Un Front républicain contre l’extrême gauche ?

Le Rassemblement national n’est pas traité comme un parti ordinaire par les médias et par les politiques de gauche.

Il a eu beau changer de nom, pratiquer une dédiabolisation intensive, il n’a pu se défaire de son ancienne étiquette de Front National, associé dans l’esprit de certains à la collaboration, à l’extrême droite, voire au fascisme.

A l’évidence, les derniers scrutins électoraux montrent qu’il n’en est pas de même dans l’opinion publique puisque plus de 13 millions de Français n’ont pas hésité à glisser dans l’urne un bulletin Marine Le Pen au second tour de la dernière présidentielle !

Mais depuis la réélection d’Emmanuel Macron et son échec à obtenir une majorité absolue, le centre de gravité de la démocratie a quitté le Palais de l’Elysée pour le Palais Bourbon.

Et on a assisté au croisement de deux courbes ! La normalisation du parti de Marine Le Pen et sa dédiabolisation n’ont cessé de se renforcer alors que la Nupes sombrait de plus en plus dans l’outrance.

Voici quelques extraits d’un article de Boulevard Voltaire qui montre qu’une petite révolution est en cours, dans le monde politique autour de Marine Le Pen et de son parti :

« On va avoir un très gros problème en 2027 »

Cette dernière remarque a été lâché par une journaliste de Mediapart, Ellen Salvi, qui a pointé ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale entre la majorité et le Rassemblement national.

Le sujet pointé par la journaliste de Mediapart, c’est les relations qui ont pu se nouer, disons subrepticement, durant ce débat homérique sur la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, entre la majorité et le groupe Rassemblement national. Bon, on se calme, on n’est pas en train de vous dire qu’on va assister à un renversement des alliances fantastique sur notre échiquier politique. Non, mais de petits détails relatés dans cet article du Monde veulent peut-être dire beaucoup. En tout cas, ils n’ont pas manqué de sortir de son repos dominical la journaliste de Mediapart. Voici :

Marine Le Pen debout, applaudie par les députés de la majorité, alors qu’elle venait de faire lever son groupe en soutien au ministre malmené. […] Un peu plus tard, Olivier Dussopt croise la représentante de l’extrême droite dans un couloir. « Merci pour vos mots », lui dit-il. « C’est normal », répond-elle du tac au tac. L’Ardéchois n’oublie rien. Quelques jours après, le calme est revenu. « Elle a été bien plus républicaine que beaucoup d’autres dans ce moment-là », justifie l’ancien socialiste auprès du Monde, en ciblant « une partie de la gauche ». 

On pourrait, du reste, relater un autre épisode qui a finalement été peu relevé durant ces débats : celui où des députés RN se levèrent pour applaudir Yaël Braun-Pivet lorsqu’elle sortit de ses gonds à juste titre après avoir été attaquée, assez salement, il faut bien le dire, par une députée LFI sur sa possession d’actions Total. Mais puisqu’on évoque cet « arc républicain », il est évident que par le comportement d’un grand nombre de ses députés, la NUPES a semblé vouloir s’extraire d’elle-même de cet arc.

Et c’est là que craque le fameux Front républicain !

Alors que les représentants de l’extrême gauche ne cessent de provoquer les critiques par leur habillements négligés et provocants, par leurs déclarations agressives ou même par leurs actes inacceptables (comme jouer au foot avec la tête d’Olivier Dussopt), le Rassemblement national donne l’image d’un parti responsable et parfaitement « républicain » !

De là à penser que le Front républicain va passer d’un bord de l’hémicycle à l’autre, c’est aller un peu vite en besogne mais force est de constater que Marine Le Pen trace avec habileté son chemin vers 2027, alors que d’autres transforment l’Assemblée nationale en ZAD.

Ce qui fait dire à certains, à gauche :

« On va avoir un très gros problème en 2027 »