Après ma récente publication d’une revue de presse d’un média russe censuré dans toute l’Europe :
Revue de presse de Russia Todays censuré en Europe
je crains d’être taxé de pro-poutinisme borné en relayant un article paru dans le Saker francophone qui donne la parole à une journaliste russe.
Je l’assume car le fait important n’est pas que cette journaliste soit russe, mais qu’elle apporte un regard extérieur sur le monde occidental.
On trouve en effet en France de moins en moins de journalistes indépendants et capables d’un regard critique sur leur environnement.
Il n’y a qu’à voir les critiques, voire les insultes, qui pleuvent sur Régis Le Sommier, du magazine Omerta, qui a osé rapporter un reportage sur le conflit ukrainien, après 10 jours passés du côté russe !
Cette journaliste russe voit dans le relatif échec de cet opus du forum de Davos, dû à de nombreuses défections, la suite logique de la fin de la mondialisation « heureuse ».
Voici donc les propos Irina Alksnis (Ria.ru) commentés par Nicolas Bonnal :
Le crépuscule de Davos vu par une journaliste russe
Mais Davos a peur cette année. La chroniqueuse russe de Ria.ru (site bien plus intéressant et motivé que rt.com) Irina Alksnis écrivait hier :
Quelque chose de mystérieux se passe au Forum économique mondial (WEF), qui travaille cette semaine à Davos, en Suisse. Le mot « échec » ne sonne pas encore, mais les médias occidentaux parlent déjà ouvertement et massivement de « problèmes profonds ».
Certes il a eu beaucoup de monde : 2000 débiles milliardaires en jets pollueurs pour demander la fin de nos déplacements et l’imposition forcée du camp de concentration électronique et du dépeuplement ; en même temps on apprend que la Chine ou le Japon se dépeuplent (six pour mille de taux de natalité), que l’Europe se dépeuple (sept pour mille…), que tout se dépeuple sauf l’Afrique noire. L’immigration forcenée et imposée ajoute de la consommation de carbone, précisent des insolents, mais ils s’en foutent. Ce que je veux dire c’est qu’il n’y avait pas besoin de vaccin pour dépeupler. Le monde moderne industriel fait ça très bien tout seul, entre deux guerres nucléaires.
Irina ajoute :
Il y a une semaine, Reuters écrivait sarcastiquement que sur fond d’absence des Russes, une participation très représentative de la Chine était attendue…Et puis la réalité a pris le dessus. Non, une foule immense est vraiment venue au forum, mais l’important n’est pas la quantité, mais la qualité des participants. Et puis il y avait des problèmes évidents.
Et de rappeler l’absence de Soros :
D’abord, la semaine dernière, George Soros a soudain annoncé son absence du WEF , pour qui une visite à Davos était un passage obligatoire au programme depuis de nombreuses années. Le tristement célèbre milliardaire et l’un des symboles de l’entreprise multinationale a évoqué le « conflit insurmontable d’horaires » et a promis de prendre la parole à la Conférence de Munich sur la sécurité dans un mois.
Les défections se sont multipliées :
Puis il s’est avéré que parmi les chefs d’État du G7, seule la chancelière allemande viendrait en Suisse . Et dimanche, en raison de la crise énergétique en cours dans le pays, le président de l’Afrique du Sud , soit dit en passant, la plus grande économie d’Afrique , a annulé un voyage au WEF. Eh bien, déjà lundi, le jour de l’ouverture de l’événement, une bombe informative a explosé par Bloomberg, qui a découvert que les entreprises chinoises ne viendraient pas à Davos. La délégation chinoise est dirigée par le vice-Premier ministre Liu He, qui travaille à son poste depuis quelques semaines.
On ne parlera pas de la défection de Musk qui a perdu 200 milliards en bourse depuis qu’il veut nous rendre la liberté d’expression sur Twitter : Mr Fink de Black Rock n’est pas un esprit à contester. Est-ce lui ou K. Schwab le Blofeld de James Bond ?
