Il est fascinant de voir aujourd’hui la gauche accuser l’extrême droite de soutenir le dictateur Vladimir Poutine !
Mais Vladimir Poutine qui a fait ses premières armes au KGB, n’est-il pas la pure créature de l’URSS communiste ?
Un régime communiste qui a une bonne centaine de millions de morts sur la conscience et qui a été soutenu au delà du raisonnable et du respectable par cette gauche.
La gauche a la mémoire courte et la vision très basse !
Gabrielle Cluzel lui rafraîchit la mémoire dans un excellent article paru sur Boulevard Voltaire :
Si l’on avait rendu justice aux millions de morts du communisme, l’hubris russe n’en serait peut-être pas là
« L’extrême droite française embarrassée sur le front de l’Est », titrait Mediapart, le 24 février. « Guerre en Ukraine : La longue indulgence de l’extrême droite française envers la Russie », renchérissait Libération, deux jours plus tard. Le fil rouge de la petite rengaine est là : il faut pointer du doigt « l’extrême droite » qui a soutenu Poutine. De là à dire qu’elle est responsable de toute cette crise, il n’y a qu’un pas.
Ben mon sagouin, comme disait San-Antonio, il ne faut pas manquer de culot.
Car si responsabilité – profonde – il y a, elle incombe tout à l’inverse à la gauche.
Cette gauche médiatique, politique, intellectuelle, artistique qui, du temps de l’Union soviétique, a rivalisé de complaisance et d’aveuglement, conspuant tous ceux qui osaient contrevenir à la doxa officielle, les accusant même de ce qui ne s’appelait pas encore une « fake news ».
Le journaliste britannique Gareth Jones, qui découvrit l’horrible famine ukrainienne provoquée par les mesures confiscatoires de Staline, fut accusé d’affabulation par le très complaisant correspondant du New York Times à Moscou. En France, la gauche niait en bloc. Édouard Herriot traversa l’Ukraine comme un village Potemkine dans lequel il ne vit que « prospérité » (sic). L’Humanité dénonçait dans le même temps d’« ignobles attaques conjuguées contre l’État ouvrier ».
Évoquant le massacre de Katyń, dont il ne fallait pas dire par qui il avait été perpétré, l’historien et journaliste polonais Adam Michnik parle (Le Monde, 2009) de « cadavre dans le placard de la gauche française si longtemps indulgente à l’égard de Staline ». « Le mur de Berlin est tombé, mais pas le mur qui, dans l’esprit des Occidentaux, interdit de reconnaître la réalité de l’Union soviétique », rajoute sa compatriote Maria Nowak, dans son livre Pour notre liberté et la vôtre. Comment la Pologne a été abandonnée par ses alliés (Librinova, 2019).
Lorsque André Gide, publia un Retour de l’U.R.S.S. (NRF, 1936) passablement critique, il se fit injurier, notamment par Louis Aragon, et traiter de « traître » et de « complice des fascistes ». Les séjours en Union soviétique étaient devenus une tradition pour les intellectuels de la gauche française. Et c’est dans un entretien accordé à Libération lors du retour de son premier voyage en 1954 que Jean-Paul Sartre écrivit (sans rire) :
La liberté de critique est pleine et entière en URSS.
Ces intellectuels sont-ils aujourd’hui honnis comme ceux qui ont eu les yeux de Chimène pour l’Allemagne nazie ? Non, bien sûr. Mieux : comme l’écrit Vincent Coussedière, dans Éloge de l’assimilation. Critique de l’idéologie migratoire (Le Rocher, 2021), toute la doxa de la gauche française aujourd’hui n’est que « notes en bas de page » de Sartre. Impossible, dans ces conditions, de frapper trop fort sur la tête de la Russie, après la chute du mur, et exiger d’elle qu’elle regarde son Histoire en face comme on l’a fait avec l’Allemagne. On a accepté un narratif consensuel, qui est celui de Poutine aujourd’hui : l’URSS nous a libérés du nazisme, point.
Ce qui n’est pas faux, mais ne suffit pas à gommer les millions de morts du communisme.
Faute de voir leurs souffrances réellement reconnues, impossible pour les pays de l’Est de panser leurs plaies, et pour nous de comprendre cette ruée vers l’OTAN : ils n’ont de cesse de s’éloigner de cette Russie à laquelle ils sont pourtant culturellement liés mais par laquelle ils ont tant souffert. Dans un entretien accordé au FigaroVox, en 2017, Michel Eltchaninoff, auteur de Dans la tête de Vladimir Poutine (Acte Sud, 2015), explique que celui-ci a à cœur de réconcilier la Russie autour d’un roman national commun qui occulte les crimes de Staline :
Pour le cinquantenaire de la victoire sur le nazisme le 9 mai 2015, Poutine a demandé aux Russes de sortir dans la rue avec le portrait d’un de leurs aïeuls tués pendant la guerre. Il veut réconcilier la Russie autour de la victoire contre le nazisme, tout en effaçant les dissensus liés à la révolution de 1917 et au stalinisme. […] La mémoire du goulag, du coup, se heurte à l’hostilité des autorités, comme le camp Perm-36, dernier camp stalinien conservé, régulièrement menacé de fermeture.
Son obsession est l’unité nationale. On peut le comprendre, nous autres savons à quel point la repentance à tout va affaiblit un pays. Surtout lorsqu’elle injustifiée… Ce qui n’est pas le cas pour l’ex-URSS.
