Chère Rama Yade, recevez ma micro-compassion …

Publié par le 21 Nov, 2021 dans Blog | 3 commentaires

Chère Rama Yade, recevez ma micro-compassion …

J’ai appris récemment la terrible nouvelle !

Madame Rama Yade aurait été victime d’une micro-agression en passant au pied d’une statue de Colbert !

Cette ancienne secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy aurait été prise soudain d’une angoisse en se souvenant que le ministre de Louis XIV avait été l’auteur du « Code Noir » qui régissait les rapports entre les esclaves noirs et leurs « maîtres » aux Etats-Unis.

Décidément, l’insécurité est devenu un fléau national ! Mais que fait la police ?

Je me suis senti toute de suite micro-solidaire de cette Rama Yade micro-agressée et je lui adresse donc la micro-assurance de ma micro-compassion.

Trève d’ironie ! De qui se moque t-on ? Que cet enfant de la République arrête de cracher dans la soupe ! Elle qui, malgré son handicap supposé de « racisée », a réussi à prendre l’ascenseur social malgré le privilège blanc dont elle était privée !

Arnaud Florac, sur Boulevard Voltaire, semble partager ma façon de voir :

Flambée de violence :
Rama Yade agressée par une statue de Colbert

Vous vous souvenez, quand était dans le gouvernement Sarkozy ? C’était l’une des icônes de la diversité sur papier glacé, avec Rachida Dati (garde des Sceaux) notamment. Une France Benetton, mais en tailleur strict. Rencontre de la deuxième génération de l’immigration et de la bourgeoisie libérale.

Le temps a passé. Chacune de ces icônes a suivi son propre chemin. Rachida Dati, autrefois mère célibataire ambitieuse, est devenue maire du VIIème arrondissement de Paris. Elle pourfend le libertarisme d’Anne Hidalgo. Son entrée au Jockey club n’est plus qu’une question de féminisation. Rama Yade, elle, a tourné à gauche à la croisée des chemins.

Dans un récent entretien accordé à L’Express, elle se prononce en faveur de ce que l’on appelle le mouvement , dans lequel elle voit un noble combat. Expatriée aux États-Unis, elle considère que « passer devant la statue de Colbert, à Paris, est une micro-agression ». « Surprenant », commente l’hebdomadaire. L’est-ce vraiment ?

Une carrière est faite d’une ambition démesurée, éventuellement appuyée sur quelques considérations philosophiques. Si l’on veut durer, il faut savoir se parjurer. Michel Barnier, jadis européiste forcené, souhaite un moratoire sur la politique d’immigration, à rebours de ce qu’il a toujours défendu. Xavier Bertrand, autrefois centriste du juste milieu (on n’ose pas écrire « du ventre mou »), est devenu un patriote sourcilleux, qui redoute la guerre civile. Et Rama Yade, donc, qui fut une républicaine et une modérée, est devenue une militante au goût du jour.

Signalons à Madame Yade que de nombreux Français rêveraient de se faire micro-agresser par des statues, au lieu de finir tout bêtement poignardés, volés, violés, squattés, insultés, empêchés de vivre.

Précisons également que Colbert, à qui elle reproche probablement son Code Noir, fut à l’origine, avec ce texte d’une harmonisation des pratiques des possesseurs d’esclaves, et donc d’une relative amélioration de la condition de ceux-ci, ce qui n’enlève rien à l’ignominie de l’ mais permet de remettre les choses en perspective. Enfin, suggérons-lui, si elle tient à participer au débat national, de revenir chez nous … ou, si son projet est plus audacieux encore, de porter ce message au Sénégal où elle est née, et qui me semble un peu moins en pointe sur la question de ces combats « nobles ».

Tout jugement moral mis à part, c’est un positionnement habile pour Rama Yade, qui espère ainsi, on le pressent ou, tout du moins, on en fait l’hypothèse, revenir sur la scène politique. Bon courage à elle. Assa Traoré occupe déjà le créneau. Et elle ne lâchera pas comme ça la poule aux oeufs d’or.

Arnaud Florac, sur Boulevard Voltaire.

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3 Réponses à “Chère Rama Yade, recevez ma micro-compassion …”

  1. Oh moi, ce sera une yocto compassion, hihihihi….
    PS : Micro= 01 puissance moins 6, Yoco = 10 puissance moins 24

  2. De mortuis nihil nisi bonum . Si elle n’est pas morte physiquement, il y a belle lurette qu’elle l’est politiquement. Quelle idée d’exhumer se cadavre politique ! Je m’en tiendrai donc à l’adage latin, on ne dit pas de mal des morts.

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