Faible avec les forts, et fort avec les faibles !
Cet aphorisme s’applique bien à Emmanuel Macron et aux gouvernements qu’il a nommés durant son premier mandat.
On a jamais vu Macron s’en prendre aux patrons mais on le vit s’attaquer aux petites gens sans vergogne. Il voyait dans les gares des « gens qui ne sont rien », dans les abattoirs « des femmes illettrées », et poussait les chômeurs « à traverser la rue pour trouver du travail ».
On n’oubliera pas non plus les humiliations qu’il a infligées aux gens réticents à la vaccination et au premier rang de ceux-ci, les 15 000 soignants qu’il a licenciés !
On se souviendra des Pieds-Noirs et des Harkis, désignés par Macron, lors d’un voyage en Algérie, comme des coupables de crime contre l’Humanité.
On aimerait que dans son deuxième et dernier mandat – ça soulage d’écrire dernier – il s’en prenne un peu plus aux puissants pour résoudre les vrais problèmes de la France.
Je pense à l’Education nationale et à ses syndicats qui, depuis des décennies, s’opposent à toute réforme conséquente de cette institution.
Oui, si Jupiter s’en prenait au mammouth, ça aurait de la gueule !
C’est le sujet qu’a traité Guillaume Roquette dans le dernier numéro du Figaro Magazine :
Education : la réforme impossible ?
Bien sûr, il ne faut il pas généraliser. Mais que deux professeurs de collège (51 et 57 ans, vingt ans d’ancienneté chacun) aient osé, il y a quelques jours, asperger Jean-Michel Blanquer de crème chantilly pour signifier leur désaccord avec son bilan ministériel montre jusqu’où a pu tomber
l’Éducation nationale française. Avec de tels comportements, on comprend mieux pourquoi le respect se perd dans les classes…
Chaque année, le niveau scolaire dégringole un peu plus dans notre pays, le baccalauréat est dévalorisé, les écoles privées prises d’assaut, mais la forteresse enseignante refuse obstinément de se remettre en question : quelques excités basculent dans la violence tandis que la majorité des professeurs semble se résigner. Quant aux syndicats, tels des disques rayés, ils réclament indéfiniment des moyens supplémentaires et appellent à la grève dès que se profile l’ombre de l’esquisse d’un changement.
Soyons justes, Jean-Michel Blanquer a courageusement affronté cet immobilisme durant cinq ans. Certaines mesures étaient faciles à faire accepter (qui pouvait être contre le dédoublement des classes primaires dans les quartiers difficiles ?), mais d’autres bousculaient les habitudes en place, comme la réforme du lycée ou l’évaluation des élèves. Mais ces changements tardent à produire leurs effets, et ils ne sont de toute façon pas à la hauteur du naufrage qui se déroule sous nos yeux. C’est sans doute la raison pour laquelle le chef de l’Etat promet de nouvelles initiatives pour son second quinquennat : il veut, nous dit-il, donner davantage de liberté pédagogique et d’autonomie aux directeurs et aux professeurs, pour mieux adapter les cursus aux élèves et à leurs spécificités.
En voilà une bonne idée ! C’est précisément ce que s’efforce de faire l’enseignement privé sous contrat depuis un bon demi-siècle. Avec des résultats qui n’ont échappé à personne puisque cette alternative au système public est plébiscitée par les parents qui veulent donner les meilleures chances de réussite à leurs enfants, jusqu’au nouveau ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye, qui a scolarisé les siens à la très sélecte École alsacienne (c’est bien d’être de gauche, mais il ne faut quand même pas exagérer).
Le problème est que les syndicats sont vent debout contre les projets présidentiels. Ils s’opposent systématiquement à toute évaluation personnalisée de la performance des enseignants, ils refusent obstinément la mise en place d’un système de rémunération et d’avancement différencié, ils bloquent toute concurrence en empêchant l’ouverture de classes supplémentaires dans le privé sous contrat, sans même parler de nouveaux établissements.
Tout cela, Emmanuel Macron le sait pertinemment. Alors, de deux choses l’une : ou il a décidé de bousculer vraiment le mammouth en prenant le risque de longues grèves, ou il fait juste des promesses qu’il sait être sans lendemain pour séduire l’électorat de la droite et du centre.
À chacun de se faire son opinion.
Guillaume Roquette dans Le Figaro Magazine.
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Une réponse à “Jupiter osera t-il s’attaquer au mammouth ?”
Le réchauffement climatique suite à la dernière glaciation a eu raison du mammouth, incapable de s’adapter aux changements. Il en sera de même pour notre mammouth national, il finira par crever faute d’avoir su changer.