« Il n’y a jamais eu de procès du communisme. L’ancien dissident Vladimir Boukovski avait proposé dans les années 1990 à Eltsine de faire un grand procès du communisme. Ce dernier a refusé. Du coup, Poutine aujourd’hui surfe sur la nostalgie de l’URSS. La Russie est malade du refus poutinien de regarder son passé en face. » L’Occident n’a pas moufté. Car demander à la Russie de battre sa coulpe aurait forcé la gauche à battre aussi la sienne. Les film Katyn, La Révolution silencieuse ou encore L’Ombre de Staline, bien que de grande qualité, sont peu connus du grand public.
En forçant l’Allemagne à se dénazifier et à courber la tête, on l’a forcée, fragilisée, à mettre sous le boisseau son hubris conquérant. La Russie n’a jamais été désoviétisée, et en cherchant à rassembler les pièces d’un Empire russe, Vladimir Poutine chausse les bottes de Staline, dont le buste – tiens donc ! – a rejoint, en 2017, à Moscou, celui des autres présidents de l’ère soviétique. Une initiative financée par le gouvernement.
C’est bien la gauche, et non la droite, qui devrait faire son autocritique. Samokritika. C’était le nom qu’on donnait à cette pratique, en Union soviétique.
Gabrielle Cluzel pour Boulevard Voltaire.
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4 Réponses à “La gauche a la mémoire courte”
Le fond est celui-ci:
Doctrine Brzezenski des USA: éviter à tout prix une alliance économique Europe-Russie et une Russie forte économiquement qui pourrait contester une hégémonie de moins en moins légitime (les USA ne cessent de faire des guerres et des agressions économiques illégales depuis 20 ans, comme les 6,4 milliards d’amende infligés unilatéralement à la BNP française).
Les USA ont entouré la Russie, ont fomenté des troubles en Urkaine (2004 révolutions de couleur, 2014 Maïden) lui ont dénié le droit international (aucune réaction, sur les bombardements de Zelensky sur l’est et pas de reconnaissance d’un referendum démocratique en Crimée).
Biden était fermement décidé à infliger à la Russie de nouvelles sanctions quoi que fasse Poutine.
Perdu pour perdu, ce que fait Poutine est rationnel: si le droit « international » est mort et que ses intérêts sont gravement menacés il ne reste que la force pour se faire respecter.
Il veut soigner l’abcès Ukranien de sa « maladie » américaine, protéger les populations russes du pays, pacifier le pays, envoyer un signal aux autres et aux Américains et se rapprocher des BRICS (chine, inde, brésil etc) pour se protéger mutuellement des USA.
Il ne voulait VRAIMENT PAS. La Chine est un dangereux « allié », il aurait préféré être une puissance normale dans le monde occidental et commercer pacifiquement avec l’Europe. Il a tout tenté dans ce sens pendant des années.
De très nombreux observateurs et « anciens » qui ont connu la Russie de la guerre froide et son évolution font la même analyse.
Guerre ou pas guerre ?
Tout dépend des USA qui sont aussi décadents socio-économiquement (FED, woke, dette etc).
Il faut se méfier d’un puissant roi de la jungle qui voit ses forces décliner.
Ni la Russie, ni la Chine ne sont foncièrement agressifs ou expansionnistes, leur pays sont déjà immenses et fragiles et ce qu’ils font en Ukraine ou Taïwan c’est protéger leurs intérêts dans leur sphère d’influence proche, ce que font aussi les état-unis.
Sauf que les médias atlantistes qualifient « d’humanitaire » de pure agressions (Libye, Syrie) et de « méchant nazisme » une protection de la sphère d’influence. Diaboliser votre ennemi est une tactique de base.
Maintenant le Chine réarme à toute vitesse, mais il ne faut pas confondre causes et conséquences:
D’ABORD il y a eu les insultes, les menaces et une diabolisation de la Chine de la part des américains, APRÈS celle-ci a commencé à réarmer.
Poutine qui n’est absolument pas un dictateur conquérant a dit justement deux choses: « celui qui ne regrette pas l’URSS n’a pas de cœur, celui qui souhaite sa restauration n’a pas de tête ».
Qu’on le veuille ou non, c’est une partie de l’histoire russe et tout le monde est forcé de reconnaitre que comme Napoléon qui a objectivement été un désastre économique et humain pour la France, « ça avait quand même de la grandeur, dans la folie » (et je suis un anticommuniste primaire).
Économiquement, la Russie est bien plus libérale que la France et ce pays qui n’avait plus rien à cause des rouges est remonté aussi vite que la France qui avait tout est descendue à cause des socialistes.
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La deuxième chose était que « ce monde unipolaire » avec une puissance hégémonique qui ne respectait plus le droit était incroyablement dangereux avec des pays entiers laissés au bon vouloir des intérêts, lubies, folie de la puissance dominante.
Il a tenté pendant 20 ans de croire au monde de droit et de libre-marché qu’était l’occident, mais plus la Russie remontait, plus la doctrine Brzezenski frappait lourdement sont pays (le PIB de la Russie fait une ascension remarquable, jusqu’en 2014, date des premières sanctions)
Il a compris que JAMAIS il ne serait considérée comme un pays normal avec des droits reconnus et dans un monde sans droit, il ne reste plus que la force pour les faire respecter.
En France, la goche a toujours menti, et mentira toujours, c’est dans son adn.
Ukraine : le bataillon nazi Azov ne dérange pas les « antifascistes »
https://ripostelaique.com/ukraine-le-bataillon-nazi-azov-ne-derange-pas-les-antifascistes.html
Pourquoi la situation d’un peuple nous touche plus que celle d’un autre? Il y a aujourd’hui des coins de la planète où des civils souffrent, quelle que soit leur couleur ou leur religion, où des enfants meurent de faim, où des filles sont martyrisées. Il y a même tout près de chez nous des personnes âgées qui meurent dans l’indifférence générale.