Voici la suite de l’analyse proposée par Michel Geoffroy et publiée sur le site de Polemia (partie 1 ici):
La France de Macron,
une dictature post-démocratique
Partie 2 :
Une vision simpliste de la dictature
D’abord, on objectera que cette façon d’analyser la dictature est totalement réductrice et montre surtout que, pour l’oligarchie au pouvoir, la reductio ad Hitlerum reste l’horizon indépassable de sa communication, sinon de sa réflexion.
C’est oublier que les totalitarismes du xxe siècle ne se réduisent pas à l’usage de la violence physique ; et que toute dictature repose sur une certaine acceptation, même tacite, de la population. C’est oublier aussi que les dictateurs n’ignorent pas les élections, bien au contraire, puisque en général ils se font élire à une majorité écrasante, ce que semble oublier M. Enthoven…
C’est surtout oublier que l’oppression peut prendre des formes variées et que l’histoire ne s’est pas arrêtée en 1945.
Il est d’ailleurs savoureux de voir tous ces intellos issus de la gauche éclairée et qui prennent aujourd’hui la défense de la « démocratie » macronienne, oublier l’école de Francfort dont ils se montraient si friands dans les années 1960. Une école de pensée influente qui, après la Seconde Guerre mondiale, affirmait mettre en lumière la persistance des comportements autoritaires en Occident (avec notamment l’analyse de la « personnalité autoritaire ») malgré la fin des fascismes.
Pourquoi donc un tel « oubli » ?
Emmanuel Macron n’incarnerait-il pas justement un nouvel avatar de cette fameuse « personnalité autoritaire » ?
Pourquoi oublier aussi le livre prophétique que Roland Huntford publie au début des années 1970 et intitulé : Le Nouveau Totalitarisme [4]. Huntford analyse en effet la social-démocratie suédoise pour démontrer que les libertés personnelles sont tout aussi menacées par l’intrusion de l’État-providence dans l’intimité des personnes, le conformisme, l’hygiénisme, le fiscalisme, la réduction du rôle éducatif de la famille et la « libération des mœurs [5] » que par la violence des milices en chemise noire ou rouge.
Certes, ce nouveau totalitarisme ne tue plus, mais il étouffe, il réduit au silence ou au suicide. Quel progrès !
L’avènement de la post-démocratie autoritaire
Les défenseurs de la « démocratie » macronienne se gardent bien en effet de reconnaître que notre système politique et social a profondément changé depuis la fin du xxe siècle et singulièrement depuis la chute de l’URSS. Ils continuent d’invoquer la république sur l’air des lampions, pour faire croire que nous serions toujours sous un même régime. Mais en réalité nous en avons changé, pour entrer dans l’ère de la post-démocratie autoritaire, qui est une soft dictature.
Car, si l’on définit, comme le dit la Constitution de la Ve République, la démocratie comme le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, force est de constater que nous ne vivons justement plus dans un tel régime.
La post-démocratie repose en effet sur des principes tout différents : d’abord et avant tout sur la suprématie des droits des « minorités » sur ceux des majorités – réduites au silence –, sur l’idéologie des droits de l’homme et la marginalisation de la citoyenneté qui en découle, sur la suprématie des juges sur les législateurs, sur la supranationalité et sur la dérégulation de l’économie et de la finance [6].
Car la post-démocratie tire la conclusion politique de la révolution intervenue en Occident après la fin de la guerre froide et qui a vu l’émergence d’un pouvoir économique et financier mondialisé, délocalisé et dérégulé, indifférent au bien commun, désormais plus riche et plus puissant que les États, lesquels se trouvent au contraire en phase de déconstruction avancée et réduits au rôle d’exécutant des desiderata de cette nouvelle oligarchie.
Sur le plan idéologique, la post-démocratie correspond au fait que le libéralisme – en fait le capitalisme – s’est désormais séparé de la démocratie, mettant fin à la parenthèse des Lumières. Comme le disait si bien l’ancien président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». Parce que justement l’Union européenne se conçoit avant tout libérale avant d’être démocratique.
Michel Geoffroy pour Polemia.
[4] Fayard 1975 pour l’édition française.
[5] On pourra penser sur ce plan aux romans uchroniques de Jean-Claude Albert-Weil, mettant en scène un quatrième Reich délirant, qui fait supporter sa domination en encourageant une sexualité débridée pour tous…
[6] Notamment la fameuse « indépendance des banques centrales ».
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Une réponse à “La démocratie a t-elle dérivé vers une dictature douce ? (2)”
Bien entendu qu’elle a dérivé vers la dictature douce, c’est facile, au nom du principe de securité appuyer par une propagande maintenant la peur et sur fond de confinement, garantissant le consentement de l’ensemble des français pour paraitre démocratique, imposer en douce des lois liberticides que la situation d’urgence bien commode permet que choisi l’etat selon ses besoins, mais que l’on ne retrouvera jamais les libertés perdus malgré que ce sois contraire a la constitution qu’ils n’ont pas hésiter a violer plusieurs fois.
Cet irrespect des droits de l’homme est grave, car on a franchie des étapes que l’on n’aurait jamais cru voir dans la patrie des libertés.
Ceci annonce un avenir incertain et plutot negatif quand on en arrive a violer nos droits fondamentaux.
Donc, rien en attendre de bon pour l’avenir, cela veut dire que s’il commence a rogner sur nos libertés, c’est qu’ils ont en vu une autre idée de la société d’avenir ou on glissera dans le controle toujours au nom de la securité pour obtenir le consentement des gens, jusqu’a ce qu’enfin, jetant le masque, on ce reveille dans la dictature.
C’est pourquoi ils ont commencés a reduire nos libertés, ce n’est pas par hasard, il y a une idée derriere cela, mais cela doit etre accomplit discretement et en douceur pour etre atteind.