Il y a trois jours, sidéré par le résultat d’un sondage, je me demandais dans un article (les Français sont-ils en train de lâcher prise ?) si ces derniers avaient oublié toutes leurs valeurs notamment en se disant favorables, à 57 %, à la marchandisation du corps de la femme, avec la GPA.
Aujourd’hui un nouveau sondage me navre à nouveau : trois quarts des Français approuvent la décision de Macron et du gouvernement d’abandonner le projet de construction de l’aéroport de Notre-Dame des Landes (NDDL) !
Les Français sont des gogos !
Oui, les Français sont des gogos qui sont tombés dans l’habile piège tendu par Emmanuel Macron : annoncer d’abord l’évacuation de la ZAD, mesure évidemment consensuelle et tout de suite après l’abandon du projet à NDDL.
De l’affaire, les Français ne semblent retenir qu’une seule chose : Emmanuel Macron a su trancher et prendre une décision que François Hollande avait refusé de prendre malgré le résultat d’une consultation locale qu’il avait pourtant lui-même organisée !
Mais le courage eut été de décider de respecter la démocratie participative, chère à la gauche, et donc de construire l’aéroport. Ce qui bien sûr, rendait l’évacuation de la ZAD plus périlleuse.
« Mais à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ! »
Oui, car aucune gloire ne peut être tirée de la mise à la corbeille de 170 décisions de justice ayant débouté les opposants au nouvel aéroport et d’une consultation de la population locale !
Non Emmanuel Macron ne fait pas ce qu’il a promis de faire !
Durant la campagne électorale, la candidat Macron avait été très clair :
Pour être très clair, Notre-Dame des Landes, il y a eu un vote. J’ai dit que mon souhait était de le respecter et donc de le faire !
Le premier ministre, Edouard Philippe, a réalisé la même volte face que son mentor. Mais pour Philippe on savait déjà, à droite, que l’homme faisait peu de cas de ses anciennes convictions …
L’alibi de l’extension de l’aéroport de Nantes-Atlantique
Le gouvernement tente de nous rassurer sur l’avenir de la région en promettant que l’aéroport actuel de Nantes serait rénové et étendu. Rien n’est moins sûr et en tout cas, ce n’est pas demain que les avions s’élanceront sur les nouvelles pistes de l’aéroport rénové !
On veut nous faire croire que les riverains de l’aéroport vont applaudir des deux mains à l’augmentation des nuisances qu’ils subissent déjà ?
Ecoutons-les (source cet article sur Europe1.fr) :
Avec l’extension décidée de l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique, les villages situés dans l’axe de la piste de décollage vont être survolés par plus d’avions et à des altitudes plus basses. A Saint-Aignan-Grandlieu, commune en bout de piste, le maire a mis les drapeaux en berne. Il estime que cette extension signe la mort de son village.
Plus de 80 avions par jour. Dans cette commune, les avions qui décollent passent à 150 mètres au-dessus de la tête des habitants. Le bruit peut monter jusqu’à 90 décibels, 80 fois par jour en moyenne. Et si l’aéroport est modernisé, avec une piste de décollage plus longue comme l’a annoncé Edouard Philippe mercredi, les avions pourraient passer encore plus près. « Ils passent vraiment au-dessus de l’école maternelle. C’est tout juste si on ne voit pas le pilote », déplore Nicole, dont le petit fils est scolarisé à l’école maternelle. « Il y a la santé de nos petits-enfants, le nombre d’avions qui va passer… Ce n’est pas faisable », poursuit-elle.
« Ce n’est plus une commune ». Avec le projet Notre-Dame-des-Landes, tout le monde pensait se débarrasser du bruit. La décision de ne pas construire l’aéroport est donc très mal vécue. « On est complètement abasourdi, on a du mal à l’admettre », explique un riverain. Le maire, Jean-Claude Lemasson a même mis ses drapeaux en berne. Avec les règles sur les nuisances, tout son centre-ville se retrouve désormais menacé. « Le bourg sera en zone B du plan d’exposition au bruit, c’est-à-dire qu’on ne peut rien construire, ni aménager ce qui existe déjà pour ne pas exposer les gens au bruit et aux nuisances. Donc, c’est fini. Une commune sans bourg, ce n’est plus une commune », regrette-t-il. « Il y a de la colère, du désespoir, c’est un coup de poignard. Je ne laisserai pas faire », promet-il encore. Jean-Claude Lemasson prévoit donc de déposer un recours devant le Conseil d’Etat dès jeudi matin.
On est donc parti pour une suite de recours en justice qui, selon certains, pourraient durer 10 à 15 ans !
Par ailleurs, l’addition de l’abandon de NDDL sera salée !
Comme l’écrit Régis de Castelnau, dans un article de Causeur.fr intitulé : « Abandon de Notre-Dame-des-Landes: ça ne coûte rien, c’est l’État qui paye ! »
On aimerait connaître le montant cumulé des chèques que l’État va devoir signer pour que Nicolas Hulot reste au gouvernement et que les télévisions ne filment pas d’affrontement avec les zadistes qui occupent la zone.
Il faudra indemniser les opérateurs privés, de toutes leurs dépenses et investissements non amortis, mais également leur payer le bénéfice qu’ils auraient réalisé pendant 30 ans si l’opération s’était faite et le contrat exécuté. Elle n’est pas belle la vie ? « Si l’on arrête les frais » comme l’avait élégamment demandé Ségolène Royal dans l’affaire Ecotax, il faudra prévoir, en plus de ce qui a déjà été gaspillé, quelques menues dépenses pour le contribuable, environ 3 milliards d’euros, hypothèse basse …
Mais le pire est dans la catastrophe politique et juridique !
Certains estiment qu’une cinquantaines de projets pourraient maintenant devenir les cibles de zadistes en puissance !
Sans compter tous les projets qui seront auto-censurés par les municipalités ou les régions car elles les jugeront trop sensibles ou trop risqués.
L’image de l’Etat sort une nouvelle fois affaibli dans cette lamentable affaire. Un Etat soi-disant « de droit » qui laisse se créer, un peu partout en France, des zones de « non-droit » et aujourd’hui incapable de faire appliquer les décisions de justice ou pire de décider de faire l’inverse des décisions à la fois des juges et du peuple.
Les plus grands responsables de ce fiasco se nomment François Hollande et son complice Jean-Marc Ayrault qui avaient osé organiser un référendum « pour en finir avec cette affaire » et qui n’avaient pas eu le courage de faire appliquer la décision du peuple.
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