Ce fut un moment de communion nationale …
Un moment rare, de plus en plus rare, dans une France qui se divise de plus en plus, gauche contre droite, élite contre peuple, Français de souche contre Français issus de l’immigration, pauvres contre riches, travailleurs contre retraités, classe populaire contre classe moyenne, etc …
Fan de Johnny ou pas, l’émotion fut au rendez-vous et nous a rappelé, presque vingt ans plus tard, celle de la victoire de 1998, récupéré politiquement, à l’époque, pour célébrer l’union d’un jour black-blanc-beur !
Mais les laïcards aigris, ceux notamment de la France insoumise, se sont étranglés à propos de l’hommage rendu au rocker disparu, devant et dans l’église de la Madeleine.
Ce fut, petit, mesquin, bien à l’image de cette extrême gauche sectaire, incapable de faire taire ses idées étroites pour communier un moment avec le vrai peuple de France. Mais, peut-être que pour Jean-Luc Mélenchon et ses amis, le peuple que nous avons vu rassemblé dans le froid, ne reflétait pas assez cette diversité ethnique qui seule, à leurs yeux, est légitime à représenter la France.
Ce matin, dans sa chronique sur RTL, Eric Zemmour a noté l’absence quasi-complète de la diversité dans la foule rassemblée et est revenu sur les polémiques lancées par les laïcards rancis :
Yves Calvi : Un certain nombre de polémiques se sont multipliées après la manifestation à la Madeleine autour de Johnny Hallyday. Près d’un million de personnes et le président de la république était présent. On aurait pourtant pu croire à une unanimité nationale …
Eric Zemmour : Il est mort comme il a vécu ! Dans le fracas et le bruit ! A 17 ans, la jeunesse cassait les fauteuils pour ses concerts tandis qu’écrivains et ministres s’étripaient dans la presse à son propos.
Et, à sa mort, tout recommence ! Ce n’est ni un calcul, ni un hasard, ni une erreur. C’est un destin , le destin de Johnny ! Jeune, il incarnait le coup d’état de sa génération qui arrachait le pouvoir à une société d’adultes qui ne demandait qu’à se laisser subvertir.
Mort, il voit descendre dans la rue, le petit peuple des petits blancs comme dit Alain Finkielkraut, cette France périphérique qui communie avec son héros, en se moquant bien de ses frasques fiscales.
Il est amusant d’entendre ceux qui exigent habituellement de voir de la diversité partout, à l’école, à la télévision, dans les entreprises, au gouvernement, prendre soudain des pudeurs de chaisières pour regretter qu’on classe ainsi les gens par race ou religion … Amusant de voir les thuriféraires exaltés de la France black-blanc-beur et du vivrensemble, rester coi face à cette preuve, par le réel, que leurs chimères n’existent pas !
C’est la même querelle de Charlie qui recommence ! Qui est Charlie et qui ne l’est pas ? Qui est Johnny et qui ne l’est pas ? Qui communie avec le peuple français, même dans les plus petites choses, et qui ne communie pas ? Qui, pour parler comme Ernest Renan, possède un riche leg de souvenir et a la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis et qui se moque bien des souvenirs et rejette l’héritage ?
Yves Calvi : Johnny Hallyday a pourtant incarné l’américanisation de la culture populaire française …
Eric Zemmour : Oui ! Jeune, Johnny incarnait la fureur de vivre à l’américaine, c’est à dire le consumérisme et le matérialisme. Mais mort, il révèle, à la surprise générale, une foi chrétienne et une quête de Dieu. La mort catholique de Johnny ressemble à celle des grandes libertines de l’Ancien régime qui faisaient une fin dans la religion après avoir beaucoup pêché.
On comprend la fureur des laïcards à la Mélenchon …
qui, d’instinct, a compris que Johnny incarnait, in fine, ce peuple qui ne veut pas mourir, ce peuple à la fois si français, et si catholique ! Même s’il est largement incroyant et ne pratique plus grand chose. On comprend mieux le réflexe de tous ceux qui congratulent Emmanuel Macron, au nom de la laïcité, d’avoir renoncé à saisir le goupillon pour bénir dans l’église le cercueil du défunt.
Les mêmes pourtant qui l’auraient agoni d’injures s’il n’avait pas posé une kippa sur sa tête en entrant dans une synagogue ou s’il avait refusé, au nom de la laïcité, d’enlever ses chaussures en pénétrant dans une mosquée.
Tout se passe comme si la vie et la mort de Johnny était une parabole morale qui prouve que la jeunesse ne peut régner éternellement, ni impunément, que le matérialisme n’a pas de réponse à toutes les angoisses de l’être humain et qu’un peuple n’est pas seulement l’addition de communautés.
Comme si, à travers son incarnation la plus populaire, la génération des babyboomers, qui a dirigé la France depuis des décennies, déposait les armes et faisait son mea culpa.
Eric Zemmour pour RTL.
Pour info, voici le tweet posté par Jean-Luc Mélenchon :
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