigration est sur toutes les lèvres. Certains n’hésitent plus à le rapprocher des mots insécurité et délinquance. Eric Zemmour a tué le « sentiment d’insécurité » inventé par Lionel Jospin et ânonné par la gauche depuis 20 ans, et a convaincu de la réalité de l’insécurité.

Un autre terme tabou de la gauche vient de tomber : le vocable de « civilisation » !

Beaucoup commence à croire que notre civilisation est en danger. D’ici quelques semaines, je vous parie qu’on parlera, comme Zemmour,  de « guerre de civilisation » !

Plus à droite que moi, tu meurs !

Pour l’instant, le Rassemblement national se tait, quelque peu sidéré, presque tétanisé par la Zemmourmania qui monte. Il hésite à critiquer Eric Zemmour qui pourrait bien récupérer les fruits de la dédiabolisation hasardeuse que lui a imposée sa présidente.

Chez les Républicains, c’est la panique ! Valérie Pécresse et Xavier Bertrand qui avaient fui leur parti pour dénoncer la droitisation de la ligne Wauquiez, jettent en douce leurs oripeaux du centre gauche pour tenter de se refaire une virginité de droite !

Et que dire, de cet éminent représentant de la technocratie européenne, Michel Barnier, qui vient de semer la consternation dans les couloir de Bruxelles en s’attaquant aux fondements mêmes de l’Union européenne ?

Ecoutons-le :

Il faut retrouver notre souveraineté juridique sur la question des migrations. Il faut cesser d’être menacés en permanence d’un arrêt ou d’une condamnation de la Cour de justice européenne ou de la Convention des droits de l’homme, ou d’une interprétation de notre propre institution judiciaire.

Quelle est la crédibilité à accorder à un tel homme qui piétine ce qu’il a construit pendant des dizaines d’années contre la souveraineté de la France ?

Ces trois personnalités politiques compulsent fiévreusement les archives du RPR pour se rappeler ce qu’ils disaient quand ils étaient de droite.

Et épouvantés, ils y retrouvent les conclusions des Etats généraux RPR-UDF sur l’immigration tenus en 1990:

Quand on sait que des gens comme Alain Juppé et François Bayrou dirigeaient à l’époque le RPR et l’UDF, on mesure la profondeur de la trahison idéologique de ces deux hommes et de la majorité des dirigeants de la droite.

Et en plus, ils découvrent aujourd’hui, ahuris, que le peuple de droite, lui, n’a pas changé de position ! Caramba ! Encore raté !

Et maintenant ?

Eric Zemmour est en train de donner le coup de grâce au vieux parti gaulliste qui se mourrait lentement depuis sa fusion avec le centre-droit de l’UDF, réalisée à l’initiative de Jacques Chirac et surtout d’Alain Juppé.

Je m’attends, corrélativement, à une baisse probable des scores de Valérie Pécresse et de Xavier Bertrand. Beaucoup de jeunes des Républicains appellent à la participation d’Eric Zemmour à la primaire de la droite ! Eux on déjà choisi leur candidat pour 2022 !

Je n’imagine pas Christian Jacob ouvrir la primaire au polémiste honni par les cadres des Républicains. On s’achemine donc vers une impasse de ce côté-là.

Sur le versant du Rassemblement national, tout va dépendre des futurs sondages. Une fois la candidature d’Eric Zemmour officiellement lancée, on va forcément voir le score de ce dernier bondir. S’il se rapproche de celui de Marine Le Pen, on pourrait assister à un effet de bascule, les transfuges de l’UMP vers l’ancien Front National se portant – vote utile oblige – sur un candidat plus crédible pour emporter le second tour face à Macron.

On peut alors tout imaginer et penser que les derniers militants de droite encore encartés aux Républicains pourraient penser qu’ils ont enfin trouver le rassembleur des droites et rejoindre Eric Zemmour.

On a bien le droit de rêver …

Oui, je sais, tout ça est « capilli-tracté * » ! Mais cela fait tellement de bien de rêver à briser cette fatalité, cette malédiction qui étouffent le peuple de droite depuis la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012.

Très honnêtement, je ne parviens pas à imaginer Eric Zemmour à l’Elysée. Trop entier, trop clivant, trop « cash » !

Des forces considérables vont se dresser contre lui : les médias en tout premier, l’Etat profond, l’Europe, et leur bras armé, la Justice. S’il parvenait à triompher de ces forces viscéralement hostiles, il les trouverait en travers de sa route pendant tout le quinquennat !

J’ai fait un autre rêve …

Je rêve d’un ticket Marion Maréchal – Eric Zemmour ! La première à l’Elysée, le second au ministère de l’intérieur !

La première pourrait vraiment rassembler toutes les droites, en tout cas, tout le peuple de droite. Le Rassemblement national soutiendrait tout naturellement cette ancienne de ses rangs, aujourd’hui devenue plus crédible que sa tante !

Moins clivante que le polémiste, mais tout aussi déterminée à défendre l’identité nationale, elle pourrait offrir une solution plus acceptable à un plus grand nombre de Français.

Eric Zemmour, à la tête d’un grand ministère régalien serait chargé de restaurer la sécurité, de contrôler l’immigration et de défendre l’identité nationale. Le peuple de droite serait, cette fois-ci, certain qu’il ne serait pas trahi par des promesse de campagne trompeuses.

Je compte sur vous pour compléter le gouvernement …

Voici quelques idées en vrac :

J’ai pensé à Philippe de Villiers ou à Robert Ménard pour Matignon, Julien Aubert à la Justice, Michel Onfray à la culture, Jean-Paul Brighelli à l’Education nationale, Laurent Wauquiez à la décentralisation.

Bien évidemment, le poste de porte-parole ne pourra échapper à notre Nadine Morano nationale !

Si ça ne fonctionne en 2022, ça pourrait le faire en 2027 … Non ?

* Capilli-tracté : tiré par les cheveux

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