La journaliste russe poursuit :
D’une manière générale, l’absence quasi totale des participants au plus haut niveau au forum actuel est tellement flagrante que rien ne peut la masquer. Certes, au lieu des présidents et des premiers ministres des grandes puissances, de nombreux entrepreneurs sont venus à Davos cette année – pas moins de 116 milliardaires se sont inscrits pour participer au forum, soit 40 % de plus qu’il y a dix ans. Bloomberg a déploré que leur nombre aurait été encore plus grand, mais la chute des marchés a transformé de nombreux milliardaires en millionnaires.
L’explication arrive – un parfum de fin de mondialisation made in Switzerland :
Les experts soulignent franchement que cette concentration des affaires ne fait que souligner l’apparente baisse de pertinence que connaît le WEF, qui reflète la démondialisation qui balaie le monde. Eh bien, tout simplement parce que pendant un demi-siècle, le forum de Davos lui-même a été un symbole de la mondialisation.
Et il y a pire :
Cependant, il semble que les choses soient encore pires pour Davos et ses organisateurs. Qu’est-ce que la mondialisation de toute façon ? Quel format a été promu par les théoriciens et les praticiens du mondialisme au cours des dernières décennies ? Elle était censée créer un réseau de structures internationales, qui allaient être progressivement, mais de plus en plus largement déléguées, des pouvoirs qui étaient auparavant l’apanage exclusif de l’État. En conséquence, les domaines de décision les plus importants devaient être transférés au niveau supranational, ce qui signifierait l’élimination de la souveraineté nationale en tant que telle.
On est allés (on serait, parce qu’entre Macron, Schwab et Leyen…) trop loin :
Et en général, le processus est même allé dans ce sens. Les mondialistes avec leurs concepts de transhumanisme, de contrôle des naissances, d’accès payant à l’eau douce et d’autres idées tout aussi « attrayantes » ont réussi à se transformer en l’une des histoires d’horreur les plus effrayantes pour l’humanité. Et le poids politique croissant d’événements comme le WEF, qui a réuni les personnes les plus puissantes du monde, n’a fait qu’alimenter les craintes du public.
Selon Irina, le forum a perdu son momentum (je reprends une expression marrante de Trump) :
Et maintenant, toute cette réputation qui s’est bâtie au fil des décennies s’envole comme un ballon simplement parce que les dirigeants des grandes puissances ne sont pas venus à Davos. A l’époque du monde unipolaire, il était en effet plus facile pour le capital transnational de revendiquer le statut souhaité de puissance mondiale : il était possible de négocier avec certaines élites nationales, d’en convaincre d’autres, d’en acheter. Cependant, maintenant que le système se désintègre, la réalité est simultanément révélée, démontrant qui décide réellement du sort de pays spécifiques et de la planète entière, et dont la place est dans les danses de sauvegarde.
Soros aurait donc cette fois reculé (NDLR : il a 90 ans ou plus, comme beaucoup de nos nonagénaires génocidaires qui s’appuient sur Cohn-Bendit et ses boomers) pour MOINS sauter :
En ce sens, l’annulation par Soros du traditionnel voyage au forum est extrêmement révélatrice. L’homme d’affaires chevronné s’est rendu compte avant d’autres qu’à Davos, il n’y aurait tout simplement personne avec qui négocier et prendre les décisions souhaitées, ce qui signifie qu’il était inutile d’y aller, seulement de perdre du temps.
Puis une brève et cruelle allusion aux scandales sexuels dont Zerohedge.com s’est fait l’écho :
Ses collègues plus naïfs et inexpérimentés – même s’ils ont des comptes avec neuf zéros – ont inondé la station balnéaire suisse et ont fourni les principales nouvelles du Forum économique mondial de cette année avec la demande urgente de filles (et garçons) qui sont arrivées là-bas pour travailler avec une responsabilité sociale réduite…
On verra dans les prochains mois s’ils osent aller plus loin. Ce recul peut n’être que momentané. Les cons comme on sait ça ose tout, disait Audiard en pastichant Saint Thomas d’Aquin.
Nicolas Bonnal pour le Saker francophone.
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Une réponse à “Le forum de Davos en perte de vitesse
victime de l’échec de la mondialisation”
Les veaux de davos s’inquietent, bonne nouvelle !