Jupiter a trouvé des dieux au dessus de lui …

Eric Zemmour intervient habituellement plutôt dans le domaine sociétal.

Mais ce matin, sur RTL, il a « fait dans l’économie » !

Il s’en est pris à Emmanuel Macron, habituellement considéré, à gauche, comme le président des riches.

Après la réception du gratin des patrons internationaux dans les ors de Versailles, il lui décerne plutôt le titre de président des grands patrons !

Voici sa chronique :

Lancement d’Yves Calvi : Emmanuel Macron se rend donc demain à Davos, le rendez-vous habituel des grands patrons de la planète …

Eric Zemmour : Ils l’aiment, ils l’adulent, ils le plébiscitent, ils disent : « Wonderful ! »,  ils disent : « Marvelous ! »,  ils disent : « France’s back ! »

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, les riches sont comme les autres hommes : ils aiment qu’on les aime ! Et Macron leur a sorti le grand jeu ! Déjà pendant sa campagne électoral, il était le seul à parler leur langue, mélange de « globish english » et de dialecte managérial. Le seul à agiter leurs totems : l’Europe et le monde ouvert. Depuis qu’il est président, il a mis les petits plats dans les grands. Il a supprimé l’impôt sur la fortune rien que pour eux, tandis que ces imbéciles de la classe moyenne qui mettent leur argent dans la pierre continueront de le payer ! « Bien fait pour eux », rit-on à Davos !

Eric Zemmour

Macron a même reçu le gratin du patronat à Versailles. On a beau être riche à millions, les ors de la monarchie font toujours leur petit effet ! On se croyait revenu sous Louis XIV quand le roi-soleil faisait visiter son château au plus grand banquier de l’époque, Samuel Bernard. C’est qu’il avait besoin d’argent, notre roi ! Beaucoup d’argent pour financer ses guerres et ses fêtes, et le banquier, sous le charme, de payer tout ce qu’on lui réclamait ! Macron refait le coup de charme de Louis XIV. Sa guerre à lui, c’est le chômage. Il lui faut beaucoup d’investissements en France. C’est ce qu’on appelle en jargon patronal : l’attractivité du site France. Traduit en langue française,  ça signifie le moins de charges possibles, le moins d’impôts possibles, le moins de contraintes syndicales possibles et le plus de profit possible pour les actionnaires.

Relance d’Yves Calvi : Eric, François Hollande avait déjà fait beaucoup dans ce sens  …

Eric Zemmour : Mais en réalité, les fameuses réformes de Macron ne sont pas très éloignées de ce qu’a fait François Hollande. Macron, c’est seulement du Hollande, grande taille mais rien de plus !

Macron n’ose pas vraiment s’attaquer ni à la dépense publique ni aux fonctionnaires.

Il ne touche pas non plus aux dépenses sociales et ne fait pas grand chose pour rétablir la compétitivité du tissu industriel français, mais il a la manière !

• Hollande donnait de l’argent aux riches tout en les insultant, pour faire croire à la gauche qu’il était resté socialiste. Macron, lui, ne leur donne pas grand chose de plus, mais en les embrassant sur la bouche, pour faire croire à la bourgeoisie qu’il est de droite.

• Hollande récitait le bréviaire socialiste en faisant le contraire. Macron récite le bréviaire libéral sans vraiment ébranler les colonnes du temple du social-étatisme français.

• Hollande parlait la langue des militants socialistes. Macron parle la langue de la bourgeoisie mondialisée. Il se soumet à leur idéologie, l’avoue publiquement. Il annonce au monde entier que la France rentre dans le rang, que ce vieux pays étatistes et protectionniste, brûle ce qu’il a adoré et adore ce qu’il a brûlé !

Oh, dans les faits, c’était le cas depuis longtemps, mais Macron met les mots en accord avec les actes. Il baise la babouche des vrais puissants de ce monde. Jupiter reconnait qu’il y a des dieux au dessus de lui et les dieux, de leur Olympe de Davos, lui sont reconnaissants de se voir si beaux et si puissants dans le miroir que Macron leur tend !

Eric Zemmour pour RTL