Je relaye très régulièrement les écrits de Français, musulmans et bien intégrés. Ce sont souvent les plus zélés défenseurs de la République, de ses lois, et parfois même de ses coutumes.
Et ils portent une crédibilité sans pareil !
C’est le cas de Jeannette Bougrab qu’on sent tellement attachée à la culture française, à sa défense et mobilisée pour la lutte contre tout communautarisme.
Cette semaine, dans Valeurs actuelles, elle s’en prend à Edwy Plenel, un homme finalement beaucoup moins bien intégré qu’elle dans la société française !
Le refus de voir la réalité et l’obstination du patron de Mediapart à suspecter à tout bout de champ révèle une complicité idéologique tout aussi importante à combattre que les islamistes, alerte Jeannette Bougrab.
Si nous avons gagné à Raqqa, comme l’a affirmé le président de la République, nous n’avons pas gagné la guerre. Et il en ira ainsi tant que l’islam radical, dont l’objectif, ne l’oublions jamais, est la destruction de nos valeurs, trouvera de bonnes âmes complices pour le légitimer. Chaque jour le montre : la victoire n’est pas pour demain, tant l’indulgence, pour ne pas dire plus, est grande vis-à-vis du radicalisme islamiste.
Les propos de la journaliste de Mediapart Jade Lindgaard, sur France 5, appelée en renfort pour défendre Edwy Plenel mis en cause pour sa complaisance avec Tariq Ramadan, en sont l’une des multiples illustrations. Alors que les familles se recueillaient pour commémorer les 130 personnes qui ont perdu la vie lors des attentats du Bataclan, des terrasses de café et du Stade de France, voici ce qu’elle affirmait, avec la certitude des gens idiots, pour reprendre la formule du mathématicien Bertrand Russell :
« L’islamisme, en tant que tel, n’est pas, en soi, une chose grave. L’islamisme est un phénomène qu’il faut comprendre et expliquer. » Et d’ajouter: « il y a par contre un racisme d’État, un système généralisé de racisme dans ce pays, […] une islamophobie systémique dans ce pays, on est parmi les seuls à la dénoncer »·
Vu de l’étranger, de tels propos écoeurent tout autant qu’ils stupéfient, notre pays passant encore pour l’un de ceux où le débat public a su conserver une certaine tenue. Manifestement, cette image est plus forte, hélas, que la réalité …
Pétri par son idéologie anticolonialiste, Edwy Plenel se trouve tout simplement piégé par son refus de voir le réel et son obstination à croire qu’on mène une guerre contre les musulmans dont les chefs de file seraient Manuel Valls et Charlie Hebdo. Comment a-t-il pu fréquenter ce personnage alors que, dès 2003, au cours d’un débat télévisé avec Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, Ramadan refusa de condamner la lapidation en tant que châtiment directement issu de la charia, et proposa … un moratoire pour ne pas se mettre en porte à faux avec les préceptes de ce droit religieux !
Cela n’a pas d’ailleurs empêché le patron de Mediapart de prendre la défense de Ramadan, en 2015, dans un entretien au Monde des religions. À la question d’un journaliste demandant ce que « peuvent apporter les valeurs musulmanes à la société française », voici ce qu’il répondit: « Je n’ai pas la culture religieuse suffisante pour en parler avec précision. Mais il suffit […] de lire l’islamologue Tariq Ramadan, malheureusement diabolisé de façon injuste, sur les questions d’éthique dans l’islam. »
La réalité est pourtant simple et doit être dite et martelée : si elles impliquent la lapidation ou l’excision comme le « frère Tariq » a pu le prétendre, les valeurs de l’islam radical sont définitivement incompatibles avec la République.
Encore faut-il être capable de l’admettre. Manifestement, pour Edwy Plenel, se retrouver face à la réalité est un choc, lui qui s’imagine sans doute volontiers en Zola des temps modernes, son livre Pour les musulmans faisant écho au fameux « Pour les juifs », l’article d’Émile Zola de 1896 dénonçant l’antisémitisme croissant de la société française de la fin du XIX ème siècle. Mais la réalité judiciaire est là, avec le dépôt de plaintes pour viol à l’encontre du petit-fils du fondateur des Frères musulmans, et met un terme temporaire à cette complicité entre les extrémistes et les bien-pensants de la gauche.
Si une leçon peut être tirée de cette misère intellectuelle, c’est qu’il faut se battre sans relâche contre les idéologues dont le déni aboutit à l’excuse, à la falsification et à la complicité. Ce combat-là est tout aussi fondamental que la guerre menée contre les terroristes. Faute de quoi la lutte contre les djihadistes butera sempiternellement sur les soutiens à leur cause.
Jeannette Bougrab pour Valeurs actuelles.
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