Entre la propagande anti-Poutine intensive qui règne en maitre sur tous les plateaux télé, sur les radios, et celle qui l’encense sur les réseaux sociaux, il n’est pas facile de se faire une opinion conforme à la réalité.
Les images des bombardements russes sur l’Ukraine imposent une vue manichéenne de la situation. Mais, si depuis 2014, les chaines d’infos avaient diffusé les bombardement des populations russophones du Donbas par Zelensky, l’opinion publique n’en serait probablement pas là où les médias l’ont amenée aujourd’hui !
J’ai trouvé, sur le site de la Sélection du Jour, une analyse stratégique plus réaliste et beaucoup moins partisane de la situation en Ukraine. Je vous la soumets :
L’invasion de l’Ukraine un an après :
perspectives diplomatiques
Un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, les médias internationaux ont tenté de résumer les événements de l’année et de prédire l’évolution du conflit.
Malgré une grande diversité d’opinions à l’égard des origines de la guerre et des stratégies éventuelles pour retrouver la paix, on constate un consensus général concernant la nature incertaine de la situation actuelle et le risque d’une conflagration plus large. Ce qui ressort des débats autour de l’Ukraine, c’est avant tout une série de questions sans réponses mais qui marqueront certainement les mois à venir :
- Une offensive russe ou une contre-attaque ukrainienne changeront-elles la donne sur le terrain ?
- Quel sera l’impact de l’arrivée des chars occidentaux ?
- Va-t-on vers une escalade inéluctable, voire nucléaire ?
- Les alliés de l’Ukraine pourront-ils obliger Kiev à négocier ?
- Est-ce que les menaces russes envers d’autres pays (Moldavie, Pologne) donneront lieu à des actions concrètes ?
En ce qui concerne le volet historique, le débat continue sur la responsabilité partielle de l’Occident par rapport à la guerre en Ukraine.
Pour certains, le récit reste celui d’une réponse russe inexcusable mais inévitable face au supposé expansionnisme de l’OTAN depuis l’effondrement de l’URSS en 1991. Pour d’autres, comme l’opposant russe et ex-champion d’échecs Garry Kasparov, les évènements de février 2022 n’ont fait que confirmer la justesse des avertissements donnés dans son livre Winter is coming (L’hiver approche, 2015), tout comme celle des mises en garde d’anciens pays du Pacte de Varsovie au sujet des ambitions néo-impérialistes de Vladimir Poutine. Pour Kasparov, il faudrait en finir avec cet « algorithme impérial » pour que la Russie ait un avenir dans la communauté internationale autre que celui d’une province chinoise. Parmi les spécialistes des affaires russes, l’ancienne conseillère de la Maison Blanche Fiona Hill a offert des propos nuancés pour UnHerd. Tout en affirmant que Poutine était déjà opposé à l’indépendance de l’Ukraine dans les années 1990, Hill met également l’accent sur la défaillance généralisée de la diplomatie par rapport à l’architecture de sécurité internationale au cours des dernières années. Elle estime notamment que l’OTAN a commis une erreur majeure lors du sommet de Bucarest en avril 2008, lorsque l’alliance a promis une « porte ouverte » à long terme pour l’Ukraine et la Géorgie, sans calendrier précis pour leur adhésion. Hill et l’actuel directeur de la CIA William Burns (ambassadeur américain en Russie entre 2005 et 2008) étaient tous deux opposés à cette démarche, préconisée par Angela Merkel, que Hill décrit comme « le pire des mondes », irritant la Russie sans offrir à l’Ukraine ni à la Géorgie la moindre garantie de sécurité. Quelques mois plus tard, les forces russes ont attaqué la Géorgie lors d’un conflit dont le déroulement a préfiguré celui de février 2022.
Quant à l’évolution de la guerre, de nombreux commentateurs s’interrogent sur le rôle potentiel de la Chine, tant sur le plan militaire que diplomatique.
Si certains comme Jean-Pierre Raffarin estiment que les Chinois seraient les seuls à pouvoir réellement persuader Poutine de négocier sans perdre la face, la position actuelle de Pékin envers la Russie reste assez difficile à cerner. D’une part, la Chine a présenté un « plan de paix » en 12 points qui a suscité l’intérêt de Wolodymyr Zelensky, probablement en raison de sa défense du principe de l’intégrité territoriale. En revanche, le plan chinois ne nomme pas la Russie comme agresseur et appelle à la fin des sanctions contre Moscou. La Chine et la Russie sont généralement considérées comme des alliées, ayant récemment organisé des exercices navals conjoints controversés sous l’égide de l’Afrique du Sud.
Il est toutefois plus difficile de déterminer si, comme le prétend Washington, la Chine envisage effectivement de fournir une aide létale (drones, artillerie) au Kremlin – un scénario dont les ramifications pourraient être considérables. Si la fourniture d’armes chinoises pourrait bien apporter un avantage décisif aux Russes sur le champ de bataille, les États-Unis ont déjà clairement fait savoir qu’ils réagiraient par des sanctions contre la Chine, ce qui mènerait de facto la guerre en Ukraine vers un conflit mondial. Dans ce contexte, beaucoup d’analystes se penchent sur l’attitude de plusieurs nations du « Sud global » qui, comme la Chine, se sont abstenues de condamner l’agression russe lors des votes de l’ONU. Si pour certaines comme l’Afrique du Sud, cette abstention a des racines historiques (gratitude pour le soutien de l’ANC par l’URSS à l’époque de l’apartheid), on parle aussi de l’essor d’un bloc anti-occidental d’alliés circonstanciels, désireux d’affirmer leur indépendance en matière de politique étrangère. Il est impossible de juger à l’heure actuelle si ce pays s’alignerait sur la Chine et/ou la Russie en cas d’une confrontation militaire ouverte avec l’Occident, mais il est fort probable que la question se posera avec une urgence croissante dans un avenir proche.
Peter Bannister pour La Sélection du Jour.
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3 Réponses à “L’invasion de l’Ukraine un an après …”
Il est fort difficile de se faire une idée précise des affrontements tant nous sommes dans le domaine de la propagande. Mais qui a un peu de savoir en géopolitique savait que l’extension de l’Otan à l’Ukraine était un casus belli. Plus le problème de Sébastopol qui avait un statut pour le moins ambigu, et que les racines historiques ukrainiennes en Crimée sont nulles. Ajoutez y l’interdiction de la langue russe dans les oblasts de l’est et quelques massacres de russophones, vous aviez les ingrédients parfaits pour un conflit.
Pour l’instant, je vois un grand perdant qui est l’Europe, qui aurait du faciliter les options diplomatiques, même avant le conflit, mais elle n’en a rien fait. Elle est en train de sortir de l’Histoire, faute de vision stratégique et par manque de Realpolitik.
Poutine a déjà perdu « sa » guerre contre son voisin ukrainien..
Mais doit-on encore parler de « guerre » quand il s’agit d’agresser et d’envahir son voisin et tout ça pour rien, sinon avec la volonté expansionniste de reconstituer la « petite Russie », avec la Russie blanche et l’Ukraine.
Il a surtout fait la démonstration de l’incapacité de son armée, probablement mal préparée pour une guerre de haute intensité.
Si la Russie en est réduite à quémander aux Chinois une aide militaire, c’est dire la faiblesse de ce tigre de papier.
Et c’est cette baudruche qui nous effraye si fort depuis l’année dernière, en nous menaçant d’une vitrification nucléaire, que nous voyions déjà des chars russes débouler jusque Berlin !
Aucune infos a la TV, a part la propagande, jamais vu ça autrefois.
La france est dirigée par des debiles et des supers menteurs.