Les six boulets aux pieds de Valérie Pécresse

Publié par le 5 Déc, 2021 dans Blog | 4 commentaires

Les six boulets aux pieds de Valérie Pécresse

Même si j’ai quitté il y a plusieurs mois les Républicains, je dois reconnaitre que l’organisation et la très bonne tenue de leur primaire ont été en tout point remarquables.

Malheureusement, après la victoire de Valérie Pécresse, il n’aura fallu que quelques heures pour que les divisions qui minent ce parti depuis des décennies, resurgissent.

Quel est l’objectif principal d’une primaire ? C’est, parait-il, le moyen de débattre pour sélectionner un candidat qui devra ensuite rassembler tout son camp.

Mais Valérie Pécresse a fait savoir, notamment sur TF1, qu’elle ne changerait pas sa ligne pour se rapprocher de celle d’Eric Ciotti. Une dangereuse déclaration qui pourrait lui faire perdre le soutien d’une partie des 40 % d’électeurs qui ont choisi Éric Ciotti.

Ce dernier n’a pas manqué de recadrer la candidate victorieuse :

Le message qui a été lancé hier n’était pas un bon message. Aujourd’hui, nous devons fonder un programme d’unité, de rassemblement et le message d’hier soir a surpris, a étonné, beaucoup des personnes qui me soutiennent. J’entends que, dans le projet LR, mes idées soient représentées avec force.

Eric Zemmour s’est engouffré dans la brèche en appelant les électeurs LR d’Eric Ciotti à venir le rejoindre lors de son premier meeting à Villepinte. Il leur a adressé une lettre disponible ici.

Le chemin qui pourrait conduire Valérie Pécresse jusqu’à l’Elysée s’annonce donc difficile et semé d’embûches.

Dans cet article de Boulevard Voltaire, Marc Baudriller dénombre 6 boulets attachés aux pieds de la candidate :

1 – Sa légitimité

Certes, Valérie Pécresse l’emporte nettement, mais Éric Ciotti, parti avec 5 % des intentions de vote, obtient 40 % des voix au terme d’une campagne très dynamique, poussée par des idées nettement à droite. Arrivé en tête du premier tour, le député des Alpes-Maritimes a encore gagné, au second tour, 15 % des voix qui s’étaient portées vers les candidats Barnier, Juvin et Bertrand. Pécresse n’a pas écrasé le match et finit loin des 75 % qu’elle aurait mathématiquement pu espérer.

2 – Sa personnalité

Cette Versaillaise qui fait tout pour cacher son lieu de résidence – trop conservateur et bourgeois, sans doute –, réservée, empruntée en public, conserve auprès d’une partie du public de la droite une image de démagogue prête à suivre tous les vents porteurs. La mouvance de la Manif pour tous n’a pas oublié ses reculades.

3 – Son image parisienne

Car Paris n’a jamais représenté une étiquette enviable. Le reste de la France se méfie avec raison de la déconnection des Parisiens par rapport aux idées et aux réalités vécues ailleurs. Dans son discours à l’issue du scrutin, la « boboïtude » perce sous le costume patriote enfilé depuis peu : « Notre grand défi, ça va être de refaire nation », lance Pécresse. Imagine-t-on, pour rester dans le mémorial de la droite, le général de Gaulle impatient de « refaire nation » ? Le Président Pompidou, auteur de la célèbre Anthologie de la poésie française, aurait-il enfilé cet effroyable déguisement verbal ? Chirac lui-même ?

4 – Les sondages

Dans toutes les études d’opinion parues jusqu’ici, Valérie Pécresse n’était pas le meilleur cheval pour porter les couleurs de la droite durant la présidentielle. Selon le dernier sondage Harris Interactive-Challenges du 30 novembre dernier, Bertrand aurait obtenu 14 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, contre 11 % pour Valérie Pécresse. Un handicap à remonter.

5 – Une stratégie de second tour claire comme une nuit dans un tunnel

Ciotti avait clairement exprimé qu’il choisirait Zemmour contre Macron au second tour, Pécresse n’a rien dit de tel. Or, les questions ne manqueront pas sur ce thème et les électeurs LR patriotes ne comprendront pas que ce choix ne soit pas net. Pécresse godillera sans doute longtemps pour éviter de répondre en expliquant qu’elle sera au second tour, mais cette inconnue risque de peser sur la campagne LR.

6 – le passé de LR qui a déçu

Déçu au point de ne représenter, aujourd’hui, que la quatrième force politique en présence, toujours selon Louis Harris-Challenges, derrière Macron (25 %), Le Pen (20 %) et Zemmour (13 %). Il faudra montrer sans le dire que LR s’est trompé d’analyse et de discours hier, notamment sur l’immigration, tout en attaquant ceux qui avaient raison comme Le Pen et Zemmour, pour convaincre que la droite fera mieux demain ce qu’elle a raté quand elle était au pouvoir.

Bon courage, Valérie !

Marc Baudriller pour Boulevard Voltaire.

Valérie Pécresse a eu la chance qu’il y ait au si peu de temps entre le premier et le second tour de la primaire.

En effet, les internautes déçus par les Républicains ont fouillé dans le passé de Valérie Pécresse et ont remonté des déclarations et des actes qui laissent planer un sérieux doute sur le réalité de la droitisation récente de la candidate.

Je n’en prends qu’un seul exemple :

En janvier 2010, en plein débat sur l’identité nationale, Christiane Taubira et Rhokaya Diallo lancent un « Appel pour une République multiculturelle et post raciale ».

Parmi les signataires, on trouve Rama Yade et Valérie Pécresse !

On ne peut pas se revendiquer de la vraie droite quand on accepte de mettre son nom à côté de pasionarias aussi progressistes et racialistes que Christiane Taubira et Rhokaya Diallo !

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4 Réponses à “Les six boulets aux pieds de Valérie Pécresse”

  1. Dame Pecresse c’est Macron avec des talons rien de plus !

  2. Zemmour se disait de gauche dans sa jeunesse. Tout le monde a des cadavres dans son placard, même Méluche qui fut ministre de Jospin et je suis sûr qu’en grattant un peu, je trouverai des paroles qui sont en contradiction avec sa pensée d’aujourd’hui.

  3. Lorsque j’ai entendu Valérie Pécresse, après sa victoire à la primaire LR, dire que son seul ennemi, maintenant, serait Macron, je n’ai pas pu m’empêcher de rigoler..

    En effet, on ne trouvera jamais plus Macron-compatible et centriste que cette grand bourgeoise, qui est déjà prête à retourner la veste de son ensemble Chanel (?) pour ne pas déplaire aux diktats moraux de la Gauche culturelle.

  4. Je ne voterai pas pour elle sauf au second tour contre quelqu’un situé sur sa gauche.
    Par contre, je pense que c’est la candidate qui peut permettre de faire battre « manu » des le premier tour car elle peut lui prendre une belle part d’électeurs bobo et bourgeois, notamment dans l’électorat feminin.
    Si elle est au second tour, Ce sera contre une union de la gauche ou contre Z ou MLP.
    Je préfère la ligne Ciotti, mais je suis sur qu’il aurait permis la réélection de « manu ».

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