Les Black Blocs, idiots utiles de Macron

« Ces gueules de fils à papa aux prérogatives de petits-bourgeois se tamponnent de détourner l’attention des contestations sociales ou de la misère des p’tites gens qu’ils méprisent autant qu’un banquier, car seul compte le chaos : cette pulsion prépubère qui les fait bander en lançant du pavé pour mieux dégueuler leur hystérie révisionniste comme un lendemain de cuite à la tequila bas de gamme. »

C’était un extrait d’un édito remarquable, signé Arthur de Watrigant, le compère de Mathieu Bock-Côté dans l’émission de CNews Face à Bock-Côté, le samedi soir.

Voici cet édito paru dans le dernier numéro du magazine L’Incorrect. Arthur de Watrigant y fustige ces petits bourgeois encanaillés en Black Blocs, idiots utiles d’Emmanuel Macron qu’il instrumentalise pour restaurer son auréole de gourou du Parti de l’Ordre :

Le lâche, la brute et le bourgeois

Des mégabassines de Saint-Soline aux Grands Boulevard parisiens l’extrême gauche rejoue le grand soir. Sous les yeux béats d’Anne Hidalgo, l’Esmeralda des surmulots, Paris s’est transformée en déchetterie géante. Logique, diront certains, pour la capitale d’un pays devenu la poubelle du monde. Le terrain de jeu se révèle idéal pour les milices gauchistes qui feignent de combattre le fascisme en pompant sur les groupies de Mussolini, des méthodes aux cibles, le style en moins. Alors ils canardent à coups de mortiers artisanaux le flic smicard, ils repeignent chaque devanture d’ACAB*, ils dépècent les abribus, déterrent des poteaux de feux de circulation et bien sûr visent les symboles du grand capital, les Mac Do, oubliant que les assurances rembourseront tout, même un peu plus. « Ces gueules de fils à papa aux prérogatives de petits-bourgeois » comme le fulminait le grand Pasolini, se tamponnent de détourner l’attention des contestations sociales ou de la misère des p’tites gens qu’ils méprisent autant qu’un banquier, car seul compte le chaos : cette pulsion prépubère qui les fait bander en lançant du pavé pour mieux dégueuler leur hystérie révisionniste comme un lendemain de cuite à la tequila bas de gamme. Et comme Libé se prend pour Combat scrutant comme un pervers en rut le moindre coup de tonfa trop appuyé, la couverture hagiographique est garantie. C’est au nom du Bien, camarade ! Pour faire triompher la République, il eut bien fallu raccourcir des dizaines de milliers de Français, éventrer des femmes enceintes et noyer des enfants. Si jusqu’à peu, la gauche n’osait trop revendiquer la Terreur, depuis que les déguenillés de la NUPES squattent
les bancs de l’Assemblée, 1793 est devenue leur Bouvines. Chacun ses références. Jeunes, ils portaient fièrement des tee-shirts à l’effigie de l’obsédé de la découpe Che-Guevara, aujourd’hui ils se baladent avec la tronche de Robespierre en pendentif.

« Des factions » a dénoncé notre bon président comme si le mot « extrême gauche » lui brûlait les lèvres.

Faction c’est mieux, ça rassure autant que ça effraie, surtout le bourgeois et ça rappelle les années trente. Emmanuel Macron le sait. le La violence sociale comme la misère culturelle, on la dénonce de son rooftop et on pétitionne dans Le Monde, en revanche le blocage des trains et les guérillas en bas de son immeuble cossu, c’en est trop.

Vite Président, réhabilitez les voltigeurs qu’on en finisse, virez-moi ces gueux et remettez tout le monde au pas, vite, très vite, qu’on puisse à nouveau ouvrir la porte à notre livreur Uber eat sans crainte. 

La BRAV-M en action

Le révolutionnaire devenu VRP du parti de l’ordre à peine pas un demi-quinquennat le sait mieux que quiconque. « En responsabilité » aime-t-il répéter comme un mantra. Encore heureux Monsieur Le Président. Demander à un milicien d’extrême gauche de penser intérêt général est aussi absurde que de demander à Aymeric Caron d’aller traire une vache. Par contre, c’est le rôle du Président de la république, le seul même. Encore faut-il en avoir un échantillon dans sa besace et ne pas confondre le pouvoir et le devoir, la stature et le costume. Montrer les muscles et taper très fort du poing sur la table, planqué dans son château en envoyant la police se faire arroser de cocktails molotov ne relève en rien de la responsabilité. Pas plus que d’annuler la venue du roi Charles III, pour nous humilier un peu plus alors qu’il fallut cent ans pour bouter l’arrogance anglaise de l’autre côté de la manche. Son seul fait d’armes ? Se pointer au journal de 13H face à des passe-plats pour expliquer que les Français étaient trop stupides pour comprendre une réforme trop subtile. Le référendum ? Connait pas. Un remaniement ? Pour quoi faire ? Un regret ? Aucun. Alors il brandit le 49.3 pour mieux se cacher derrière des institutions bien trop grandes pour lui, quand bien même elles tiendraient à neuf petites voix de députés Les Républicains, trop heureux de se faire gratter le ventre, c’est dire la solidité du bousin.

Arthur de Watrigant pour L’Incorrect.

* ACAP : « All Cops Are Bastards » (Tous les flics sont des salauds). C’était un slogan anti-police popularisé durant la grève des mineurs britanniques de 1984-1985