Je partage aujourd’hui un article de David Engels paru dans Valeurs actuelles dont la conclusion est la suivante :
l’Union européenne est le pire ennemi de l’Occident.
Et je ne suis pas loin de partager cette conviction !
Le peuple de France est victime d’une double trahison : celle des élites françaises qui méprisent la France et jouent contre elle, et celle des instances européennes.
Les premières nous bassinent avec les Valeurs de la République qu’elles ont d’ailleurs en grande partie reniées tandis que les autres se réfugient derrière les Valeurs de l’Europe.
Mais quelles sont ces valeurs de l’Europe qu’on brandit ?
– Les peuples des nations de l’Europe ont-ils un jour voté pour l’immigration sans limite ?
– Ont-ils validé les réformes sociétales portées par l’Europe soumise au lobby LGBT ?
– Approuvent-ils la toute puissance des deux cours de justice européennes (CEDH et CJUE), plus ou moins noyautées par les ONG progressistes de George Soros, et qui imposent leur jurisprudence sociétale aux peuples européens ?
Non, en réalité, progressivement, insidieusement, l’Union européenne a dérivé et est aujourd’hui très éloignée des principes fondateurs de l’Europe, du moins celles qu’avaient comprises les peuples.
Le combat courageux de la Pologne pour garder une partie de sa souveraineté illustre parfaitement cette fracture entre les peuples et les élites européennes. C’est le sujet de l’article de David Engels :
L’affirmation par la Pologne de la primauté de son droit national sur le droit européen provoqué une réaction menaçante de Bruxelles. Le conflit n’oppose pas des « populistes » aux tenants de « l’État de droit », mais révèle un différend profond sur les valeurs européennes entre les libéraux de gauche de Berlin, Paris et Bruxelles, et les conservateurs de Varsovie, Budapest ou Londres.
Après plusieurs reports, la Cour constitutionnelle polonaise a statué, le 7 octobre 2021, que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) ne devait pas bénéficier d’une préséance de principe sur cette première dans les cas où elle dépasserait ses compétences (« ultra vires ») ou interférerait avec la Constitution polonaise. Cette décision capitale n’est que la dernière étape
d’une lutte complexe entre le gouvernement polonais conservateur et les institutions européennes libéral-gauchistes, qui bénéficient du soutien inconditionnel de Berlin et de Paris.
Depuis 2015, la Pologne est en désaccord avec ses voisins occidentaux après avoir refusé d’accueillir des dizaines de milliers de migrants musulmans invités dans l’Union par Angela Merkel. Outre la question des migrations, le durcissement des lois sur l’avortement et la signature de la Charte de la famille, prétendument homophobe, par un certain nombre de municipalités polonaises sont d’autres points de discorde importants. Mais la zone de conflit la plus problématique est la prétendue réforme judiciaire. Vers la fin de son mandat, le gouvernement de gauche libérale de Donald Tusk avait désigné à l’avance les successeurs des juges constitutionnels qui devaient prendre leur retraite durant la prochaine législature. Une série de scandales a fait tomber Tusk, et en 2015, le peuple a élu le gouvernement actuel, conservateur, qui a revendiqué le droit de procéder lui-même à ces nominations. Cela a conduit à un dédoublement temporaire de certaines fonctions judiciaires, à de fortes dissensions internes au sein du système judiciaire, à des tentatives répétées du gouvernement de rectifier la situation par le biais d’une série de lois, et à une forte condamnation de la Pologne par l’Union et Berlin.
D’un point de vue purement formel, la réforme judiciaire a simplement tenté de renforcer le droit du Parlement polonais d’avoir son mot à dire dans la composition de la haute magistrature et de limiter l’influence politique des juges comme c’est d’ailleurs le cas depuis longtemps dans de nombreux autres pays occidentaux, notamment en Allemagne. Cela a affaibli certaines cliques influentes remontant souvent à l’époque communiste, de sorte que la réforme juridique a été violemment combattue par l’opposition actuelle sous la houlette de l’ancien Premier ministre polonais et président du Conseil européen, Donald Tusk, qui jouit d’une influence considérable à Bruxelles et à Berlin et qui est revenu sur la scène politique polonaise avec l’espoir d’un nouveau mandat.
Mais le différend porte surtout sur les valeurs : lorsque la Pologne a rejoint l’Union, elle était convaincue que ce projet reposait sur le respect partagé d’institutions sociales fondamentales telles que la famille classique, la propriété privée, l’identité nationale ou la civilisation occidentale.
Mais les élites européennes se sont de plus en plus tournées vers des idées de gauche radicale telles que le multiculturalisme, la théorie du « genre », l’idéologie LGBTQ, le mondialisme, la culture de la dette et le masochisme occidental.
Profitant de l’ouverture dynamique du système juridique européen, connue sous le nom de « méthode Monnet », la CJUE a de plus en plus instrumentalisé de vagues notions telles que« diversité »,« tolérance »,« protection des minorités », « Etat de droit » ou « égalité » afin d’imposer indirectement et sans aucune possibilité de recours un nouveau cadre juridique à tous les États membres sans distinction. Les inévitables conflits idéologiques entre le libéralisme de gauche à Bruxelles, Berlin et Paris et le conservatisme à Varsovie, Budapest ou Londres sont ainsi déguisés en bataille juridique entre un prétendu « État de droit » et un prétendu « populisme national ».
Après que l’Union a décidé, à la surprise générale, il y a quelques semaines, en raison des prétendues attaques de la Pologne contre les « valeurs européennes », de retenir les fonds Covid promis au pays et d’étrangler ainsi ouvertement Varsovie, il est devenu clair que les élites européennes ne visent rien de moins qu’un « changement de régime » destiné à détruire l’un des derniers bastions du conservatisme en Europe. Le refus de la Cour constitutionnelle polonaise de reconnaître la primauté du droit constitutionnel européen sur le droit constitutionnel polonais était aussi courageux qu’il était sans alternative : céder aurait signifié l’abandon total de tout ce que le gouvernement polonais actuel a construit et aurait ouvert la voie à un nouveau gouvernement Tusk soumis à Bruxelles et Berlin, et donc à une série interminable de procès politiques contre tous les hauts représentants de la majorité actuelle.
Cette décision sera-t-elle un pas de plus vers le Polexit ? La plupart des Polonais, y compris le gouvernement, souhaitent une coopération commune pacifique et toujours plus étroite avec leurs voisins et se sentent de véritables patriotes occidentaux. Mais les choses ont probablement atteint un point où l’Union doit être considérée comme le pire ennemi de l’Occident.
David Engels, historien et essayiste, pour Valeurs actuelles.
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Une réponse à “Le combat de l’Europe contre l’Union européenne”
Je cite:
« Mais les choses ont probablement atteint un point où l’Union doit être considérée comme le pire ennemi de l’Occident. »
C’est tout a fait exact, avec une derive volontairement dictatoriale, nazifiante, il faut en sortir au plus tot, car ce sont les peuples qui paient et doivent subir leurs pourritures morale et la descente a la fosse morale.