Gaspard Proust « exécute » un journaliste

Publié par le 27 Sep, 2022 dans Blog | 2 commentaires

Gaspard Proust « exécute » un journaliste

Vous savez en quelle faible considération je tiens dans ces colonnes la plupart des journalistes français !

Des rois de l’autocensure, des serviteurs zélés du pouvoir – surtout quand il penche à gauche – des commentateurs plutôt que des informateurs, des partisans dénués d’éthique, voilà ce que sont beaucoup des journalistes qui sévissent notamment sur les chaines d’infos.

Combien de fois avons-nous vu des reportages, notamment des micro-trottoirs dans lesquels on devine immédiatement que le journaliste est venu avec sa propre idée, déjà toute prête, avec déjà écrite la conclusion de son reportage.

C’est ce travers qu’a pointé l’humoriste Gaspard Proust qui selon moi est l’héritier légitime de Pierre Desproges. Filiation que j’avais déjà évoquée dans ce précédent article.

Voici la charge de Gaspard Proust contre le « journaliste » Hugo Clément, un ancien de l’émission phare du progressisme : Quotidien. C’est tout dire !

Hugo Clément, notre Hemingway des tranchées en mousse

Ça s’appelle « Sur le front – Alerte rouge sur le vin ».

« Dans le pare-brise » aurait été plus adapté. L’éco-reporter de guerre s’appelle Hugo Clément. On sait déjà qu’on va se poiler. La voix off commence par « Nous sommes en Côte-Rôtie » tout en filmant des vendangeurs ramassant des blancs au domaine Vernay. S’il avait obtenu sa carte de presse ailleurs que chez un vendeur à la sauvette du Troca, il saurait qu’on était à Condrieu. Passons.

Flûtiste faussement ingénu du tintamarre éco-citoyen, Hugo va d’abord s’indigner sur les marges de tolérance légales accordées aux taux d’alcool sur les bouteilles de vin. Péremptoire, il décrète que les consommateurs veulent du vin avec peu d’alcool. Ah bon ? Jamais la vente de
spiritueux ne s’est aussi bien portée. Se serait-il réveillé cul nul avec du vomi séché dans un Caddie au bord du canal Saint-Martin ?

Séquence suivante, on est a Chablis. En ce printemps, le gel menace. Notre Miskine roi des flocons découvre que les viticulteurs font brûler des bougies pour sauver la récolte. Il en est tout retourné :« Mais vous avez pensé au bilan carbone ? » Quand le sage pointe la lune, Hugo lui suce le doigt.

Soyons lucides; il ne vient pas poser des questions mais illustrer ses réponses. Pour notre Elise Lucet en slim, si le vigneron était un être sensible, il devrait laisser partir sa vigne en couille. Que le viticulteur puisse perdre un an de travail, ça ne lui en fera pas bouger une. Notre Hemingway des tranchées en mousse sait d’où il parle.

Un jour, une panne de courant a débranché son congélo et il a dû jeter ses Mr. Freeze. Il n’en est pas mort.

Il y a pire. Dans le Bordelais, on fait voler des hélicos pour réchauffer l’air. Une aubaine pour se faire les riches !

Hugo jubile. Il ne faut pas se fatiguer à vouloir expliquer le désir d’excellence à un gauchiste, Depuis que Josiane Spinoza (Sandrine Rousseau pour les intimes) a décrété que le travail était une valeur de droite, on peut comprendre que notre Tintin au soja puisse être choqué par cette
débauche de moyens. Laissez Latour, Petrus ou Coche-Dury à des zadistes; en une récolte, ils en feront du Destop.

Soyons juste; durant une nuit, des riverains se sont plaints des fumées et du bruit. Pour illustrer ce Fukushima-sur-Libournais, on nous fait un gros plan sur le chat des voisins. On va quand même pas faire tousser chatoune pour sauver la récolte à Pomerol !

Pour Hugo, faire du vin, c’est d’abord « dompter la nature », donc une violence. Encore un petit effort, et il nous parlera de corrida végétale. On pensait que le moment émouvant du documentaire consisterait à faire déguster à notre marsouin des D-Days en polochon un vieux millésime. Loupé, car Hugo ne boit pas de vin … Oui, vous avez bien lu. Non, Hugo voudra nous lubrifier l’œil en chouinant sur la disparition d’une famille d’ours à cause des incendies dans
la Napa Valley … Le jour ou il fera une émission sur la filière du foie gras, il essaiera sans doute de nous faire chialer sur une baleine échouée à La Baule.

Le documentaire s’achève sur une note positive. Notre lanceur de frisbee éco-engagé va s’extasier sur la pousse de vigne en spirale et devant des zozos qui vont tenter de faire du mousseux sur pâturage de maïs en Belgique … Manifestement, le mot terroir, Hugo connait pas.

Si tout lopin de terre était susceptible de produire du grand cru, tout le monde ferait de la Romanée-Conti. Faire un documentaire sur le vin sans comprendre une notion aussi basique est à peu près aussi sérieux qu’imaginer une thèse en algèbre où on confondrait les additions
et les soustractions. Mais soyons miséricordieux, le pauvre s’est quand même tapé un voyage jusqu’à la Napa Valley. Respectueusement.

Gaspard Proust pour le JDD.

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2 Réponses à “Gaspard Proust « exécute » un journaliste”

  1. La chochotte verte qui ne connait apparement pas la campagne et ses difficultées dit n’importe quoi, du moment que ca suit l’ideologie facile et debile.

  2. rassurons nous, c’est la télé française … ils touche,t le fond, régulièrement !

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